Hôpital, covid et téléphone, histoire vraie

Histoire vraie

Mercredi la mère d'une amie est hospitalisée en urgence dans un hôpital pour Covid.

Elle paye pour que sa mère a un téléphone dans sa chambre pour l'appeler.

Pendant 8 jours, elle appelle, cela sonne dans le vide, et personne ne répond. Les infirmières et les médecins disent que sa mère est trop fatiguée pour répondre, qu'elle n'a pas la force de décrocher. Ce qui provoque bien entendu une inquiétude forte et des nuits blanches. Impossible de communiquer. Un appel par jour maximum à l'hôpital aux infirmières qui donnent un état de santé du jour. Une journée, ils se sont trompés de personne et ils ont donné des nouvelles alarmantes de sa voisine de chambre. on s'en est rendu compte qu'au bout de 10 minutes qu'il y avait un truc qui clochait, les symptômes n'étaient pas du tout les mêmes que la veille

Finalement, le 8ème jour, une infirmière se rend compte qu'il n'y a pas de téléphone dans sa chambre. Que c'est pour cela qu'elle ne répond pas...

Au secours...C'est affligeant ce manque de sérieux.

dans les hôpitaux la distribution de médicaments est "aléatoire ".....beaucoup d'erreurs

Bienvenue dans le tiers monde. Et tout ceci est voulu depuis des décennies.

Pulcherie, masta, vous n'avez pas l'impression d'exagérer un poil ?

oui car elle serait morte depuis longtemps dans le tiers monde là elle est soignée gratuitement et elle a toutes les chances possibles de survivre ce qui n'est pas le cas dans d'autres pays où on ne l'aurait même pas hospitalisé car jugé sans espoir

@Thierry : pas du tout, ils sont dans le vrai.

Il faut l'avoir vécu de l'intérieur pour se rendre compte à quel point c'est la misère.

Oui enfin personnellement je prie tous les jours pour ne pas avoir à mettre un pied aux urgences d'un hôpital public (ça fait environ dix ans que les urgences sont dangereuses et vingt ans que les hôpitaux sont en crise à chaque épidémie de grippe). Et ajoutons à cela qu'il me faudrait une heure trente rien que pour arriver aux urgences (délai d'arrivée des pompiers + trajet pour les urgences). Pas non plus souhaitable d'avoir un cancer car il y'a pénurie de médicaments (plus de mille molécules sont en pénurie chronique), et là avec la Covid c'est carrément qu'on annule des chimios ou des dépistages... C'est toujours mieux qu'à Kinshasa mais on ne va pas dans le bon sens...

Est-ce que c’était mieux dans les années 60 70 80 ? Je ne pense pas honnêtement. On avait moins de moyen et de traitement. Ma grand-mère est morte d’un cancer du sein. J’avais 7 ans. À cette époque 90% de mortalité. Maintenant pour la même pathologie 90% vivent.

Les traitements se sont améliorés. À tel point que la médecine/chirurgie ambulatoire prend une place de plus en plus importante. Et le suivi se fait à domicile.
Mais, (car il y a toujours un mais) cela n'est pas toujours possible. Et les services font face à une pénurie chronique de personnel et de matériel.
Les attentes de 6h00 voir 10 heures aux urgences deviennent de plus en plus une norme.
La pénurie de lits n'a pas attendu le covid. Elle est là chaque hivers.

Alors oui, on a un des meilleurs systèmes hospitaliers du monde. Mais il est en train de couler. Et ce de plus en plus rapidement.

Le problème de l’hôpital public c’est un problème de gestion et non de moyens.
Il faut décentraliser.

Benoist tu as raison je pense. Le progrès est flagrant sur certains points. Mais. Il y'a la démographie et les moyens humains-logistiques qui ne suivent pas cette démographie.
Donc sur le papier oui nous avons progressé. Le réel est plus nuancé. Je pense que nous avons atteints dans les pays occidentaux un "pic de soin optimal" vers la fin des années 90. Depuis, nous avons les résistances aux antibiotiques, les maladies nosocomiales, l'état des services, la démographie... Enfin disons, que, selon ta pathologie, tes revenus, ton lieu de résidence, c'est très aléatoire. Et demain nous succomberons peut-être à une infection banale à cause des résistances antibiotiques. Et pour les cancers, nous avons un vrai problème de pénuries de molécules...

D'accord avec Gima, J'ai entendu dire qu'une infirmière passe 50% de son temps à faire de l'administratif (je ne sais pas si c'est vrai). Cela ne m'étonnerais pas. C'est bien français d'adorer la paperasse, il n'y a qu'a voir la complexité des autorisations liée à l'actuelle pandémie.

Ne faudrait-il pas commencer par rationnaliser les choses ?

masta , J'ai eu l'occasion d'aller plusieurs fois à l'hôpital d'Apt ( je suis un peu casse cou ) et franchement tout était nickel. Personnel agréable, scanner dispo sans attente etc.
Je veux bien croire que ce qui est vrai dans un petit hôpital de province n'est pas une généralité nationale.

Pour les cancers, ok on soigne mieux, sauf qu'heureusement. Puisqu'un français qui naît aujourd'hui à une chance sur deux d'avoir un cancer. Donc progrès majeurs dans les traitements et le dépistage mais contrebalancé par la hausse massive de taux de cancer, y compris chez les enfants.

Je suis d'accord avec toi masta, je partage cette vision et c'est "normal" : vieillissement de la population etc. mais les progrès de la science compensent cela pour le moment.

C'est clair que pour l'administratif, c'est top en France.
J'ai quitté l'hôpital il y 13 ans.
Mais pour une simple piqûre faite à un patient je devais :
1/ L'écrire sur la bible (sorte d'agenda de transmission)
2/ le reporter sur le tableau de transmission.
3/ l'écrire sur le dossier papier du patient
4/ l'écrire sur le dossier informatique du patient
5/ le transmettre par orale lors des transmissions à l'équipe suivante.

Et ça bien sûr, il faut le faire pour chaque soins fait à chaque patient.

Pas sûr que depuis, les choses se soient améliorées...

Véridique: les infirmières ont bien au minimum 50% de travail sur l'ordinateur. Elles n'ont plus du tout le temps d'échanger avec les patients. Ce sont les aides-soignantes qui parlent avec les malades quand elles ne sont pas débordées.

J'ai failli être "agent social" en maison de retraite. C'est le niveau en dessous des aides soignants. Tu fais le ménage, les repas et parfois tu aides aux soins. Je pense que c'est eux qui ont le plus de rapports avec les patients (notamment au moment des repas).

Courage Benoist