Comment se discipliner ?

Merci Benoist
Merci Rogue pour cette réflexion, c'est vrai que c'est le meilleur métier du monde, on a choisi un mode de vie atypique avec un degré de liberté extrême mais c'est tellement bon! Même l'écrivain a un éditeur, l'entrepreneur des créanciers et des clients à satisfaire, nous on est seul avec notre maître, le marché et notre liberté, c'est vrai qu'il ne faut pas perdre ça de vu et s'en réjouir chaque jour !!

Vous me donnez envie d'écrire les garçons

Je sens qu'il y a un article qui va sortir...

je n'aime pas le mot "discipline" car il véhicule trop l'image de dureté, de règle stricte, d'autopunition...
je pense en effet que parler de maîtrise, de savoir rester en équilibre entre ses émotions de douleurs intenses mais aussi de joies extrêmes reflète bien plus cette zone que le trading impose pour pouvoir être régulier
le trader est un funambule, qui tente de garder l'équilibre au milieu des pièges de son esprit, la largeur du fil correspondant à l'Effet de levier

cela n'est possible qu'en étant lucide mais aussi bienveillant envers soi-même

Je ne savais pas où le mettre mais tout compte fait cela colle ici en tout cas pour moi.
Une des façons de me maitriser (plutôt qu'utiliser le concept de discipline qui comme cela a été dit m'enlèverai une forme de plaisir, de recherche et de liberté (par exemple je n'utilise plus de stops chez mes brokers, mais je les garde en tête et je surveille tous les jours) c'est de garder bien en tête l'analogie avec la pêche

Je précise que je n’ai pas encore lu cette analogie mais que je suis sûr que quelqu’un quelque part l’a déjà exprimé. Je ne suis pas non plus pêcheur.

Le 1er but est à usage personnel mais si cela peut aider quelqu’un… Usage personnel car cela me permet de rester focaliser et de travailler une de mes caractéristiques : je suis très impatient.

Je trouve donc que la bourse et autres marché dérivés s’apparentent aux différents lieux de pêche : océan, rivière, lac… Et que les acteurs vont du simple pêcheur à la ligne aux gros navires travaillant en tandem et tractant des filets géants (les institutionnels), en passant par les requins (les brokers et banques). Soit dit en passant même les requins ont aussi des parasites et/ou d’autres poissons qui leur rendent service en les débarrassant des parasites (je me vois bien dans ce rôle, car cela m’arrange bien de trader en SRD ou cfd à risque limité en utilisant un effet levier) : bénéfices mutuels.
Bref pour réussir, il faut avant tout aller avec la tendance c’est à dire ici pêcher en zones poissonneuses, de la patience et de l’adaptabilité. Qui n’a pas observé ces pêcheurs le long des canaux, rivières ou lacs équipés pour la journée, la ligne tendue et appâtée ?
Il faut aussi connaître le poisson que l’on veut attraper, ces habitudes, caractéristiques etc. Analogie avec l’analyse fondamentale, micro et macro-économique. Il faut aussi bien sûr : s’adapter et avoir le matériel adéquat primo en fonction du lieu de pêche et deuxio en fonction du type de poisson que l’on veut attraper et utiliser l’appât approprié. Sur certains aspects analogie avec l’analyse technique, avoir le bon timing et en rester à ses objectifs (on ne peut pas se dire une fois qu’un poisson a mordu et est pris qu’il est trop petit et qu’un deuxième va mordre ou un plus gros va mordre au même hameçon, on le sort de l’eau et on re-appâte…..
Finalement une fois tous ces problèmes traités, on lance la ligne avec l’hameçon et l’appât et il n’y a plus qu’à attendre. Mais attention si cela ne mord pas il faut s’interroger sur l’adéquation de son matériel de son lieu de pêche de la saison, et de son appât avec le type de poisson que l’on veut pêcher.
Dernière analogie qui me vient à l’esprit pour l’instant, de temps en temps tout comme on découvre de nouvelles espèces, nous avons des introductions en bourse ou de nouveaux dérivés. La curiosité scientifique est de mise mais il faut être bien prudent avant de goûter et être sûr que cela est bien comestible et non toxique.

