Good morning traders,
Avant dernier épisode ce matin de notre série consacrée aux freins psychologiques d'une bonne négociation. Après avoir évoqué la surenchère, le parti pris et les attentes irréalistes, je vous propose de nous intéresser à celui qui peut aussi gâcher la performance d'un trader comme d'un négociateur, à savoir l'excès de confiance.
La confiance est indispensable et vertueuse. Elle nous donne le courage indispensable pour accomplir et entreprendre certains projets difficiles ou incertains, tels que les négociations. Cependant, trop de confiance en soi conduit aussi à l'échec, car elle encourage à surestimer ses forces, et à l'inverse, à sous-estimer celles de l'adversaire ou ses faiblesses. L'exemple de la guerre de Sécession pourrait l'illustrer: chaque camp s'attendait à battre l'autre aisément et à ce que tous les hommes retournent dans leurs pénates en quelques semaines. Quatre ans et des centaines de milliers de victimes plus tard, les parties bélligérantes combattaient toujours... Nous pourrions aussi citer l'exemple de la Marine impériale japonaise à l'aube de la bataille de Midway. Ses stratèges estimaient que la Marine américaine était incompétente et n'était pas prête à se battre. Cet excès de confiance les a poussés à prendre un risque stratégique, qui a entrainé de nombreuses pertes et a marqué un tournant dans la guerre du Pacifique.
L'excès de confiance peut vous empêcher de remarquer des dangers comme des opportunités. Il est renforcé par une erreur psychologique, connue sous le nom de "pensée de groupe". Irving Janis, le psychologue de Yale à l'origine de ce terme, définissait la pensée de groupe comme "un mode de pensée auquel se prêtent des personnes profondément investies dans un groupe soudé, lorsque la tendance de ses membres à rechercher l'unanimité se fait plus forte que leur désir d'évaluer de manière réaliste les différentes possibilités d'action". La pensée de groupe est le résultat d'une convergence de pensée autour d'une norme. Malheureusement, cette convergence est dictée moins par l'objectivité que par les pressions sociales psychologiques. Au final, les idées dissidentes sont réprimées en faveur de l'homogénéité et de l'illusion de l'infaillibilité qu'elle procure. Ceux qui "pensent autrement" sont soit rééduqués, soit évincés.
Voici quelques caractéristiques de la pensée de groupe:
. une illusion d'invulnérabilité est partagée,
. les preuves contradictoires sont occultées aux leaders,
. les membres se contentent uniquement de confirmer les faits,
. ceux qui ont des points de vue divergents sont censurés,
. les solutions alternatives ne sont pas étudiées,
. les membres d'un groupe extérieur sont dépréciés ou diabolisés.
Alors, avez-vous déjà observé l'un de ces symptômes dans vos phases de négociations ? Vous avez quatre heures...
Tout de suite, le calendrier éco que vous attendez tous.
Bons trades, fly very safe.
Avant dernier épisode ce matin de notre série consacrée aux freins psychologiques d'une bonne négociation. Après avoir évoqué la surenchère, le parti pris et les attentes irréalistes, je vous propose de nous intéresser à celui qui peut aussi gâcher la performance d'un trader comme d'un négociateur, à savoir l'excès de confiance.
La confiance est indispensable et vertueuse. Elle nous donne le courage indispensable pour accomplir et entreprendre certains projets difficiles ou incertains, tels que les négociations. Cependant, trop de confiance en soi conduit aussi à l'échec, car elle encourage à surestimer ses forces, et à l'inverse, à sous-estimer celles de l'adversaire ou ses faiblesses. L'exemple de la guerre de Sécession pourrait l'illustrer: chaque camp s'attendait à battre l'autre aisément et à ce que tous les hommes retournent dans leurs pénates en quelques semaines. Quatre ans et des centaines de milliers de victimes plus tard, les parties bélligérantes combattaient toujours... Nous pourrions aussi citer l'exemple de la Marine impériale japonaise à l'aube de la bataille de Midway. Ses stratèges estimaient que la Marine américaine était incompétente et n'était pas prête à se battre. Cet excès de confiance les a poussés à prendre un risque stratégique, qui a entrainé de nombreuses pertes et a marqué un tournant dans la guerre du Pacifique.
L'excès de confiance peut vous empêcher de remarquer des dangers comme des opportunités. Il est renforcé par une erreur psychologique, connue sous le nom de "pensée de groupe". Irving Janis, le psychologue de Yale à l'origine de ce terme, définissait la pensée de groupe comme "un mode de pensée auquel se prêtent des personnes profondément investies dans un groupe soudé, lorsque la tendance de ses membres à rechercher l'unanimité se fait plus forte que leur désir d'évaluer de manière réaliste les différentes possibilités d'action". La pensée de groupe est le résultat d'une convergence de pensée autour d'une norme. Malheureusement, cette convergence est dictée moins par l'objectivité que par les pressions sociales psychologiques. Au final, les idées dissidentes sont réprimées en faveur de l'homogénéité et de l'illusion de l'infaillibilité qu'elle procure. Ceux qui "pensent autrement" sont soit rééduqués, soit évincés.
Voici quelques caractéristiques de la pensée de groupe:
. une illusion d'invulnérabilité est partagée,
. les preuves contradictoires sont occultées aux leaders,
. les membres se contentent uniquement de confirmer les faits,
. ceux qui ont des points de vue divergents sont censurés,
. les solutions alternatives ne sont pas étudiées,
. les membres d'un groupe extérieur sont dépréciés ou diabolisés.
Alors, avez-vous déjà observé l'un de ces symptômes dans vos phases de négociations ? Vous avez quatre heures...
Tout de suite, le calendrier éco que vous attendez tous.
Bons trades, fly very safe.
Aurelien
