La chine en Afrique, le renversement du monde ou la théorie du « glissement des nations riches »
Durant le siècle dernier, nous avons vu l’occident délocaliser nombre des entreprises et de ses filiales productives en Asie, pour quêter le coût d’une main d’œuvre le plus bas possible.
Cependant, la mondialisation accélérée voit un phénomène assez inattendu se produire en Chine ; de la même manière que nous avons délocalisée en Chine, les Chinois délocalisent en…Afrique, pourquoi et comment ?
La recherche incessante d’une main d’œuvre bon marché est la motivation principale de ces délocalisations, parlons un petit peu de théorie, et invoquons un premier théorème bien connu, celui de la « convergence » de Solow, qui énonce que les rendements croissants dans les pays en développement permettent de rattraper les pays industrialisés et développés en raison de rendements décroissants dans ces derniers, ainsi nous comprenons pourquoi les Chinois peuvent délocaliser et veulent délocaliser : pour ne pas perdre l’avantage d’une économie d’export à rendements croissants, et ainsi préserver un minimum de 9% de croissance nécessaire à la réduction des inégalités dans le pays.
Un autre théorème vient s’appliquer ici, celui du « déversement » de Sauvy, qui énonce que le développement du secteur secondaire induit des « rejetés » qui créent le secteur tertiaire, c’est le cas en Chine, les rejetés du secteur de la production manufacturières sont contraints d’aller à la ville, recherche du travail, et c’est bien souvent dans le secteur des services, hors nous savons tous ce que pose comme problèmes une économie dirigée vers les services : une productivité nulle, aucune création de richesse, Smith disait « Un particulier s’enrichit à employer une multitude d’ouvrier, il s’appauvrit à employer une multitude de serviteurs », et qualifiait le secteur tertiaire « d’improductif », ainsi, avec un temps d’avance les Chinois veillent à conserver une activité manufacturière large, et bon marché, il n’est en rien un hasard, puisque la Chine demeure le premier régime Communiste-Capitaliste et que Marx considérait comme seul secteur utile celui de la manufacture.
Voyons maintenant comment cela se manifeste sur le sol aride d’Afrique sub-saharienne :
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Nous remarquerons que les Chinois s’intéressent particulièrement au secteur de l’énergie, une des pièces principales de la croissance asiatique, et délocalisent notamment des productions automobiles bon marché destinées au marché local.
Vous me direz, jusqu’ici, rien de nouveau, mais au fond ce qui est le plus intéressant c’est les conséquences futures qu’induisent ce comportement.
Le schéma est le suivant, l’occident délocalise en Chine, et se prive de son secteur secondaire, s’appauvrit. La Chine récupère les fruits de cet appauvrissement et délocalise elle même son secteur secondaire ailleurs, avec plus d’intelligence, ce n’est alors plus qu’une question de temps pour qu’elle perde son secteur secondaire au profit de l’Afrique qui aura reçu un « transfert de technologiques » ainsi qu’un « transfert de mœurs » à savoir l’institutionnalisation poussée vers la démocratie, la démocratie étant un préalable à la croissance, et devra à son tour aller chercher une main d’œuvre bon marché ailleurs. Tout le problème est là : où ça ? Et bien en Occident, qui sera devenu la nouvelle Afrique que nous connaissons aujourd’hui.
En remettant cela à plat, nous pouvons historiquement remarquer un cycle, qui pourrait donner naissance non pas à un « glissement des secteurs » mais à un « glissement des nations riches », dans une sorte de cercle logique de désindustrialisation/industrialisation, qui viendra enrichir/appauvrir tour à tour, chaque continent, glissement accéléré par le progrès technique (cf le concept de Destruction Créatrice chez Schumpeter) et les dispositions étatiques (cf définition de la croissance par Kuznets).
Paul Benoit
(NB : Cette théorie nommée « glissement des nations riches » n’a pas été énoncée par un seul économiste auparavant ou pas sous cette forme, elle est le fruit d’une réflexion personnelle qui n’est ni officielle, ni indicative et ne fait en aucun cas l’objet d’une étude à utiliser dans des devoirs scolaires, ou des dîners en société. Elle reste le fruit de ma réflexion et ma propriété intellectuelle qu’il convient de respecter, ainsi qu'une simple ébauche. Elle sera prochainement sur mon propre blog consacré à l’économie (en travail), agrémentée d’études historiques et de documents chiffrés appuyant la réalité de celle-ci)
Auteurs cités :
-Robert Solow ( h**p://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Solow )
-Alfred Sauvy ( h**p://fr.wikipedia.org/wiki/Sauvy )
-Karl Marx ( h**p://fr.wikipedia.org/wiki/Karl_Marx )
-Joseph Alois Schumpeter ( h**p://fr.wikipedia.org/wiki/Schumpeter )
-Simon Kuznets ( h**p://fr.wikipedia.org/wiki/Simon_Kuznets )