''À part sa carrure XXL, la seule particularité physique qui la distingue ce sont ses ailes, au tout début de sa vie. Une paire d’ailes qui vont énormément servir à la jeune princesse, pour devenir mère puis reine.
Chaque année, c’est le même rituel. Lors des longues et chaudes soirées d’été, les princesses d’une fourmilière s’envolent à la recherche de l’amour. On appelle ça l’essaimage. Une sortie très périlleuse mais il en va de la survie de l’espèce, affirment les myrmécologues, ces spécialistes des fourmis.
Concrètement, la jeune fourmi femelle doit trouver son ou ses princes venu des fourmilières alentours en évitant une série de prédateurs sur son passage : oiseaux, mais aussi lézards, araignées et surtout fourmis voisines. Quand elle réussit, l’accouplement peut avoir lieu dans les airs ou au sol. Lors de ses rencontres, la gyne est d’ailleurs souvent fécondée par plusieurs mâles, qui à bout d’efforts, finissent par mourir. Mais rassurez-vous, la suite est beaucoup moins tragique.
La désormais reine peut désormais se mettre en quête d’un nid. Pour cela, elle brise ses ailes pour être plus agile puis elle cherche la meilleure fissure dans la terre pour s’y glisser et se cacher à quelques centimètres en profondeur. La ponte va pouvoir débuter.
Les premiers jours sont intensifs. Vulnérable car toujours seule, la reine veut se constituer une armée autour d’elle pour se protéger. Au départ, elle pond donc en quantité : jusqu’à 100 oeufs par jours ! Quelques-uns seulement éclosent et deviennent des larves. La reine puise alors dans ses réserves pour nourrir sa future descendance. Naissent alors des ouvrières, toujours stériles, qui auront chacune leur rôle : s’occuper du soin des larves, agrandir le nid, chercher de la nourriture…
Pendant ce temps, la reine ne donne pas d’ordre, elle ne régit pas cette société contrairement à ce que l’on pense, elle pond encore et toujours, à raison de trente oeufs par jour en moyenne. C’est son seul et unique rôle. Elle ne fera que ça jusqu’à sa mort… dans 25 ou 30 ans !''