Pour finir, je suis quelqu’un qui a besoin d’analyser constamment et faire des choix. Heureusement ou malheureusement c’est selon, jamais mon activité principale n’entre dans ce champ. Pour cela la bourse est parfaite et m’occupe à merveille l’esprit (j’ai une famille et 2 enfants, donc j’ai quand même de quoi m’occuper…).

Je suis aussi très content d’avoir 2 compte traders en plus du pea. Avoir juste un pea me faisait faire des bêtises car je manquais ou je regrettais de ne pas pouvoir saisir des opportunités et je précise que ce n’est pas par attrait du gain, ces gains de traders me seront imposés à la tranche supérieure de l’IR. Je trouve cela injuste mais c’est ainsi en France.

Puisqu'on parle ici de discipline et de métaphore, me viennent ces remarques.

Quand j'ai commencé la parachutisme, la première chose qu'on m'a apprise a été:
"Un BON parachutiste, c'est un parachutiste VIEUX !"

Histoire de dire:
"OK les amis on va se gaver d'adrénaline et de toutes sortes d'hormones à chaque saut, OK y'aura un moment donné le concours de la plus gros k e k e t t e pour savoir ouvre le parachute en dernier, qui fait son atterrissage a pleine vitesse.... bref les trucs de débiles qui arrivent inévitablement quand on lâche une bande d'être humain à dominance masculine sur un terrain de jeu.
OK, OK... Sauf que là, une grosse boulette et c'est... la mort.
Donc il y a une seule chose qui peut vous sauver.... et cette chose, c'est la discipline. Une très courte liste de règles qui, si elle sont respectée, feront de vous, un jour, un VIEUX parachutiste.
Si ces règles sont respectées, alors oui, sereinement, vous pouvez sauter d'un avion sans le moindre remord pour vous en mettre plein les veines !-)
"

J'ai longtemps cru que je détestais la discipline.... comme le beaucoup de gens je pense... je voulais de la liberté... j'étais un gamin quoi !-) Et la liberté, c'était faire comme dans le film Pointbreak. Parachutisme, surf, adrénaline a gogo...
Dès que j'ai pu, j'y suis allé à fond.... sans faire attention, sans préparation. J'ai failli cramer mon "compte" à plusieurs reprises. J'ai eu de la chance.
Je me suis dit que finalement tout ça c'était pour des amis, alors j'ai arrêté pendant plusieurs années.
Plusieurs, j'y suis revenu. Mais j'avais vieilli. L'objectif premier n'était plus de m'en mettre plein les veines. L'objectif était d'apprendre de nouvelles choses. En fait avec le recul que c'est surtout un moyen de regarder droit dans le fond de moi-même.
La discipline fait systématiquement partie de toutes activités potentiellement mortelle pratiquée raisonnablement. Toutes. Sauter d'un avion demande la discipline. Préparer une grande traversée océanique demande la discipline. Aborder une face de montagne demande de la discipline, que ce soit pour en faire l'ascension ou pour la dévaler.
Le trading c'est pareil.
Le trading est un sport Extreme virtuel.
La discipline est la clé de la survie.

Ce . n'aide pas de masses a determiner quelle discipline appliquer... et je crois que c'est un peu le problème, c'est que la discipline tout comme le reste de la méthode doit être personnelle.
Mais je voulais juste souligner le caractère indispensable d'une discipline pour survivre...
En fait j'avoue.... jej suis en train de regarder Breaking Bad... et là y'a trop de suspense je suis distrait... j'ai perdu le fil de mon idée...
Je vous laisse.

Belle analogie Moumoune.

