Fable le loup et le chien

Merci à de m'avoir refait découvrir la fable du loup et du chien

LE LOUP ET LE CHIEN

Un Loup n'avait que les os et la peau ;
Tant les Chiens faisaient bonne garde.
Ce Loup rencontre un Dogue aussi puissant que beau,
Gras, poli (1), qui s'était fourvoyé par mégarde.
L'attaquer, le mettre en quartiers,
Sire Loup l'eût fait volontiers.
Mais il fallait livrer bataille
Et le Mâtin était de taille
A se défendre hardiment.
Le Loup donc l'aborde humblement,
Entre en propos, et lui fait compliment
Sur son embonpoint, qu'il admire.
Il ne tiendra qu'à vous, beau sire,
D'être aussi gras que moi, lui repartit le Chien.
Quittez les bois, vous ferez bien :
Vos pareils y sont misérables,
Cancres (2), haires (3), et pauvres diables,
Dont la condition est de mourir de faim.
Car quoi ? Rien d'assuré, point de franche lippée (4).
Tout à la pointe de l'épée.
Suivez-moi ; vous aurez un bien meilleur destin.
Le Loup reprit : Que me faudra-t-il faire ?
Presque rien, dit le Chien : donner la chasse aux gens
Portants bâtons, et mendiants (5) ;
Flatter ceux du logis, à son maître complaire ;
Moyennant quoi votre salaire
Sera force reliefs de toutes les façons (6) :
Os de poulets, os de pigeons,
........Sans parler de mainte caresse.
Le loup déjà se forge une félicité
Qui le fait pleurer de tendresse.
Chemin faisant il vit le col du Chien, pelé :
Qu'est-ce là ? lui dit-il. Rien. Quoi ? rien ? Peu de chose.
Mais encor ? Le collier dont je suis attaché
De ce que vous voyez est peut-être la cause.
Attaché ? dit le Loup : vous ne courez donc pas
Où vous voulez ? Pas toujours, mais qu'importe ?
Il importe si bien, que de tous vos repas
Je ne veux en aucune sorte,
Et ne voudrais pas même à ce prix un trésor.
Cela dit, maître Loup s'enfuit, et court encor.

(1) le poil luisant
(2) se dit proverbialement d'un homme pauvre qui n'est capable de faire ni bien ni mal (Furetière)
(3) homme qui est sans bien ou sans crédit (Furetière)
(4) signifie au propre autant de viande qu'on en
peut emporter avec la lippe, ou les lèvres (Furetière)
(5) portants et mendiants prennent un "s", pourtant, ce sont
des participes présent ; ce n'est qu'à partir de 1679
que l'Académie déclarera qu'ils doivent rester invariables.
(6) restes

Une bien belle vérité.
Comme beaucoup, j'aspire à être loup, mais en vérité je suis chien.

Quand on est seul, on peut se rêver loup.
Mais quand on a charge de famille on doit se résigner bien souvent à être chien.

Merci Benoist

Très juste Taka....

C'est une fausse excuse takapoto.
Mais il faut accepter la vie de loup, qui est des plus incertaine (et donc faire courir ce risque à sa famille).

Je sais que certains sur le forum y arrivent (pour combien de temps ?), mais ce n'est pas à la portée de tous.

Si j’avais eu des enfants j’aurai été chien sans hésiter. J’aurai sacrifié ma liberté pour leur confort en essayant qu’ils deviennent des loups s’ils le voulaient

oui et non , un loup ça voyage en meute , faut lui aiguiser les crocs si on veut qu'il "tue" le père

Exact takapoto , et même beaucoup (dont moi) préféreront un bon repas et une place à côté du feu, du moment que la laisse est assez longue...

Oui !
Le vrai combat pour la majorité est d'allonger la laisse au maximummum...

Ceci dit, je souhaite aux Burzloups la plus grande réussite.

c'est surtout un concept et vision de l'enfant / parents qui diffère.
Chien = petits chiots qui deviennent presque nos "copains" en grandissant , liens parents enfants égaux.
Loup = petits louveteaux dont on aiguise les crocs pour nous supplanter, même si ils doivent nous "tuer" , notion de transmission séculaire

Je me souviens que tu as déjà évoqué ce concept, mais je n'arrive pas à y adhérer...

c'est normal, ce n'est pas une question d'adhésion, mais d'éducation. tu ne choisis pas étant petit, tu es élèvé selon.
c'est comme dans game Of Throne , la famille des stark et la famille des Lannister , tu peux voir les deux concepts à l'écran

Tu viens de m'enterrer définitivement comme chien burzum

Oui et je rappelle qu'une meute de loups est dirigée par un loup une louve la meute est très hiérarchisée, et pour les autres membres de la meute, ce n'est pas la fête tous les jours.... ils sont soumis au couple ne mangent pas quand ils veulent, n'ont pas de relations sexuelles quand ils veulent, etc...
De plus, chacun est assujetti au groupe puisqu'un loup seul n'a que très peu de chance de survivre.
Pour les membres les plus bas dans la hiérarchie de la meute, la soumission est leur quotidien. Ces loups sont donc bien enchaînés aussi, la différence c'est qu'ils ne le sont pas par les hommes, ils le sont par les autres membres du clan
(ça ne vous rappelle personne ? )

Donc l'image du loup comme représentation de la liberté est un peu fantasmée et idéalisée...

La liberté absolue n'existe pas, même si on peine à l'admettre, on ne fait que choisir le type d'esclavage auquel on va se soumettre

@Burzum :
Je voulais dire : en tant que père.
Cela a fait partie de mes questionnements et je pense que tu as peut être raison sur le fond mais je n'ai pas pu m'y résigner...

j'ai bien compris que tu parlais en tant que pére taka, moi aussi
c'est pour ça que je parlais de "séculaire " tout à l'heure.
si il n'y a rien à "transmettre" ne serait ce un nom, un statut social, tu ne retrouveras pas ce type d'éducation.

Mais c'est vrai que les enfants de mes amis élevés suivant ton concept ont "mieux" réussi que mes filles...

on est moins entravé par les chaines "famille" par exemple.
la famille n'est pas le lieu de repos sur lequel on se repose > caractère plus indépendant , obligé de se débrouiller seul rapidement

C'est quoi réussir
Il faut arrêter de se comparer aux autres
C'est un non sens

Les, "mauvaises" chaînes sont faites pour être brisées