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Un camouflet de douze millions

par David » 28 avr. 2019 23:14

Texte de Michel Onfray suite à la conférence de presse "bilan" du grand débat d'Emmanuel Macron.
Le Grand Débat de Macron, qui a duré six mois, a coûté 12 millions d’euros. Il avait été précédé par une annonce pour une fois tenue: ce débat aura lieu, avait-il été dit, mais le cap ne changera pas. Pour une fois qu’un président de la République honore sa parole, saluons son honnêteté. Ce prétendu débat avec des interlocuteurs choisis et triés sur le volet par les préfectures a bien eu lieu; il a généré des dizaines d’heures de monologues que les chaines d’informations ont diffusé et commenté avec gourmandise, idem avec les quotidiens et les magazines qui s’en sont repu; aucune instance de régulation genre Conseil Supérieur de l’Audiovisuel n’a imaginé une seule seconde que ce temps de parole devrait entrer dans le décompte du temps alloué aux partis lors de la campagne pour les élections européennes. Ce président qui avait stigmatisé les présidence bavardes de ses prédécesseurs est en train de les enfoncer comme jamais.

Tout ce barnum qui a éloigné le président de la République de son bureau de travail pendant de longues semaines a eu lieu et, après deux longues heures d’un interminable monologue narcissique présenté comme une conférence de presse à même de faire un bilan de ces six mois, nous en avons désormais bien la certitude: rien ne va changer, la direction est la bonne, il faut continuer dans ce sens, et même accélérer le rythme. Le principe étant que, si l’Europe (mot tabou pendant ces deux heures: normal, c’est le mot du seul enjeu véritable…) déçoit c’est parce qu’il n’y a pas assez d’Europe, dès lors il faut plus d’Europe encore. C’est aussi malin qu’un cancérologue qui dirait à son patient souffrant de sa maladie qu’il lui faudrait plus de cancer encore pour aller mieux…

J’ai annoncé la chose et je l’ai écrite plusieurs fois, c’était facile de savoir que les choses se passeraient ainsi. Tout le monde peut désormais le savoir: le Grand (sic) Débat était une affaire d’enfumage pour calmer ceux des gilets-jaunes qui ont cru à cette opération de communication. Je le répète: dans le cadre étroit de l’Etat maastrichtien, Macron n’a pas d’autre choix que de maintenir le cap. Il le maintient. Junker peut lui envoyer des roses rouges.

Cette conférence de presse, c’était en fait le chef de la France d’en haut qui parlait aux domestiques de la France d’en haut pour leur dire que cette même France d’en haut n’avait rien à craindre: le cap maastrichtien allait être maintenu. Les gilets_jaunes disent-ils depuis des semaines que pareille direction conduit aux vortex marins? Leur cas est vite expédié par le jeune homme: "ce ne sera pas une réponse aux gilets-jaunes, mais à tous les Français" -ce qui donne, traduit dans la langue qui pourrait être celle de la meuf Ndiaye propulsée porte parole du gouvernement, probablement pour son style fleuri et son art de la synthèse: "Virez moi ces gueux, je n’ai rien à dire à ces connards, passons aux choses sérieuses." Le plus honnête eut été de s’exprimer ainsi.


En effet, dès les premières minutes, les gilets-jaunes ont été habillés par le président de la République avec ses crachats habituels: homophobes, racistes, antisémites, complotistes, etc. Les médias ont abondamment délayé ces vomissures depuis une demie année, on connaît désormais très bien ces insultes qui passent pour un argumentaire -c’est ainsi que cet homme à la pensée complexe se repose de trop penser et de penser trop haut.

Moins de cinq minutes après le début de cette sotie -la sotie est une "farce satirique et allégorique du Moyen Âge, jouée par des acteurs en costume de bouffon"- , les gilets-jaunes pouvaient éteindre leur télévision, cette soirée ne serait pas la leur. Pendant des semaines ils ont demandé un orage civique; Macron leur a offert une rosée médiatique et ce Futures un pissat de colibri.

