Le papyrus dit Ebers a été découvert par Edwin Smith à Louxor en 1862. Il aurait été rédigé entre 1500 et 1600 avant J-C, pendant le règne d'Amenhotep Ier. Vendu à l'égyptologue allemand Georg Moritz Ebers (1837-1898), à qui il doit son nom et sa première traduction. Il est actuellement conservé à la bibliothèque de l'université de Leipzig. En même temps qu'un autre manuscrit, dit Edwin Smith, de contenu voisin, il aurait été trouvé entre les jambes d'une momie dans la nécropole de Thèbes.
Les pages/planches sont numérotées en haut de chaque page, en hiératique, de 1 à 110, il manque les pages 28 et 29.
La numérotation dans Rosette sera :
- les 3 premiers chiffres pour les numéros des planches (001 = planche 1),
- les chiffres suivants pour les numéros des lignes dans la planche. (001-01 = planche 1, ligne 1).
Ce papyrus est un traité médical et faisait probablement partie d'un ensemble plus vaste plaçant la médecine au centre de pratiques sociales et religieuses, il décrit de nombreuses maladies dans plusieurs branches de la médecine (ophtalmologie, gastro-entérologie, gynécologie...) et les prescriptions correspondantes. Ce papyrus représente le premier document humain faisant référence au cancer. Il s'agit d'un des plus anciens documents médicaux originaux connus. Le papyrus Ebers écrit en égyptien hiératique et représente la plus volumineuse compilation de connaissances médicales de cette époque connues à ce jour. Il contient plus de 700 formules magiques et remèdes. Il contient d'innombrables incantations ayant pour but de détourner les démons qui causent les maladies, mais il démontre aussi une longue tradition de connaissances empiriques et d'observations.
Les documents chinois éventuellement antérieurs n'étant connus que par des copies ou des résumés. C'est également un des plus longs documents de l'Antiquité égyptienne, plus de 20 mètres de longueur pour une largeur d'environ 30 centimètres et un total de 877 paragraphes. Ces paragraphes rapportent de nombreuses maladies identifiables de nos jours du fait de la précision des signes cliniques décrits. Il rapporte des pratiques chirurgicales (ablations de tumeurs, traitement des plaies et des brûlures, traitement des fractures). Il contient une importante pharmacopée, principalement élaborée à partir de plantes mais aussi établie sur un fondement religieux, encore que la part magique ou liturgique soit assez faible dans ce document. Le manuscrit donne également un bon aperçu des hypothèses émises sur la circulation du sang et la sécrétion des humeurs, et donc sur les représentations de la physiologie de l'organisme.
La pharmacopée égyptienne de l'époque faisait appel à plus de 700 substances, tirées pour la plupart du règne végétal : safran, myrrhe, aloès, feuilles de ricin, lotus bleu, extrait de lys, suc du pavot somnifère, huile de baumier, résine, encens, jusquiame, chanvre, etc. Parmi les autres substances citées, on trouve aussi « de la poussière de statue, des carapaces de scarabée, des queues de souris, du poil de chat, des yeux de porc, des orteils de chien, du lait mammaire, de la semence humaine, des yeux d’anguille et des entrailles d’oie » etc.
Exemples de remèdes
Asthme: Une mixture d'herbes chauffée sur une brique de sorte que le patient puisse en respirer les vapeurs.
Ventre : Pour les troubles gastriques, du lait de vache, des grains et du miel, réduit en purée, tamisés et cuits, puis pris en quatre portions.
Intestins : Pour l'évacuation des intestins, mélilot, dattes, l'ensemble réduit en huile, puis joint sur les parties malades.
Cancer : face à une « tumeur contre le dieu Xenus », il recommande « tu ne feras rien contre ça ».
La vision : Une préparation à base de foie d'animal pour remédier aux difficultés de la vision nocturne. En effet, le foie contient de la vitamine A dont la carence peut provoquer la cécité.
Les habits : Les habits peuvent être protégés des souris et des rats en y appliquant des matières grasses des chats.
Les échardes : Appliqué sur les échardes, un baume fait de sang de vers et de fumier d’âne. Le fumier étant chargé des spores du Clostridium tetani bacille, une simple écharde avait souvent pour résultat une mort horrible des suites du tétanos.
La mort : La moitié d'un oignon et la mousse d'une bière étaient considérés comme un remède délicieux contre la mort.
La dracunculose (ver de Guinée) : Enrouler l'extrémité émergente du ver autour d'un bâton et l'extraire lentement (3500 ans plus tard, cela reste le traitement standard).