Désolé à l'avance si cela ne colle pas complètement mais c'est sur ce topic que mets mes analogies pour la bourse.
J'en ai une autre qui m'est venue dernièrement et qui en fait est tout de même en relation avec la discipline.
Pour récapituler, ne mettant pas de stops en étant sur des positions longues à l'achat dans un marché à tendance de fond haussière, il arrive bien entendu que malgré tout, cela ne se passe pas comme prévu (positions potentiellement en pertes que je ne lache pas car je crois encore au potentiel à horizon 3 à 9 mois ou à une remontée partielle que j'attends pour limiter les pertes).
Dans cette situation il arrive que j'entre en hibernation et que ma discipline dans ce cas soit d'être extrèmement patient et endurant (à la souffrance que provoque une perte potentielle), ou il arrive que je sois plus combatif et que je mène une guérilla: en investissant sur certaines valeurs sur un plus court terme lorsque le marché a consolidé et/ou en doublant certaines positions (exemple: je fais une perte potentielle de 10%, mais sur cette même valeur après une phase de Consolidation, je vois un potentiel de hausse de 5%: j'entre dessus. Répété 2 fois, les pertes potentielles sont effacées).
Bref tout ce contexte pour mon analogie:
Je suis acculé dans une grotte cerné par mes ennemis avec des provisions de vivres et d'eau limitées et je continue à me battre pied à pied. Lors de périodes de trèves ou à la nuit tombée, je saisis les opportunités pour m'infiltrer dans le camp ennemi et dérober de la nourriture et de l'eau (le cash) ou eliminer un ou deux combattants dans leur sommeil, tout cela pour pouvoir continuer le combat plus longtemps et ne pas abandonner mes positions.

Avec les évèments en cours en Grèce et mon désir de réinvestir au bon moment (à l'achat, position longue), il m’est venu une autre analogie toujours en rapport avec la discipline. Une analogie m'aide un peu à appliquer le plan tel que prévu en visualisant la situation et les conséquences de ne pas suivre le plan. Je n’entends pas simplement la discipline comme déterminer un point a, investir et vendre avec profits au point b ou en perte ou point c, mais vous l’aurez compris comme une façon de prendre des décisions en fonction de certains informations et environnement et soit s’y tenir si l’environnement n’a pas fondamentalement changé, soit en prendre d’autres si c’est le cas.

C’est donc un chasseur qui est affamé et n’a que 3 balles dans son révolver et part à la chasse. Après plusieurs jours de chasse une balle a été utilisé pour tenter d’abattre un cerf sans succès et une autre n’a tué qu’un petit oiseau, proie qui peut juste calmer momentanément la faim. Soudain le chasseur rencontre un ours lui aussi affamé à une centaine de mètres. Et là plusieurs solutions : viser calmement l’ours pendant que celui-ci n’a pas encore repéré le chasseur (situation du marché lundi 29 juin après la forte baisse) mais la distance est importante, le chasseur peut manquer sa cible ou la balle peut être déviée par une branche. Autre solution se rapprocher plus près, mais là le risque est de se faire découvrir par l’ours et de se faire courser. C’est ce qui arrive, encore une fois on peut tenter de tirer sur la cible dès que l’on est découvert ou fuir à toute jambes en attendant d’être dans un lieu plus approprié avec l’ours qui nous pourchasse et qui aura réduit la distance et de prendre alors le tir avec le risque qu’en cas de raté, cela se termine mal, mais avec la possibilité en visant bien au moment opportun de stopper net l’ours dans sa course d’une balle en pleine tête. C’est ce que je viens de faire tout en continuant après mon tir à fuir à toute jambes au cas ou la cible aurait été râté. Après tout il reste une chance de décourager l’ours ou de lui avoir fait peur en tirant sur lui ou de l'avoir juste blessé et d’avoir ainsi d’autres opportunités d’attraper une autre proie mais cette fois ci à mains nues ou en se servant de la crosse du révolver….