"Nous sommes avant tout les enfants des Lumières", a-t-il asséné, probablement après avoir pompé dans le Lagarde & Michard -lui ou la Meuf. A l’écouter, rien n’était moins sûr… Tout dans son intervention était brumeux et fumeux, fuligineux et vaporeux, en un mot: ennuyeux. Rien de la drôlerie ironique de Voltaire, rien de la profonde légèreté de Diderot, rien de la radicalité de Rousseau, rien de la pensée élégante de Montesquieu, rien de l’espièglerie de La Mettrie, rien de la profonde humanité d’Helvétius, rien de la puissance de d’Holbach. De Lumières, il n’y en eut point, juste une veilleuse de nuit au pied du lit. Un colibri vous dis-je. Lui qui, après avoir professé jadis que la culture française n’existait pas, a changé de bord, et ça n’est pas la première fois, en parlant de "cet art un peu particulier d’être français". Pour le coup, ce soir-là comme tant d’autres, il n’a pas été un bien grand Français!

Il se peut qu’armé de cette loupiotte il n’ait pas vu grand chose pendant son marathon dans la France rurale. Mais il fit bonne figure et eut toutefois un air inspiré, comme madame Trogneux le lui a probablement appris en jouant "Les Fourberies de Scapin" au lycée des jésuites d’Amiens, un air profond, comme il est dit dans les didascalies des pièces de théâtre du genre: "Ici on aura l’air grave." Après avoir ménagé un silence pendant lequel il devait compter mentalement les secondes "une, deux, trois -il a repris la parole et confessé ces propos d’un converti : il a vu "l’épaisseur de la vie des gens". Tudieu! Le bougre est devenu président de la République alors qu’il ignorait tout de l’épaisseur de la vie des gens! Quel talent ce Scapin qui a eu besoin d’un tour de France à douze millions d’euros pour apprendre ce qu’il aurait dû savoir depuis bien plus longtemps que ça -disons: juste après son stage de l’ENA…

Après la conversion de Claudel derrière un pilier de Notre-Dame, il faut désormais compter avec la conversion de Macron aux pieds d’un pommier de Bourguignotte en Normandie! Il a vu "la France profonde" comme l’auteur du "Partage de minuit" avait vu dieu. Même si cette apparition parait plus modeste, elle mérite d’être marquée d’une pierre blanche. Gageons qu’il en sortira une purification existentielle -c’est du moins ce qui a été annoncé par l’impétrant.

Mais, dans ce tour de France par un seul enfant, Emmanuel Macron n’a pas vu de gilets-jaunes. S’il ne les a pas vus, il ne les a pas entendus non plus -il n’entend que les propos racistes, les propos homophobes, les propos antisémites, etc, que lui rapportent, au choix, le philosophe Castaner, ou le ministre de l’Intérieur BHL, sinon le comédien Luc Ferry ou le penseur François Berléand. Mais ce peut-être aussi Alain Sloterdijk ou Peter Badiou, je ne sais plus, les ennemis des gilets-jaunes ne manquent pas…

Macron n’entend pas les gilets-jaunes, mais il leur répond quand même: vous vouliez le référendum d’initiative citoyenne? Vous ne l’aurez pas bandes de paltoquets! A la place, (il y a des mois que j’annonce que la chose sera ainsi notifiée…), vous aurez l’élargissement du référendum d’initiative partagée. Quèsaco? Un référendum par lequel on demande aux parlementaires, dont les gilets-jaunes veulent faire l’économie, qu’ils en envisagent la pertinence, la validité, la justesse, l’opportunité, puis de décider, ou pas, de l’examiner au parlement, avant de le jeter à la poubelle! Le tout est de savoir s’il sera envoyé à la déchetterie avant ou après l’examen au parlement. Avec ce genre de dispositif, pas de crainte: aucun sujet de société ne sera confié aux gueux, seuls leurs représentants pourront continuer à les trahir. Peine de mort, avortement, contraception, immigration: laissez tout ça aux gens sérieux bande de crétins.

Vous vouliez la démocratie directe? Vous ne l’aurez pas bande de foutriquets! Et Macron de flatter les élus dans le sens du poil en leur disant qu’une nouvelle décentralisation leur donnerait plus de pouvoir. On a vu il y a peu que le chef de l’Etat a décidé de faire servir des petits déjeuners à un euro dans les écoles de certaines communes tout en laissant aux maires le soin de payer la plus grosse part, après qu’il leur ait supprimé les rentrées d’argent comme les taxes d’habitation. Voilà le genre de pouvoir qu’on va donner aux élus qui vont s’amuser en campagne à trouver de l’argent pour payer les réformes décidées à Paris par Macron, le tout avec une caisse qu’il a pris soin de vider au préalable! Vous en vouliez de la démocratie directe? En voilà…

Vous vouliez la reconnaissance du vote blanc? Vous ne l’aurez pas bande de freluquets! Voter c’est élire monsieur Machin ou madame Bidule pour agir en votre nom et place, pas "monsieur Blanc" a dit le président de la République qui a dû pour ce bon mot récolter le jus de cervelle d’une cinquantaine d’énarques mis à la tâche pendant six mois pour obtenir ce seul petit effet.

