Le modèle le plus largement étendu, mais également le moins homogène est celui de la prostitution légale, mais soumise à des restrictions nationales. L’Espagne, le Portugal, le Royaume-Uni, l’Italie, la République Tchèque, la Pologne et de nombreux autres suivent ce modèle. Selon les pays, les maisons closes peuvent être autorisées (comme en Espagne), ou interdites, le racolage toléré, mais le proxénétisme quasiment toujours condamné. Il n’y a qu’en Espagne et aux Pays-Bas où les proxénètes ont le droit d’exercer, et abusent souvent de leur situation : des contrats de travail de 21 jours sont délivrés aux prostituées, correspondant à leur cycle menstruel.
Aux Pays-Bas, pourtant, la reconnaissance de la profession va très loin : un statut précis permet aux prostitué.es de bénéficier d’une couverture de santé complète, de cotiser pour les impôts, la retraite, l’assurance maladie,… Le métier peut être salarié ou indépendant, selon le souhait de la personne qui sera ainsi rattaché à la caisse d’assurance sociale générale ou indépendante. Cette réglementation permet en outre une plus grande reconnaissance sociale de la prostitution. La population est moins négative à l’encontre de cette profession, reconnue comme une activité à part entière, et les conditions de vie des prostitué.es sont généralement bien meilleures.
L’Allemagne suit ce modèle : depuis 2002, les prostitué.es peuvent bénéficier d’un contrat de travail et poursuivre leur employeur. Ainsi, l’Artemis, la plus grande maison close de Berlin, instaure un tarif d’entrée commun aux clients et aux prostituées : 70 euros par jour. Les prestations seront ensuite directement payées en liquide à la quarantaine de prostituées (en moyenne) qui sont présentes au sein de cet hôtel de luxe géant.
Les pays-bas semble être le mieux pour les filles.