Cette semaine, je vais tenter de sortir de ma zone de confort en vulgarisant des courants philosophiques tout en essayant de dresser des parallèles avec le trading. Il se peut que par soucis de vulgarisation ou de mauvaise interprétation de ma part, je puisse faire des erreurs. Mon but n’est évidemment pas de travestir la pensée des auteurs et je serais plus que ravi d’en discuter avec vous afin que l’on puisse s’enrichir mutuellement.
Pour finir cette semaine, on va aborder la notion de bonheur avec la pensée Epicurienne !
Pour Epicure, le principal obstacle au bonheur est avant tout notre peur de la mort. Or, avoir peur de la mort, c’est avoir peur d’une projection mentale, d’une idée et non pas d’une réalité. Puisque tant que l’on vit, la mort est par définition absente. Et quand on est mort, nous ne sommes plus présents pour en souffrir. Ainsi, on ne rencontre jamais réellement la mort. Il n’y a donc aucune raison de la craindre.
« Apprendre à vivre, c’est apprendre à mourir »
Ce n’est qu’une fois qu’on n’a plus peur de la mort, qu’on s’est libéré de cette angoisse qu’il est possible de jouir de la vie.
Cependant, L’Epicurisme ne se limite pas à une philosophie de la Jouissance.
En effet, Epicure estime que puisque qu’on suit naturellement le plaisir et que dans le même temps on fuit la douleur, il n’y a pas de raison d’aller à l’encontre de cela. C’est d’ailleurs ce qui nous conduirait vers l’Ataraxie, c’est-à-dire l’absence de trouble, ou autrement dit, la paix intérieure.
On parle alors d’Hédonisme.
Toutefois, ce n’est pas pour autant une philosophie de la décadence. Au contraire, Epicure affirme que le bonheur ne peut être atteint dans l’excès.
Tous les plaisirs ne valent pas forcément le coup, puisque les souffrances qui les accompagnent peuvent être supérieur. On peut penser au fait de se saouler, qui peut apporter une satisfaction immédiate, mais qui aura un contrecoup le lendemain à travers la g**le de bois.
En parallèle, certaines souffrances permettent dans un second temps d’apporter beaucoup de bienfaits. On peut illustrer cela avec le trading, la phase d’apprentissage étant source de souffrance, mais qui permet une fois achevé de s’épanouir dans ce domaine.
Petit aparté sémantique. Le désir est une force intérieure qui nous pousse vers un objet, au sens large. Le désir peut également se définir comme un manque, on désire ce que l’on n’a pas. Le plaisir quant à lui est le résultat de la satisfaction d’un désir.
Epicure propose alors une classification des désirs : Ainsi, on peut établir que les désirs naturels et non nécessaires peuvent être satisfait, mais avec modération.
Tandis que les désirs non naturels et non nécessaires sont vains car naturellement l’homme n’éprouve pas ce besoin. Or, ce genre de désir peut témoigner d’un dérèglement si l’on y goûte et que le ne parvient pas à maîtriser par la suite, tombant dans l’addiction.
Dès lors, il faut modérer les plaisirs pour qu’ils ne soient que plaisir. Et donc il convient d’être capable de modérer ses désirs, afin que le plaisir ne soit pas souffrant par la suite. Si l’on ne respecte pas cet équilibre, on est alors dans une poursuite immature d’un plaisir qu’on ne maitrise pas. Ce qui revient à être aliéné à ce dernier.
En somme, l’épicurisme n’est pas une philosophie de la décadence comme il est courant de le penser, mais au contraire une philosophie de l’équilibre.
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J’aimerais également rebondir sur l’adéquation bonheur – argent.
Ceci est une réflexion personnelle, et n’a pas vocation à être imposé en tant que vérité absolue. Au contraire, j’aimerais qu’elle puisse être la base d’un débat entre nous. Ceci afin de créer une émulation pour que chacun puisse s’en nourrir et étoffer sa propre opinion à ce sujet. En effet, je considère que ma réflexion à ce sujet n’en est qu’à ses balbutiements et j’aimerais donc avoir vos avis pour la tester et la faire mûrir.