Vous vouliez le vote obligatoire? Vous ne l’aurez pas bandes de demeurés! Pour la bonne et simple raison que c’est impossible de faire payer une amende à ceux qui ne se déplaceraient pas, qui seraient si nombreux, et qui trouveraient ainsi une occasion facile de passer pour des rebelles.

Vous vouliez la retraite à soixante ans? Vous ne l’aurez pas bande d’attardés! Ce Futures un sommet de rouerie politicienne, de sophistique et de rhétorique où il Futures dit par Macron qu’il ne toucherait pas aux 35 heures ni à l’âge légal du départ à la retraite, mais, mais, mais: que ceux qui s’évertueraient à partir à soixante ans tout de même n’auraient pas une retraite pleine, c’est-à-dire n’auraient quasi rien. A quoi il a ajouté qu’il faudrait travailler plus pour gagner plus, le tout à négocier par branche dans les entreprises. Ce qui donnait immédiatement cette contre-vérité dans un bandeau passant de BFMTV: "Emmanuel Macron ne veut pas revenir sur les 35 heures, ni sur l’âge légal du départ à la retraite"- pour être juste, une suite aurait du préciser: "mais vous travaillerez quand même plus longtemps". Des millions de français sont au chômage, mais la solution pour lutter contre c’est de faire travailler plus longtemps ceux qui travaillent affirme le Président: "c’est du bon sens" a-t-il même dit! Il me semble que le bons sens serait de partager le travail pour alléger ceux qui en ont trop et souffrent de maladies professionnelles, en même temps que de pourvoir ceux qui n’en ont pas et souffrent de leur inexistence sociale.

Vous vouliez restaurer l’impôt sur la fortune? Vous ne l’aurez pas bande de gougnafiers! Cet impôt fait fuir les riches et appauvrit le pays! "On a besoin de riches, sinon qui exploitera les pauvres", aurait presque pu dire le président de la République s’il avait décidé de nous livrer le fond de sa pensée ce soir-là. Que dit d’autre sa foireuse théorie du ruissellement?

Vous vouliez un système de retraite solidaire socialisé? Vous ne l’aurez pas bandes d’argoulets! Bien au contraire, vous allez vous la payer avec un système de points, par capitalisation. Si vous n’en avez pas les moyens, vous n’en aurez pas, c’est tout simple. C’est une version en marche du fameux "salaud de pauvres!".

Vous vouliez la proportionnelle intégrale? Vous ne l’aurez pas bande de amis! Vous en aurez un peu, suffisamment, mais pas trop, assez pour vous leurrer, mais pas trop pour nous empêcher de vous gruger. La chose est voulue par le président de la République et, comme il faut bien paraître gaullien de temps en temps, en vertu du principe que le président préside et que le gouvernement gouverne -Macron confie en passant qu’il a relu Michel Debré, quelle conscience professionnelle!-, le Premier ministre verra pour l’intendance… Les ciseaux du ministre de l’Intérieur reprendront du service et les circonscriptions seront taillées pour bien partager le gâteau entre maastrichtiens de droite et maastrichtiens de gauche.

Vous vouliez une Constituante? Vous ne l’aurez pas bande de paumés! En lieu et place d’une autre assemblée, on garde la même et on la dégraisse un peu en réduisant le nombre d’élus. De combien demandera une journaliste? Le chef évacuera la question de l’impertinente en disant que sa valetaille gouvernementale verrait ces choses-là plus tard et en son temps.

