j'arrête là parce que je vais y passer des heures sinon =
je cite =
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L'extension à la santé du principe de précaution répond à deux demandes sociales : accroître la sécurité sanitaire et expliciter le processus de décision, y faire participer le public.
Dans les soins,
toute décision est fondée sur les relations entre le coût (les dangers induits par le traitement) et le bénéfice (l'effet thérapeutique). Il est aussi nuisible de surestimer le coût, c'est-à-dire les risques que de les sous-estimer.
Le problème se pose en termes semblables en santé publique.
On prescrit une vaccination quand l'effet bénéfique est très supérieur aux risques, cependant ceux-ci sont inévitables et leur existence est connue et acceptée.
Rendre une vaccination obligatoire exige du courage car ceux qui en bénéficieront ne le sauront jamais, alors que ceux qui pâtiront, pourront entamer des procédures.
Mais pour résister aux accusations, il faut avoir évaluer les risques et les bénéfices, ce qui souligne le rôle de l'expertise.
Même dans le cadre du principe de précaution, on ne peut pas agir sans savoir ou tout au moins avoir fait des estimations plausibles. L'analyse de quelques affaires récentes (le sang contaminé, l'encéphalite bovine spongiforme, l'hormone de croissance et la maladie de Creutzfeldt-Jacob) montre que l'apport du principe de précaution y aurait été très limité et que l'action n'a été possible que lorsque les connaissances ont été suffisantes.
Il en est de même dans des débats actuels (les risques éventuels des champs électromagnétiques, des téléphones portables et du radon) ; dans ces trois cas, la priorité est allée à la recherche. Le public d'ailleurs se réfère spontanément au rapport coût/bénéfice. Pour la contraception orale et l'hormonothérapie substitutive, les risques éventuels pour la santé n'étaient pas ignorés, mais le public a estimé que leurs avantages justifiaient leur acceptation.
L'estimation du risque et du bénéfice, la proportionnalité entre le risque encouru et les mesures prises permettent d'éviter les principaux écueils du principe de précaution : l'immobilisme et le refus de l'innovation, l'alourdissement des contraintes administratives, les gaspillages occasionnés par la recherche utopique d'un risque zéro
D'autres inconvénients sont plus insidieux : favoriser l'inquiétude de la population, permettre la manipulation de l'opinion par des campagnes fomentées par des intérêts commerciaux ou idéologiques, inciter les praticiens et les décideurs publics à choisir non la solution optimale mais celle qui les protège contre toute accusation ultérieure.
Au niveau international, il faut éviter que le principe de précaution ne soit utilisé dans un but protectionniste.
Néanmoins, le principe de précaution a l'avantage d'obliger le décideur à expliciter son raisonnement, à le quantifier, puis à informer objectivement. Il ne faut cependant pas que pour donner la preuve de l'information le médecin soit tenté de faire signer des documents écrits. Cet exemple souligne le rôle des textes et de la jurisprudence dans son application. Enfin, le principe de précaution imposera à l'Etat de nouvelles obligations. Lui aussi doit se conformer aux exigences d'action, de transparence et d'information clans le domaine des soins et de la santé. L'application du principe de précaution exigera beaucoup de discernement car selon la façon dont il sera mis en œuvre, il pourra en résulter le meilleur ou le pire. C'est pourquoi il est indispensable qu'il soit précisé, encadré, codifié."""
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