L'histoire de ce roi de l'arnaque qui a vendu la tour Eiffel
Le 04 janvier 1890 dans une ville reculée d'Autriche-Hongrie, naît un certain Victor Lustig.
Cultivé et poli, parlant couramment six langues dès son adolescence, il ne brille cependant pas par ses fréquentations.
Installé aux États-Unis dans les années 1920, Victor Lustig y peaufine une de ses combines favorites.
Celle-ci commence par l'identification, dans un salon mondain, d'un «pigeon» plein aux as.
Une fois l'individu ferré, l'arnaqueur l'invite à prendre un verre dans sa chambre d'hôtel, puis lui révèle le secret de sa fortune : un coffre d'acajou finement sculpté qu'il prétend être une machine à dupliquer les billets de banque.
Sous les yeux ébahis de son interlocuteur, Victor Lustig insère un billet de 100 dollars dans la machine et offre à boire à son invité, prétextant qu'il faut six heures à la machine pour réaliser une copie parfaite.
Au bout du temps imparti, miracle: un billet plus vrai que nature émerge de l'autre côté!
Devant l'insistance de son interlocuteur, Victor Lustig accepte de lui céder la machine contre une somme astronomique…
Son nouveau propriétaire réalisera plus tard que l'engin est tout bonnement paramétré pour évacuer, à heure régulière, des billets préalablement dissimulés à l'intérieur.
L'escroc en a laissé deux au moment de vendre son appareil, ce qui lui donne une demi-journée pour s'enfuir avant que la supercherie ne soit découverte.
Prodige de l'escroquerie, Victor Lustig a empoché 70.000 francs en Contrepartie du monument qu'il prétendait pouvoir céder en pièces détachées.
Se faisant passer pour un employé haut placé du ministère des Postes et des Télégraphes, Victor Lustig convoque les cinq plus gros ferrailleurs de Paris dans une chambre du luxueux Hôtel de Crillon.
Après le toast d'usage, il révèle aux cinq hommes d'affaires le projet de la municipalité : réduire la tour Eiffel en pièces détachées… mais attention le projet doit rester secret jusqu'à la conclusion du contrat, sous peine de déchaîner une tempête médiatique d'envergure nationale.
Si quatre des cinq appelés se retirent rapidement du projet, peut-être parce qu'ils ont flairé l'arnaque, un ferrailleur décide d'accepter la proposition de Lustig.
Il s'appelle André Poisson.
C'est un homme réservé et assez insignifiant qui souhaite se faire un nom dans l'élite parisienne. Dès le lendemain de l'entrevue, il débarque avec la somme promise et Victor Lustig empoche 70.000 francs.
Prétextant s'occuper des papiers officiels, l'escroc quitte aussitôt la ville pour l'Autriche.
Mort de honte après avoir réalisé son erreur, André Poisson n'ira même pas voir la police.
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