Vous vouliez la fin de l’ENA? Vous ne l’aurez pas bande de décérébrés! Mais, on annonce quand même que vous l’aurez pour mieux la maintenir: en gros, on garde les locaux, on garde le personnel, donc les enseignants, dès lors je vois mal dès lors comment ils pourraient y enseigner autre chose et autrement que ce qui s’y trouve déjà enseigné, mais l’ENA changera de nom parce qu’on va la refonder! Abracadabra…

Pour le reste des revendications des gilets-jaunes, il n’en Futures pas du tout question! Rappelons en quelques unes: loger les SDF; modifier l’impôt; y assujettir les GAFA; augmenter le SMIC; mener une politique en faveur des petits commerces en ville ou dans les bourgs; supprimer les taxes sur les carburants; interdire les délocalisations pour protéger l’industrie française; en finir avec le travail détaché; lisser les systèmes de sécurité sociale; limiter le nombre des contrats à durée déterminée et augmenter le nombre des contrats à durée indéterminée; activer une réelle politique d’intégration des immigrés; mettre fin aux politiques d’austérité indexées sur le remboursement de la dette; limiter le salaire maximum; encadrer les prix des loyers; interdire la vente des biens nationaux; accorder des moyens à la police, à la gendarmerie, à l’armée, à la justice; payer ou récupérer les heures supplémentaires effectuées par les forces de l’ordre; réinstaurer un prix public convenable du gaz et de l’électricité; maintenir les services publics en activité; couper les indemnités présidentielles à vie – toutes choses auxquelles je souscris. Le silence du chef de l’Etat sur ces questions dit tout: vous n’aurez rien!

Quand Futures venu le temps des questions, alors qu’on lui demandait si cette conférence de presse annonçait un nouvel acte dans sa politique, il a vrillé de la bouche, frisé des yeux, on a bien vu qu’il a retenu son une idée parce probablement trop provocatrice; il s’est contenté de récuser le mot -qu’il utilisera quand même plus tard…-, avant de dire qu’il était préempté par les gilets-jaunes dans leur "gymnastique"- coup de pied de l’âne…

Ensuite, dernière allusion aux gilets-jaunes, il fit savoir qu’ils pouvaient bien continuer à brandir des pancartes "longtemps" et que ça ne l’émouvait pas -on avait bien compris…

Puis, conclusion dans la conclusion, la métaphore de la cathédrale détruite et à rebâtir Futures convoquée. La Meuf a dû trouver que rameuter l’incendie, c’était bon pour l’image. Pour un peu, Macron nous aurait dit que, via Notre-Dame de Paris, la vierge Marie elle-même irait voter pour sa liste aux prochaines élections européennes. Son staff n’a pas osé aller jusque là, mais il s’en est fallu de peu…

Ce Futures donc un très grand discours de campagne pour un candidat qui aspire à devenir président de la République. Mais il faudrait peut-être que quelqu’un dise à ce jeune homme -la Meuf peut-être?- que, président de la République, il l’est déjà depuis deux ans et qu’il serait temps qu’il s’en aperçoive. Le temps est passé du verbe, des mots, des paroles, de la rhétorique, de la logorrhée, de la verbigération. Six mois de monologues avec les moyens pharaoniques de la République pour un coût de 12 millions d’euros, c’est un camouflet pour les gilets-jaunes qui aura décidément coûté bien cher. Or, les camouflets restent rarement sans réponses. Leçon élémentaire d’éthologie.

Michel Onfray

Re: Un camouflet de douze millions

par Santé-Fitness » 28 avr. 2019 23:30

Il semble improbable de pouvoir être plus malhonnête et vulgaire que l'esprit qui anime ce locuteur.

Insuffler des insultes dans les propos d'un autre est de la diffamation directe.

C'est assez grave, l'honneur n'est point au rendez-vous.

Re: Un camouflet de douze millions

par Benoist Rousseau » 28 avr. 2019 23:31

Toujours aussi triste «  le gars ». C’est son fond de roulement (allégorie psy)

Le symbole du déclin intellectuel français pour moi.

Re: Un camouflet de douze millions

par David » 29 avr. 2019 00:26

Il y a du coup de foudre dans l'air.
Pour ma part, je suis moins catégorique.

Je suis content d'avoir lu ce texte, je peux compléter mon pokedex de vocabulaire familier d'un autre temps, paltoquet, foutriquet,...

Re: Un camouflet de douze millions

par takapoto » 29 avr. 2019 02:24

Merci, David, pour ce texte intelligent et lucide.
Pour ma part, je n'y changerais même pas une virgule.
Spoiler:
Comme symbole du déclin intellectuel français, je verrais plutôt quelqu'un comme Jacques Attali.

