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La gauche et l’euro

par OpenBar » 22 juil. 2015 10:16

Bonjour à tous,

Je voudrais partager avec vous cet article de Frédéric Lordon :

http://www.les-crises.fr/la-gauche-et-leuro-liquider-reconstruire-par-frederic-lordon/

Quelques passages sympathiques en extrait :
Spoiler:
Et ailleurs en Europe, du côté de la vraie gauche ? Les traders emportés dans une glissade de marché connaissent bien l’obstacle principal à la décision rationnelle, il est psychologique : la répugnance à « prendre ses pertes » (dans le langage de la finance, « prendre ses pertes » signifie accepter que ses actifs ne retrouveront pas leur valeur perdue, et consentir à les vendre à perte, sachant que toute attente supplémentaire les verra se déprécier davantage encore), et l’entêtement à vouloir se refaire. Après Syriza, ou disons plus justement après le Syriza de Tsipras, et avant Podemos, les gauches européennes en sont là.
Spoiler:
On reconnaît la servitude volontaire, ou comme dirait Bourdieu la violence symbolique, à ceci que les dominés épousent fondamentalement la croyance des dominants, même si c’est la croyance constitutive d’un ordre qui les voue à la domination, parfois à l’écrasement.
Spoiler:
Comme toujours dans un propos politique, il y a le creux et il y a le plein. Le creux : nous n’aimons pas les choses comme elles sont, et d’ailleurs nous disons qu’il faut les changer ! Le plein : nous assumons d’être dans l’euro et nous pensons qu’il est incontournable. C’est-à-dire que ce qui précède n’est pas sérieux, car la réalité est que nous ne changerons rien.
Et lorqu'il écrit :
Spoiler:
La lucidité valant pour tout le monde, il serait irresponsable de présenter la sortie de l’euro comme l’entrée immédiate dans la lumière.
... Je m'interroge. Je pense certes que la situation actuelle est absurde, avec une monnaie commune sans politique commune. Je pense qu'une sortie de l'Euro pourrait effectivement faire plus de bien que de mal a plusieurs pays. Par contre, je reste sceptique sur l'ampleur de l'amélioration qu'un tel changement apporterait. Cela irait sans doute un peu moins mal après une période assez difficile, mais dans le fond je pense que ce ne serait pas non plus le jour et la nuit par rapport à la situation actuelle.

Vous en pensez quoi, de l'euro ?

Re: La gauche et l’euro

par Benoist Rousseau » 22 juil. 2015 10:54

que cela nous protège de l'inflation et que c'est un bouclier payé par les pays du nord, que cela nous sauve du déclin surtout actuellement, c'est notre Protectionnisme à nous et cela permet de payer les retraites la sécurité sociale à crédit en ayant des taux ultra bas. EN francs, nos taux vont exploser et l'inflation galoper.

Le franc c'est 20% de dévaluation, nos entreprises plus compétotoves mais les salaires n'augmenteront pas de 20% pour compenser la nourriture, le pétrole, l'énergie... donc si on sort de l'euro très positive pour les entreprises exportatrices, le tourisme, mais pour le pouvoir d'achat de 90% français et les vacances à l'étranger, une catastrophe. Personnellement j'aimerai bien, cela me ferait +20% instantanément sur mes comptes qui resteront en euro :).

Sinon pour ce qu'il écrit, je ne le considère pas comme un économiste mais comme un polémiste engagé mais il faut gagner sa vie, la caricature rapporte plus. En économie sa copie serait refusée ou noter 0/20, elle n'a aucune structure, juste du . même pas original

L'Euro n'est pas responsable de notre déclin, nous ne sommes pas en crise, c'est la situation normale de l'économie capitaliste, il faut faire le deuil des 30 Glorieuses qui sont un "incident" dans l'histoire économique. on vit au dessus de nos moyens, la moitié du monde sort de la pauvreté et devient des concurrents, point barre. Le déclin de la classe moyenne occidentale est tout à fait normal et souhaitable à l'échelle mondiale.

Re: La gauche et l’euro

par OpenBar » 22 juil. 2015 11:47

Intéressant, et difficilement réfutable. :)

Malgré tout, est-ce qu'un petit pays comme la Grèce n'y trouverait pas son compte, par rapport à sa situation actuelle ? Cela lui permettrait de faire défaut sur sa dette et de doper le tourisme, non ? Dans leur cas particulier, est-ce qu'ils n'auraient pas plus à y gagner qu'à y perdre ? En même temps, ils n'exportent pas grand chose les Grecs...

Re: La gauche et l’euro

par Benoist Rousseau » 22 juil. 2015 12:18

non mais ils mangent et ils importent tout (nourriture, pétrole, électricité, blé, viande si j'en crois ce que j'ai lu...)

donc super pour le tourisme, ils vont concurrencer la Tunisie et le Maroc qui avaient mis une bonne claque à la Grèce mais tout va être plus cher pour vivre en Grèce au quotidien

Entreprises liées au tourisme + + +,
autres entreprises qui ont besoin de produits étrangers pour produire ou qui exportent - - - (je facture en euro, je ne veux pas de drachme)

Population - - tout le monde n'a pas un hôtel ou est employé dans un hôtel, donc paupérisation des autres. Et comme paupérisation, chômage, donc les employés dans les hôtels ne seront pas plus payés ;) donc appauvrissement pour eux aussi.

appauvrissement généralisé de la population locale et bons pour les entreprises touristiques.

par OpenBar » 22 juil. 2015 12:47

Ah oui vu comme ça, ça calme.