A priori, les extrêmes 1% de la population, c’est-à-dire les 1% les plus riches et les 1% les plus pauvres, sont les populations les plus sujets à la toxicomanie. A mon sens, les toxicomanes sont des personnes malheureuses qui n’ont trouvé que la drogue comme moyen d’échapper à leur quotidien. On peut alors établir que l’argent dans un extrême comme dans l’autre n’est pas source de bonheur. Son absence, tout comme son abondance aurait même un effet pervers.
Dans le même temps, il existe une corrélation entre le revenu et le niveau de bonheur. Tout du moins, jusqu’à un certain seuil : 3000€. Au-delà de ce revenu mensuelle, le bonheur n’augmente plus.
On peut alors se demander légitimement si l’argent fait le bonheur, et surtout dans quelle mesure ?
On peut essayer de répondre à cette question grâce à la classification des désirs d’Epicure. A travers ce prisme, on peut ainsi expliquer pourquoi l’absence totale d’argent ne permet pas d’être heureux. En effet, l’argent permet de satisfaire les désir naturels et nécessaire (comme boire et manger), indispensable au bonheur.
Dans le même temps, on peut constater que jusqu’à un certain confort matériel, l’argent permet de satisfaire la 2e catégorie, dont les désirs sont à satisfaire avec modération.
Au-delà, la recherche démesurée d’argent, qu’on appellera alors cupidité, rentre dans la 3e catégorie, les désirs non naturels et non nécessaire. Ce qu’Epicure considère donc comme un désir vain.
Ainsi, on pourrait simplement répondre à cette question, que l’argent contribue au bonheur tant qu’il répond aux 2 premières catégories de désir établis par Epicure. Au contraire, la cupidité aura un effet pervers sur son bonheur.
Cependant, j’aimerais aller un cran plus loin dans l’analyse.
Je pense qu’on peut définir le bonheur simplement par le fait, au crépuscule de notre vie, d’avoir jouit de notre temps passé sur terre, et ceci sans regret. Le bonheur est donc lié à la qualité du temps passé sur terre, à la qualité des moments qu’on a vécue, des souvenirs que l’on gardera.
Ainsi, l'impact de la richesse sur le bonheur se fait avant tout à travers la liberté financière que permet l’argent. La liberté étant pour moi une condition nécessaire au bonheur. Cependant, cette liberté est parfois mal comprise et mal utilisé. L’intérêt d’être libre financièrement n’est pas de pouvoir accumuler toute sorte de plaisir matériel. Mais au contraire de pouvoir à nouveau être maître de son temps, être responsable de sa vie. C'est pour moi d'avantage l'aspect liberté que financier qui importe dans la recherche d'argent
Ainsi, j’aimerais nuancer la valeur de l’argent comme source de bonheur, puisque la principale manière d’obtenir de l’argent est à travers l’échange de sa ressource la plus précieuse : son temps.
Pour preuve, on est majoritairement payé à l’heure. Il faut également du temps pour acquérir une compétence, à travers les études notamment, pouvant être échangé par la suite contre de l’argent. En somme, on transforme notre temps, directement à travers notre travail, ou indirectement par l’acquisition de compétences à travers nos études, contre de l’argent. C’est un transfert de valeur
On peut néanmoins établir un certain paradoxe sur ce transfert de valeur. Effectivement, l’argent est disponible en quantité quasiment illimité. Au contraire, notre temps sur terre est fini, limité. En outre, au final quand on investit son temps contre de l'argent, pour plus tard échangé cette argent contre un bon moment. N'échange-t-on pas du temps souffrant contre des souvenirs plaisant ?
Ainsi, si l’on considère que peu de gens font attention à la gestion de leur argent, combien font attention à la valeur de leur temps ?
Pour conclure, je pense qu'on accorde une place trop importante à l'argent, qui n'est à mon sens, qu'un outil à notre service et qui ne devrait pas être une aliénation. Au contraire, je pense sincèrement qu'on néglige notre gestion du temps et son importance sur notre bonheur.
Par conséquent, j’aimerais vous inviter à réfléchir à la valeur que vous accordez à votre temps.
Croyez-vous nécessaire de passer ce temps si précieux encombré par des émotions négatives ?
Avez-vous réellement envie de passer du temps avec des gens que vous n’appréciez pas ?
Voulez-vous sincèrement passez autant de temps à faire quelque chose qui ne vous plait pas ?
Avez-vous vraiment besoin d’une occasion particulière pour jouir de l’instant présent ?
Votre temps est précieux, et vous en êtes responsable, ne le gâchez pas
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