Re: Un camouflet de douze millions

par Ano782345 » 29 avr. 2019 06:22

Je suis contre l'encadrement des loyers, ou alors faudrais encadrées le prix de vente des biens un non sense.

Ses discours philosophique me font travailler les méninges, mais je le trouve souvent trop rouge dans le fond, et attali trop libéral, entre les deux il y un juste milieu.

Re: Un camouflet de douze millions

par Benoist Rousseau » 29 avr. 2019 06:55

Quand je dis déclin de la pensée Française pour Onfray c’est qu’il n’a rien inventé comme pensée nouvelle. Il reprend systématiquement les pensées de courants de gauche des années 50 60 jusqu’au début des années 70. Maintenant depuis 5 6 ans il Marine cela avec des touches d’extrêmes droites anti parlementaire, anti Union européenne que l’on retrouve encore dans ce texte. La fusion de l’extrême gauche et extrême droite. Comme cela date de deux générations l’essentiel des idées qu’il réactive les gens lui attribue cette pensée comme neuve et comme les livres ne sont pas réédités et pas disponible sur le net. Donc c’est un vrai déclin intellectuel en 60 ans aucune évolution. Le monde a changé évolué explosé mais on a toujours le même regard sans prendre en compte les évolutions.

Pour Attali libéral ? Il ne cesse de s’en défendre c’est ce que dise les gens sur les réseaux sociaux sans jamais avoir lu son livre.
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Vous pourriez lire ces 5 derniers livres. Il n’y a pas plus de gauche sur la planète, l’alimentation, le partage du temps de travail, l’abolition des frontières, l’Homme Au dessus du nationalisme, la lutte Contre les Gafa etc et c’est lui qui les écrits et qui pense. Exemples les changements climatiques et les Gafa cela fait juste 20 ans qu’il en a parlé avant même que le mot Gafa existe ;) la révolution internet il y a plus de 30 ans et on en est en plein Dedans. Là il s’intéresse à l’homme de demain dans ses derniers textes et c’est comme toujours une pensée originale. Notamment l’analyse entre l’évolution de l’homme et les transplantations est très interessantes, sur la capacité de créer des hommes génétiques et qui est original. (Onfray c’est une pensée connue depuis 60 ans. Rien de neuf. On sait à l’avance ce qu’il va dire :lol2: )

Chose rare en France si on compare à Onfray que je mettrai dans la catégorie je copie colle la pensée d’autrui.

Sinon je n’ai pas l’envie de faire une analyse de ce texte (toutes les 3 lignes il y a une erreur en économie, une caricature, il oublie volontairement des choses bref il est dans son boulot classique mais malhonnête intellectuellement) mais il transpire la haine (et comme toujours ses problèmes perso). Il s’adresse à un publique précis qui veut détruire pas seulement le président Macron mais les institutions. L’utilisation du mot Meuf pour la première Dame en plus de la vulgarité gratuite est surtout misogyne et dégrade fortement l’image de la femme qui n’est qu’une serpillère. Mais ce n’est pas la première fois :musique:

Donc en lisant ce texte je n’y vois que du mépris gratuit (et de l’arrogance dégoulinante), de la misogynie dangereuse mais courante sur la juste place des femmes, une méconnaissance totale de l’économie, la volonté de faire du mal et de détruire les institutions (il souffre toujours de son rapport au Père depuis toujours) et un fine je trouve les éditorialistes de l’Humanité des années 50 60 beaucoup plus brillants lorsque qu’il parlait de De Gaulle que ce réchauffé triste. Au moins il avait une critique plus équilibrée du pouvoir et surtout plus argumentée :)

La différence entre Attali et Onfray ?

Le premier pense par lui même, il ne s’approprie pas les idées des autres, il est respectueux de tous les humains même ceux qui ne pensent pas comme lui, il essaye d’être juste et quand on le lit on a matière à réfléchir, il nourrit l’ame et il regarde l’avenir, il essaye d’élever des gens par amour de son prochain. Bref il est de gauche.

