Les statistiques du jour :
nous avons la banque centrale européenne (BCE) qui va parler à 13h45. Possible forte volatilité en fonction des annonces.
Aux États-Unis d'Amérique, à 14h30 la classique inscription aux allocations-chômage hebdomadaire
Les points pivots du jour :
CAC 40 : Dax 30 : Dow Jones 30 : =====
Ce jour férié du 8 mai, commémorant la capitulation sans condition de l'Allemagne nazie le 8 mai 1945, n'est pas un jour férié en bourse : les bourse de Paris, Francfort, Londres, New York… sont ouvertes.
Une petite pensée pour mon grand-père maternel prisonnier de guerre en Pologne dans un camp de "travail" pendant de trop nombreux mois et pour mon grand-père paternel réfractaire au STO, traqué par la Gestapo et résistant dans les forêts de l'orléanais. Je ne sais pas si j'aurais eu (ou si j'aurai...) autant de courage et de résistance qu'eux dans la même situation, mais j'essaye de me rendre digne chaque jour de leur mémoire et de leur sacrifice en essayant d'être un homme bon et juste. Le combat contre la bêtise et la haine de l'autre est quotidien car il est plus facile de mobiliser des gens pour tuer un être humain différent que de lui tendre la main pour l'aider à se relever.
Une idéologie politique il y a à peine 70 ans a provoqué la mort de 60 à 80 millions de personnes, anéantissant un continent et exterminant systématiquement et industriellement des millions de personnes parce qu'ils avaient fait le mauvais choix, celui de ne pas croire en leurs idées, de ne pas croire au même Dieu, de ne pas avoir la même sexualité, ne pas avoir le même mode de vie et de vouloir penser par eux-mêmes sans avoir des gens qui leur disent quoi faire, que penser, où aller, bref à ne pas être des esclaves… Les idées sont dangereuses, elles peuvent tuer, ce sont des idées qui ont été à l'origine du plus grand massacre de l'histoire de l'humanité et elles sont toujours parmi nous revenant de manière récurrente et provoquant toujours la mort en Yougoslavie, au Rwanda...
Un poème qui me parait de circonstance, poème qui a circulé dans les Maquis de toute l'Europe occupée par les Nazis, écrit par Paul Eluard en 1942 :
[youtube]https://youtu.be/6Gi2S6oIbI4[/youtube]
Liberté
Sur mes cahiers d'écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J'écris ton nom
Sur toutes les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J'écris ton nom
Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J'écris ton nom
Sur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genêts
Sur l'écho de mon enfance
J'écris ton nom
Sur les merveilles des nuits
Sur le pain blanc des journées
Sur les saisons fiancées
J'écris ton nom
Sur tous mes chiffons d'azur
Sur l'étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante
J'écris ton nom
Sur les champs sur l'horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J'écris ton nom
Sur chaque bouffées d'aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente
J'écris ton nom
Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l'orage
Sur la pluie épaisse et fade
J'écris ton nom
Sur les formes scintillantes
Sur les cloches des couleurs
Sur la vérité physique
J'écris ton nom
Sur les sentiers éveillés
Sur les routes déployées
Sur les places qui débordent
J'écris ton nom
Sur la lampe qui s'allume
Sur la lampe qui s'éteint
Sur mes raisons réunies
J'écris ton nom
Sur le fruit coupé en deux
Du miroir et de ma chambre
Sur mon lit coquille vide
J'écris ton nom
Sur mon chien gourmand et tendre
Sur ses oreilles dressées
Sur sa patte maladroite
J'écris ton nom
Sur le tremplin de ma porte
Sur les objets familiers
Sur le flot du feu béni
J'écris ton nom
Sur toute chair accordée
Sur le front de mes amis
Sur chaque main qui se tend
J'écris ton nom
Sur la vitre des surprises
Sur les lèvres attendries
Bien au-dessus du silence
J'écris ton nom
Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J'écris ton nom
Sur l'absence sans désir
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J'écris ton nom
Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l'espoir sans souvenir
J'écris ton nom
Et par le pouvoir d'un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer
Liberté
Paul Eluard, Poésies et vérités, 1942