Merci pour tes explications Benoist. :mercichinois:

Re: La gauche et l’euro

par clgz11 » 28 juil. 2015 07:49

Avant de parler de l’euro, il est bon de se souvenir que l’Europe a vécu deux guerres mondiales, et même trois guerres, si l’on se réfère au conflit ayant opposé la France et l’Allemagne avant le début du XXe siècle.

A partir de là, un Jean Monnet décidera, avec Robert Schuman, de créer, en Europe, dès les années 1950, une entité supranationale capable d’empêcher de nouvelles guerres.

Et ces deux Messieurs vont décider, avec les responsables du Benelux et de l’Italie, de créer le Marché commun qui regroupera six pays, lesquels ouvriront leurs frontières et miseront sur l’exploitation accrue du charbon et de l’acier dans un espace progressivement libéré de toute entrave aux échanges, l’obligation étant faite, aux pays membres de la CECA (laquelle deviendra, plus tard, la CEE), de verser un impôt à la caisse commune afin, entre autres, de soutenir les chômeurs nés de la restructuration de l’appareil productif après le temps de guerre.

Toujours est-il que cette communauté-là va connaître une prospérité sans précédent.

Et durant ce temps-là (i.e. les fameuses Trente Glorieuses) d’autres pays entreront dans la communauté, laquelle passera, avec les années, de 6 à 12 douze membres, jusqu’à réunir 27 pays, Grèce comprise, comme c’est le cas aujourd’hui.

Et durant ce chemin, les pays abandonneront, progressivement, leur monnaie nationale, au profit d’une monnaie commune qui sera utilisée comme monnaie de compte dans les relations économiques entre les pays membres, puis de cette monnaie unique qu’est l’euro.

Et pour adhérer à cet euro, les pays membres devront respecter les clauses imposées par les Traités européens, à savoir que les Etats membres, et de l’UE, et de l’euro, devront limiter leur déficit budgétaire (annuité sur l’emprunt, comprise) à 3% du pib, et la dette totale, de l’État, à 60% du pib.

Ceci dit, les Trente Glorieuses ne furent une exception, pour les pays de l’Ouest européen, que si l’on tient compte de la Guerre Froide, puis de sa fin.

Et le fait est qu’avec l’effondrement du communisme à l’Est, les pays de l’Est vont faire concurrence aux anciens pays capitalistes (songeons à la Chine aujourd’hui même), sur le terrain même du Capitalisme.

Or il est bien évident que euro ou pas euro, les pays de l’ouest européen seront de plus en plus concurrencés, avec le temps, par des pays comme l’Inde ou la Chine, et, aujourd’hui même, par l’ensemble des pays du BRIC.

Pour autant, si l’Europe actuelle connaît de gros problèmes, actuellement, c’est parce qu’elle fonctionne à deux vitesses, avec, d’un côté, des pays qui dominent, comme l’Allemagne, et avec, de l’autre, des pays qui ne dominent rien, comme la Grèce.

Mais là également, il faut aller au-delà des idéologies opposant, sur le terrain économique comme sur celui de la politique, les libéraux aux socialistes, en constatant que la structure même des économies nationales est fort différente, d’un pays à l’autre, en Europe, et que le modèle que l’Allemagne impose, de nos jours, aux autres membres de l’UE, s’il est bon pour elle, n’est pas forcément bon pour les autres.

Quant à savoir si la Grèce doit rester dans l’euro ou en sortir (et la France aussi par la même occasion), il faut, là également, étudier les points forts et les points faibles des pays concernés, sur le plan économique.

Toujours est-il que ce n'est point tant l’euro, en soi, qui est ici le déterminant, que la politique économique actuellement appliquée par les Etats membres de l’euro, tant sur le plan monétaire que sur le plan de la Politique fiscale.

Or là également les différences sont telles, d’un pays à l’autre, que l’adhésion à l’euro, si elle Futures un bien, pour les pays membres, avant les années 2000, s’est transformée en son contraire, durant la crise mondiale des années 2009-2014.

Re: La gauche et l’euro

par loilodan » 02 oct. 2015 08:07

Bonjour à tous.
Discussion intéressante. En tant que trader amateur (et déficitaire du Forex), j'ai pu observer depuis de nombreuses années les comportements de ce marché. Et je peux dire que la sortie de la zone euro de la France aurait des conséquences énormes, mais difficilement envisageable :

1/ augmentation des taux d'emprunt ? Pas sûr. En effet une sortie de la zone euro s'accompagnerait d'une abrogation de la loi Rothchild. Donc l'état pourrait emprunter à sa banque centrale.

2/le franc serait dévalué de 20 % par rapport à l'euro ? Alors là, personne, je dis bien personne ne peut prévoir cela. En effet, il se peut que la sortie de la France de la zone euro soit vue comme la fin de ce dernier. Et que par conséquent, l'euro dévalue plus vite que le franc (faisant paradoxalement monter la valeur du franc, qui pourrait même être considéré comme une monnaie refuge). Bien sûr, l'inverse peut-être tout aussi vrai, et le franc pourrait devenir une monnaie de singe. Tant qu'à une valeur de change fixe entre l'euro et le franc.... Le 15/01/2015 nous a tous rappelé que c'est une utopie.

Enfin, je terminerai par "l'Europe c'est la paix ". Je rappelle juste qu'historiquement, aucun traité n'a jamais empêché une guerre. Mais la peur de la bombe nucléaire semble fonctionner....

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