Le second ne pense pas, il s’approprie les idées des autres, il est haineux envers les gens qui ne pensent pas comme lui, il est caricatural et quand on a finit de le lire on a mal au ventre et on ne s’est pas élevé, il nourrit les instincts, il ressasse le passé et il salit les gens par haine de son prochain. Bref il est extrémiste (gauche et droite).

C’est pour cela que je finis ce texte avec une boule au ventre et je me dis que c’est pas gagné pour le futur avec ses polémiques infantilisantes et ses attaques sans fondement de toute forme d’autorité et qu’il ferait bien de faire une psychanalyse pour régler son problème au Père (et à sa représentation de la femme) parce que c’est souffrant pour lui... mais il rejette tout ce qui pourrait l’aider (mécanisme défensif classique) :lol: bref toujours du Onfray souffrant et qui tourne en rond avec son rapport à l’autorité et son narcissisme sans jamais se remettre en question. Bref on aurait pu écrire à l’avance son texte, j’ai déjà l’impression de l’avoir lu 500 fois dans les vieilles unes de l’Humanité (mais elles étaient mieux écrites). Bref le symbole du déclin intellectuel français. Rien de neuf, on tourne en rond et on dit toujours les mêmes choses depuis 70 ans :zzz: :zzz: :zzz: heureusement il reste quelques Attali qui pensent le futur Et qui ne ressassent pas le passé idéalisé. Personne n’aimerait et ne pourrait vivre comme dans les années 60 décrit comme un âge d’or :roll: . Mais ils sont devenus très rares les penseurs d’avenir, les copieurs de passé sont ultra majoritaires :roll:

j’y vois dans ce texte le repli sur soi, l’entre soi intellectuel méprisant (les français sont les meilleurs), le rejet des autres et Onfray incarne bien cela pour moi et son texte le confirme. Un bel exemple de condensé de populisme avec en toile de fond la fin de l’Union Européenne, la fin de la Veme République, salir toute forme d’autorité, avoir la prétention de parler au nom du peuple (qui n’est pas divers mais unique (très trés inquiétant)) etc. Et avec bien entendu la menace pour clôturer le tout, chose que fait Mélanchon et Marine le Pen systématiquement pour chaque discours. Bref le programme politique du Front National et de la France Insoumise, il a pris les points communs et il essaye de dresser les ponts entre eux (ils ont beaucoup plus de choses en commun que de différence, il suffit de lire leurs programmes politiques là encore on ne sait pas qui a copié, le programme économique et politique est quasiment le même (relisez ce texte il est dedans). Seule différence le FN est plus raciste que la France Insoumise et la France Onsiulise plus anti sémite que le FN. Ni plus ni moins. Une jolie synthèse ce texte de ce qui se fait de pire pour moi dans la démagogie et la menace et qui convient à la perfection au deux électorats. Dangereux :cry:

Re: Un camouflet de douze millions

par takapoto » 29 avr. 2019 08:46

Benoist Rousseau a écrit :L’utilisation du mot Meuf pour la première Dame en plus de la vulgarité gratuite est surtout misogyne et dégrade fortement l’image de la femme qui n’est qu’une serpillère. Mais ce n’est pas la première fois
Tu as raison : ce n'est pas la première fois.
Spoiler:
En réponse à un journaliste l’interrogeant sur la possibilité d’obsèques nationales, Sibeth Ndiaye, actuelle porte-parole du gouvernement a écrit : "Aucune idée, la meuf est morte depuis moins de vingt-quatre heures."
Mais là, bien sûr, ce n'était ni gratuit, ni vulgaire, ni méprisant, ni mysogine, ni dégradant. Après tout il ne s'agissait que de Simone Veil.
Dans son texte, Michel Onfray n'a fait que rappeler avec malice une formule initiée par les amis de Macron.

Re: Un camouflet de douze millions

par Benoist Rousseau » 29 avr. 2019 08:53

Merci je ne savais pas.

Et bien c'est tout aussi gratuit, vulgaire, méprisant, mysogine et dégradant dans la bouche de Sibeth Ndiaye. Bref débile.

Sinon sur le fond ? Tu ne trouves pas que ce texte est une synthèse du programme du FN et de la FI ? Rejet de l'Europe, des institutions etc

Re: Un camouflet de douze millions

par Benoist Rousseau » 29 avr. 2019 09:02

Pour mieux cerner le personnage :

https://www.liberation.fr/debats/2016/03/16/michel-onfray-pretend-incarner-une-tradition-de-gauche-libertaire-il-verse-souvent-dans-le-populisme_1439972
Spoiler:
Et ça vient de Libération qui est plutôt soft, j'ai choisi précisément un journal de gauche qui critique un "intello" :?: de gauche du même courant.

