Etre surdoué, c'est se sentir trop souvent comme venant d'ailleurs...
Présent mais pas tout à fait...
Absent mais pas tout à fait non plus...
Parce qu'on est en dehors.
On est en-dehors trop souvent.
Comme débarqué d'une autre planète.
En dehors de la norme, en dehors des étiquettes, en-dehors des critères, inclassable, "inrangeable"...
On ne rentre pas dans les schémas classiques même si on les comprend très bien.
On est en adaptation, voire en suradaptation permanente (qui peut le plus peut le moins...), pour être en adéquation avec ce qu'on attend de nous, surtout au niveau professionnel.
Etre surdoué, c'est s'éteindre un peu, trop parfois, pour ne pas eff er l'Autre, pour ne pas réactiver ses angoisses, sa jalousie, son besoin maladif de se comparer. Pour ne pas le déstabiliser.
Si vous vous laissez à être vous même, votre différence de surdoué transparaît et vous devenez vite : au choix : infréquentable, un animal de zoo qu'on observe, ou vous êtes perçu comme "anormal"... ça peut être un peu des trois.
Et comme être surdoué va souvent de pair avec être hypersensible, ça fait mal, souvent, très fort, ça peut piquer profond...
jusqu'au jour où vous apprenez à vous blinder.
Encore une adaptation.
Mais que c'est fatigant cette adaptation...
c'est comme rouler en deux chevaux alors qu'on a un moteur de formule 1 sous le capot...
c'est devoir laisser la formule 1 au garage parce que les routes sont plus adaptées à une conduite en deux chevaux.
Alors un surdoué va rechercher la solitude.
Parce que ce sont les seuls moments où il peut vivre à son rythme, laisser la formule 1 s’exprimer, enfin...
ça lui fait comme des vacances du cerveau.
Plus besoin de s'adapter, plus besoin de se freiner, plus de regard ou de jugement sur lui, plus besoin de se blinder... il respire, se repose...
Etre surdoué c'est souvent comprendre sans être compris.
C'est aussi vivre une sorte de blues, de mélancolie quand la vie demande trop au surdoué de s'adapter alors qu'il voudrait juste être.
Sans effort, sans composer, sans se blinder.
Juste être lui.
En paix.
Etre surdoué, c'est surtout être différent.
Et comme toute différence, c'est un fardeau, un handicap à apprivoiser, à "transformer" pour en faire une force, une ressource.
De toute façon le surdoué n'a pas le choix....
Il doit apprendre à vivre avec, à composer en permanence avec cette différence et le monde dans lequel il vit.
Parce que la société n'aime pas beaucoup la différence.
La société ne s'adapte pas aux surdoués (à quoi s'adapte t-elle d’ailleurs ?? à part à sa propre léthargie et à sa sclérose auto alimentée..).
C'est marche ou crève.
je suis très touchée... j'ai les yeux un peu humides aussi 
