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Par Yasin Ebrahim
Investing.com -- La Réserve fédérale a procédé mercredi à sa troisième hausse consécutive de taux de 0,75 % et n'a montré aucun signe de ralentissement de sa poussée en territoire restrictif alors qu'elle se bat pour calmer les braises de l'inflation.
Le Federal Open Market Committee a relevé son taux de référence dans une fourchette de 3 % à 3,25 %, contre 2,25 % à 2,5 % auparavant.
La dernière hausse des taux de la FED a relevé son taux de référence de 300 points de base, soit 3 % en seulement six mois, alors que la banque centrale accélère sa politique en territoire restrictif dans le but de ralentir suffisamment la croissance pour réduire considérablement l'inflation.
La position belliciste de la FED a convaincu de nombreuses personnes que la possibilité d'un atterrissage brutal ou d'une récession ne suffira pas à dissuader la banque centrale de persister dans le resserrement.
La FED voit désormais son taux de référence passer à 4,4 % en 2022, au-dessus des 3,4 % prévus en juin, ouvrant la voie à une nouvelle anticipation des hausses de taux lors des deux réunions restantes de la FED pour l'année et jusqu'en 2023.
La banque centrale avait précédemment signalé que les taux culmineraient à environ 3,8 % en 2023, avec des baisses susceptibles de suivre en 2024, mais maintenant la banque centrale se prépare à maintenir les taux plus élevés plus longtemps.
Les taux devraient atteindre 4,6 % en 2023, contre 3,8 %, respectivement. En 2024, les membres votants de la FED prévoient que les taux chuteront à 3,9 %, bien que cela reste supérieur à la prévision précédente de 3,4 %.
Le mois dernier, Powell a livré une surprise belliciste dans un discours au symposium de Jackson Hole, affirmant que la FED soutenait une "période prolongée de Politique monétaire très restrictive" pour lutter contre l'inflation, même si cela apporte "un peu de douleur" aux ménages.
De nouvelles projections de la FED semblent soutenir la position de Powell alors que l'inflation a été révisée à la hausse et la croissance à la baisse.
L'indice des prix des dépenses de consommation personnelle de base, la mesure préférée de l'inflation par la FED, devrait grimper à 4,5 % en 2022, contre une prévision précédente de 4,3 %. Pour 2023, l'inflation devrait chuter à 3,1 %, contre 2,7 % pour les prévisions précédentes, tandis qu'en 2024, les anticipations d'Inflation restent inchangées à 2,3 %.
Les membres de la FED estiment que l'économie connaîtra une croissance de 0,2 % en 2022, en forte baisse par rapport à une prévision antérieure de 1,7 %. Les prévisions de croissance ont également été révisées à la baisse pour 2023 et 2024 à 1,2 % et 1,7 % contre 1,7 % et 1,9 %, respectivement.
Outre les hausses de taux, le plan de réduction du bilan ou de resserrement quantitatif de la FED devrait resserrer davantage les conditions financières. Plus tôt ce mois-ci, la FED a accéléré le rythme du QT à 95 milliards de dollars, contre 47,5 milliards de dollars en juin.
Pour certains, le rythme du resserrement a accru le risque que la FED ralentisse trop la croissance, plongeant l'économie dans une profonde récession.
"De toute évidence, le risque est d'aggraver le ralentissement en un atterrissage brutal. C'est de loin le plus grand risque pour le moment, et il augmente à chaque hausse des taux dans cet environnement de croissance ralentie », a déclaré Will Rhind, fondateur et PDG de GraniteShares à Investing.com dans une interview mardi.
La menace d'une récession imminente reste cependant peu probable, a déclaré Rhind, car l'économie est "toujours en bonne forme, le chômage est bas et les consommateurs continuent de dépenser de l'argent".
La FED estime que le passage à un territoire restrictif pèsera sur les dépenses de consommation, car la hausse du chômage maintiendra un plafond sur les salaires.