Vous retrouvez tout ce qui est indiqué dans ce texte, sa marque de fabrique et son bol alimentaire ;)

«Michel Onfray prétend incarner une tradition de gauche libertaire, il verse souvent dans le populisme»

Quand et pourquoi Onfray est-il devenu une figure clivante ?

C’est parce qu’il choisit souvent le registre polémique, celui de la parole pamphlétaire, qui met en scène un personnage solitaire non mandaté qui élève la voix pour crier son indignation contre un scandale, révéler la «vérité» contre un «mensonge» institué. Il s’attaque à l’establishment politique et à de grandes figures comme Freud, ce qui déclenche des contre-attaques et fait du battage médiatique. Son livre sur Freud, le Crépuscule d’une idole, publié en 2010 chez Grasset, l’a d’ailleurs fortement discrédité auprès de la communauté intellectuelle. Sa rhétorique démagogique est dangereuse, car elle manipule le public non averti, alors même qu’il occupe une place médiatique de plus en plus importante.

Où se situe-t-il dans le paysage intellectuel ?

Il prétend incarner une tradition de gauche libertaire, d’inspiration proudhonienne, mais il verse souvent dans le populisme. Il reproche à la gauche soixante-huitarde d’avoir abandonné le «peuple» au profit des homosexuels, des immigrés ou autres groupes dominés. Ce n’est pas totalement faux, mais il oublie de mentionner que la classe ouvrière aujourd’hui est largement composée de ces populations immigrées ou de leurs enfants. De fait, il crée à travers cela une concurrence entre les groupes démunis, en faisant des «Français» les victimes. Cette division est une pente glissante vers la droite même s’il s’en défend. Ses analyses sur l’islam laissent supposer que le Coran serait responsable des crimes de l’Etat islamique. Non seulement ce n’est pas sérieux, mais c’est dangereux car cela entretient les sentiments islamophobes diffus attisés par les attentats.

Pourquoi le monde universitaire ne le reconnaît-il pas et même le critique violemment ?

Parce que ce n’est pas considéré comme un travail sérieux, et parce qu’il ne respecte pas les règles du débat intellectuel. Il instrumentalise les textes pour démontrer ses thèses, plutôt que de restituer la pensée des auteurs dans leur contexte, ce qui est son droit, mais il trompe encore une fois le public non averti sur la marchandise en faisant passer cela pour de l’érudition.

Pourquoi une telle profusion éditoriale de sa part ?

Apparemment, il en tire des profits, sinon, il ne le ferait pas. En tout cas, cela contribue à entretenir sa présence médiatique. Comme il le dit, ses livres polémiques sont ceux qui retiennent le plus l’attention des médias. Ce qui contribue sans doute à expliquer qu’il privilégie ce registre. A la différence des enseignants-chercheurs qui ne dépendent pas des médias pour toucher leur public et qui ne dépendent pas de ce public pour vivre, les essayistes non académiques qui n’exercent pas d’autre métier tirent leurs moyens de subsistance de la vente de leurs livres, de leurs conférences publiques et de leurs interventions dans la presse. Tous n’ont pas fait le choix d’une vie austère à l’image d’un Sartre.

Comment analyser les relations medias-Onfray faites d’attirance et de répulsion ?

