Je ne crois pas que l'auto-analyse soit possible.
Il manque le tiers (le psy) qui aide à aller "explorer" ce qu'on se cache à soi-même.
Par nature, faire une auto-analyse va nous amener à rester dans les mêmes schémas de pensées, de raisonnement.
Or, c'est bien l'éclairage du psy et le fait qu'il fasse miroir qui permet de prendre conscience, parce que le psy voit les mécanismes inconscients dans lesquels on est coincé.
Pour schématiser, je dirais que le psy met un peu d'huile dans le rouage entre l'inconscient et le conscient pour faciliter l'émergence de l’inconscient à la conscience. Faire ça seul me paraît bien difficile car on va inconsciemment éviter les "territoires" difficiles tout en étant consciemment de bonne foi sur la volonté d'avancer. Il y a énormément de gens qui commencent une thérapie en voulant consciemment changer et en voulant inconsciemment ne rien changer. (par peur)
Un autre facteur qu'on oublie souvent : être accompagné par un psy rassure pour faire ce chemin de s'explorer soi-même. Tout seul, si on se retrouve dans des zones d'insécurité ou anxiogène, on bloque et on fait demi-tour (déni, évitement...). Le psy sert de "béquille" (parent symbolique) pour se confronter à soi-même et à son histoire.
Encore un autre facteur : si on fait une auto-nalyse, on se prive de la richesse incommensurable que sont les projections sur l'Autre. Le patient fait beaucoup de projections sur son psy et c'est un matériau de travail précieux pour le psy, ça lui permet de mieux comprendre son patient et de l'aider à avancer. C'est aussi un matériau précieux pour le patient qui peut petit à petit découvrir dans quelles croyances, illusions il vit. Et s'en détacher. Le psy sert de support à ses projections pour qu'il puisse les regarder en face.
On pourrait écrire beaucoup sur le sujet.