Ici et là, on peut souvent lire que la clé de la réussite en trading repose sur 3 piliers et il s'agit, par ordre d'importance : 1/ Psychologie 2/ Money management 3/ la méthode/analyse technique/fondamentale.
Et lorsqu'on échoue, on est bien souvent blâmés pour le non-respect des points 1 (surtout) et 2. On argue souvent que toutes les méthodes peuvent marcher... du moment qu'on a la bonne psychologie et le bon MM.
L'erreur viendrait forcément de nous, en trading, et il n'est pas question d'invoquer des circonstances extérieures.
(Pour faire une petite digression, je vois ce genre de comportement assez répandu, notamment sur Internet avec la grande popularité du développement personnel. Ce type de contenu peut vous redonner de la motivation, mais il peut également être culpabilisant, en mode "quand on veut, on peut... si tu rates, c'est entièrement ta faute" )
Sommes-nous systématiquement responsables à 100% de notre échec en trading ? La réalité est-elle si tranchée ? Je ne pense pas.
Et je le pense encore moins après avoir lu certains documents sérieux tels que celui là, pour ceux qui comprennent l'anglais : https://www.nature.com/articles/s41598-019-49320-9
Je vais directement sauter à la conclusion :
From the results of the calculations, we observe that all the analyzed markets go through periods without patterns of behavior, and through other moments when the series are statistically different from total randomness. It highlights how different markets behaved similarly during the 2008 crisis but evolved differently after it. In general, we observe that the degree of predictability increases in times of crisis; in those moments, the market chains down sessions creating more patterns repeated by the agents. However, we do not observe that the regularity techniques studied in this paper can serve to predict an imminent “crash”. Thus, although previous research suggests that these algorithms can serve as leading indicators of the existence of crises or bubbles4,8,10, the results of this work cannot validate those conclusions. A situation such as the bubble of the dot com is not reflected in the NASDAQ before the index begins to fall, nor the falls in the Hang Seng in 1997–1998 can be predicted using ApEn or the Pincus Index. Nevertheless, some interesting behaviors stand out, such as the high predictability of the IBEX 35 in 2006 in the middle of a real estate bubble (Fig. 6), showing an “abnormal” situation given the general behavior of this index.
Voici un résumé de la conclusion : les marchés sont la plupart du temps aléatoires, sauf en certaines circonstances telles que les crises.
C'est un article très costaud et bien documenté, donc il n'apportera pas de réponse tranchée et hâtive, néanmoins cela suffit à me convaincre que cette part d'aléatoire est trop présente.
C'est tout simplement une démonstration de ce que je ressentais depuis des années.
Il y a aussi la fin de cet article qui est intéressante: https://www.ifa.com/media/images/pdf%20files/famarandomwalk.pdf
Comment voulez vous, même avec une bonne psychologie et un bon money management, réussir à profiter d'un marché qui n'est pas moins aléatoire qu'un jeu de pile ou face la plupart du temps ?
On pourrait me rétorquer que les pertes font partie du processus, et que rien n'est certain en trading, sauf qu'ici on semble bien proches du 50-50... Les "edge", comme disent les anglophones, s'il en existe, ne sont vraiment pas flagrants.
Si vous voulez me contredire, j'en serais ravi, j'aimerais me tromper en fait (même si avouons le, mon égo a envie d'avoir raison).
Il faut apporter plus que des témoignages personnels de votre réussite par contre.
Un témoignage a nettement moins de valeur qu'un article bien sourcé et argumenté.
Et les statistiques officielles sur les performances globales des traders vont malheureusement dans mon sens, aussi.
La toute petite portion qui parvient à être profitable sur le long terme, ce sont ceux qui ont non seulement une bonne psycho, un bon MM mais qui arrivent aussi à trader les périodes les plus prédictibles, ou disons, les moins aléatoires.
Car il en existe, d'après la conclusion de cet article, tout n'est pas noir ou blanc. Il en existe tellement peu, toutefois, que les traders gagnants sont non seulement minoritaires mais loin d'avoir des résultats exceptionnels (tous ces efforts acharnés en amont, et pendant des années, pour finalement décrocher du 30% annuel...)