Il maîtrise très bien les règles du jeu médiatique et les médias tendent à concentrer leur attention sur les figures connues qui font, semble-t-il, augmenter leur audience. Malheureusement, même lorsqu’on tente d’adopter un regard distant et critique, on contribue à renforcer cette tendance, comme nous le faisons là.
Il surfe sur la tendance anti tout (Macron, institution, police, armée, prof etc) rien de plus sans rien apporter (et un intellectuel est là pour apporter aux autres pas pour faire de la polémique d'école maternelle, du buzz pour gagner de l'argent, les journalistes sont là pour cela). C'est pour cela que je parle de déclin intellectuel, jamais un Sartre, Camus, Arendt, Belo, Baudrillard, Deleuez, Derrida, Triki, Serres, Ricoeur, Albi, Morin, Latour etc ne seraient tombés aussi bas. Et ils étaient honnêtes intellectuellement qu'on aime ou pas leurs idées, ils ne déformaient pas la réalité pour la plier à leur vision, ils l'analysaient sans "truquer" les faits. Il dit juste ce qu'attend la majorité des gens, il n'y a pas plus politiquement correct que lui, rien de subversif. Tout l'Art est de faire croire qu'on est subversif en disant au peuple ce qu'il veut entendre même si c'est faux. C'est la définition même du populisme pour moi, dire aux gens ce qu'ils veulent entendre même si c'est faux, ne pas regarder le tableau d'ensemble, être juste polémique (injuste) et surtout ne pas parler ou ignorer ce qui va contre ses dires. Ce n'est pas cela un intellectuel, un intellectuel c'est être capable de dire à la majorité (au peuple ?) vous avez tout faux, même si on finit au buché ou tué en buvant de force de la ciguë. Un intellectuel est là pour apporter un nouveau regard, de nouvelles idées, pas pour flatter le peuple ou copier coller des idées déjà connues

Re: Un camouflet de douze millions

par Florian » 29 avr. 2019 11:07

C'est chaud. J'ai lu 6 lignes j'ai fermé le truc.

Re: Un camouflet de douze millions

par Santé-Fitness » 29 avr. 2019 11:46

Sans les diffamations à presque chaque paragraphe mêlées de provocations qui frisent l'incitation à la haine et la révolte il serait bien plus aisé de percevoir les interprétations basées sur des mensonges car il y en a , beaucoup de ses propos sont loin d'être indéniable, bien au contraire, donc de la diffamation manifeste.

C'est une tirade politique ce discours, une tirade malhonnête car il fait parler le président en incitant constamment à le voir systématiquement comme quelqu'un de mal intentionné qui agit contre les citoyens. :roll:

A part susciter une imaginaire répulsion voire de la haine exacerbée à l'encontre du président quelle est son intention concrètement à l'intention du lecteur par ce texte?
Et quel est le résultat?...
Se sent-on plus intelligent et apaisé après cette lecture et cette écoute?
Ne m'identifiant pas aux textes que je lis je ne suis pas absorbé par son souhait et je le critique donc de façon rationnelle car ses propos sont injustes et intellectuellement et émotionnellement.

Ce n'est pas philosopher ou faire réfléchir de façon raisonnable mais provoquer l'émoi et susciter la révolte par l'injustice mensongère et l'affabulation .

Chaque humain a du Bien et du Mal en lui on ne peut être parfait donc je ne le condamne pas, mais attirer les esprits vers le Bas (bas parce que via des sentiments négatifs et malsains) en prétendant leur apporter la lumière pour les élever est malhonnête et surtout injuste car ça demande de "ressentir du Mal en soi" qui plus est en déformant les faits donc bâti sur un mensonge...

La Justice ne peut être obtenu en étant soi-même injuste c'est insensé.

Iznogood n'aimait pas être moindre que le calife alors sa haine subsistait contre lui.
Serait-ce une réplique de cette fiction?

Mais là nous sommes dans la réalité pas dans une fiction donc c'est déplorable.

Re: Un camouflet de douze millions

par trappiste73 » 02 mai 2019 16:30

ça me fait toujours sourire ces gugus qui crachent dans leur soupe : il est bien content de toucher ses droits d'auteur il me semble. Ah oui, il a le droit lui : l'abolition de la propriété c'est pour les autres. Comme Melenchon et ses investissements immobiliers. En 2002 notre ami Michel, il soutenait qui ? ah oui Besancenot qui, comme chacun sait, représente le salut de notre pays. Bref ...

Re: Un camouflet de douze millions

par loilodan » 02 mai 2019 18:36

@benoist :
Rien à voir avec la discussion. Mais j'en profite pour te poser une question : quel livre de Jacques Attali conseillerais tu ? Si il ne devait y en avoir qu'un seul.
D'avance merci.

Re: Un camouflet de douze millions

par Florian » 02 mai 2019 18:43

J'ai commencé "Les juifs, le monde et l'argent". Je peux te le conseiller pour le moment ;)

Re: Un camouflet de douze millions

par loilodan » 02 mai 2019 18:52

Il n'y en a pas un qui a été résume sa vision économique /politique ?

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