Je ne sais pas pour vous mais il m’est très difficile de retarder l’application d’une décision d’achat une fois qu’elle est prise. Je remonte à la genèse des évènements pour expliquer ce point. Après analyse du marché (l’analyse étant continuelle), un premier centre de décision donne son feu vert : c’est le moment d’acheter. Une deuxième série d’analyse se met en place : quel dérivés acheter, en quelle quantité, à quelle échéance etc. Une deuxième série de décisions sont prises sur quoi acheter. A ce stade il y a retour sur le 1er point (car il a pu s’écouler quelques jours pour la détermination des dérivés précis à acheter) : est-il toujours opportun d’acheter ? Si la réponse est positive, je n’arrive pas à faire patienter les centres de décisions. C’est un dialogue qui ne mène nulle part qui en devient obsédant et douloureux : l’un la décision est prise tu attends quoi maintenant ? – l’autre oui mais peut être que cela va baisser – l’un oui mais cela peut aussi monter – L’autre : et si on attendait tel ou tel évènement ou tel et tel niveau – L’un cela donnera-t-il plus de clarté ? Tu sais très bien que la bourse monte et descend, à vouloir chercher le moment optimum, tu vas simplement le rater et tu seras bien désolé de n’avoir pas suivi les décisions prises etc.
Bien entendu je n’entame le stade 2 que lorsque la décision sur le stade 1 est prise. Donc le noeud se situe au stade 1 .

Heureusement pour moi, par contre, je peux à la fois facilement prendre une décision de vente et ce quelque soit la perte ou au contraire garder des valeurs aussi longtemps que nécessaire (après tout seules sont engagées les sommes qu’il m’est possible de perdre mais bien entendu ce n’est pas souhaitable et ce n’est pas le but de les perdre).

J’ai donc 2 nouvelles analogies dans le cas suivant.
J’achète mes valeurs long terme et j’attends qu’elles montent avant de les revendre

Analogie 1 - . Cela peut correspondre à acheter des provisions d’un côté d’une chaine montagneuse et de les transporter avec une mule de l’autre côté de la chaine montagneuse. Cela implique donc de ne pas trop charger la mule, de prévoir la nourriture et la boisson de chacun en quantité suffisante, ainsi que chaussures, vêtements etc. Bien sûr le voyage est périlleux, des accidents sont possibles etc. Il faut aussi bien sûr tenir compte de la météo/des saisons et en particulier de la venue de l’hiver et de la neige. Conclusion il faut partir à temps ou remettre le voyage à la fin de l’hiver. Partir trop tôt fait que les profits peuvent être moindres mais l’important est de mener à bien l’opération car le pire serait de partir trop tard et d’être pris pendant l’hiver.

Analogie 2 – En des temps reculés, un chasseur abat plusieurs gibiers différents. Il y a beaucoup de maraudeurs qui comptent s’emparer des proies tuées sans débourser un centime, mais le chasseur veut en tirer un profit afin de pouvoir continuer la prochaine saison de chasse. Il stocke donc les proies tuées dans une grotte ayant une seule entrée et attend les clients et est prêt à défendre son bien contre tous maraudeur, chiens errants etc. Si l’acheteur ne vient pas car la saison de la chasse est toujours ouverte et que l’acheteur trouve mieux ou moins cher ailleurs, soit. Le chasseur lui sait que l’hiver venant, les proies potentielles seront plus rares. Certes il devra transformer le gibier en viande séchée mais cela n’en diminuera pas le prix attendu. Là aussi il y a des risques, mauvaise conservation des viandes, acheteur non intéressé, maraudeur qui finissent par voler les proies durant le sommeil du chasseur, acheteur qui ont pris leur précaution pour passer l’hiver etc.

Mais à part les sociétés pratiquant du trading haute fréquence et qui s’interposent entre un achat et une vente en prélevant une dîme et dans une moindre mesure les brokers, il y a toujours des risques, cela fait partie de la bourse.