Aujourd'hui je vais vous parler d'un autre sujet qui me tient à cœur : la physique nucléaire. En effet, ça fait maintenant plus de 5 ans que j'étudie cette branche et je vais vous parler de son application principale que sont les centrales nucléaires. Sur le sujet, des divergences subsistent entre la politique énergétique belge et française mais globalement les deux pays sont fortement dépendant de cette énergie. Le design des centrales françaises et belges sont fort semblables, dans les deux cas, il s'agit de réacteur nucléaire utilisant l'eau comme caloporteur et de l'uranium enrichi comme combustible.
Bon, pour ne perdre personne je vais tenter quelques rappels sur une centrale nucléaire. Au centre du réacteur on trouve le combustible, de l'uranium enrichi mais un seul isotope est intéressant (l'isotope 235 soit avec 235 protons+neutrons) et malheureusement en très faible quantité dans l'uranium naturel (moins d'un pourcent). C'est pour cette raison qu'on l'enrichi en uranium 235, souvent par centrifugation. Le processus qui est à l'origine de la production d'électricité, mais à la base de chaleur est la fission nucléaire. C'est la séparation d'un noyau d'uranium qui s'accompagne de la libération d'une grande quantité d'énergie et donc qui chauffe le matériaux. Les pastilles d'uranium sont empilées dans un tube scellé autour duquel circule un fluide (le caloporteur) qui emmagasine la chaleur produite par le combustible. Ce fluide est très important car il doit avoir des propriétés chimiques et physiques irréprochables. Un dernier élément important est le modérateur. En fait, ce sont des neutrons (petites particules neutres) qui provoquent les fissions de l'uranium, eux même produits lors de fissions précédentes (réaction en chaîne). Toutefois, les neutrons émis après une fission sont trop énergétique pour en provoquer une ensuite et pour cette raison on utilise un modérateur qui va ralentir les neutrons (leur faire perdre de l'énergie).
Ensuite, c'est comme pour une centrale à énergie fossile classique, souvent le caloporteur est de l'eau et donc cette eau chaude va générer de la vapeur qui va ensuite se détendre dans une turbine entraînant un alternateur.
On remarque dans la figure la présence de trois circuits séparés. Le but est de limiter la propagation de contamination en cas de rupture du tube ce qui pourrait libérer de l'uranium et autres produits dans le reste du réacteur. Enfin, je ne vais pas m'étendre davantage dans la sûreté nucléaire ou le génie nucléaire mais bien vous dresser un aperçu des centrales du futur.
Et oui, autant en Belgique qu'en France l'opinion publiques est de plus en plus mauvaise à l'égard du nucléaire mais ce n'est pas pour cela que les recherches dans le domaine ainsi que les projets futurs sont à l'arrêt, loin de là. Actuellement, le parc nucléaire mondiale est constitué en grande majorité de réacteur dits de génération II. Ce sont pour la plupart des réacteurs à uranium enrichi, caloporteur eau et modérateur graphite où également des réacteurs utilisant un gaz comme caloporteur. Ces réacteurs ont étés pour la plupart construit entre 1950 et 1980 voir 1990 et sont donc très vieux de conception. Le projet de réacteur européen EPR qui se trouve à Hinkley Point au Royaume-Unis est un réacteur de génération III mais ce n'est pas le seul dans le monde. Globalement il n'y a pas de différences fondamentales entre les réacteurs à eau classiques (REP) en France et le projet d'Hinkley Point.
En revanche, les réacteurs du futurs (de génération IV) sont bourrés d'innovations et certains sont prometteurs. En effet, de par leur caractère récent leur sûreté est meilleure mais ce n'est pas la seul amélioration. Certains des réacteurs envisagés sont même capable de produire plus de combustible que ce qu'il consomme (surgénération) ou même recycler en partie le combustible usé. Dans le tableau ci-dessous vous avez un tableau récapitulatif des six filières de réacteurs de génération IV.
Il y a quelques temps je me suis renseigné sur la filière au sodium (Sodium Fast Reactor - SFR) et la France est très active dans la recherche sur cette filière avec son projet ASTRID.
Le réacteur de recherche de génération IV devrait alors être construit dans une dizaine d'année et les collaborations sont nombreuses. L'acteur majoritaire du projet après les France est la Japon... Le pays qui a subi la deuxième plus grosse catastrophe nucléaire a encore l'air d'avoir envie d'en découdre avec le nucléaire.
J'espère que vous ne croyez pas que j’essaye de vous convaincre que je nucléaire c'est géniale et que les antis ont tords. Mais je fais souvent une analogie entre le nucléaire et la bourse. En fait, le problème est un problème d'information. De par leur caractère compliqué, ces deux disciplines sont parfois difficilement abordable à la compréhension. Je suis également convaincu que si les scientifiques étaient plus libres depuis plusieurs décennies et les gouvernements moins avide d'argent le parc nucléaire mondiale serait beaucoup plus intelligent. Je lisais un article scientifique il y a quelques temps qui disait que l'industrie nucléaire avait cessée de réfléchir depuis longtemps. On a un concept qui marche, et qui produit de l'électricité à coût raisonnable sans trop polluer, allons y ! Alors que si on avait davantage investi dans la sécurité ou dans l'amélioration de la technologie nous aurions probablement évités des catastrophes.
Enfin en ce qui me concerne, je suis persuadé que le nucléaire a encore beaucoup d'avenir. Ne serais ce avec le projet de fusion nucléaire ITER, qui se tient en France également mais également avec tous les pays qui construisent de nouvelles centrales (une trentaine de réacteurs prévu ou en construction en chine notamment).
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8:00 : EUR - IPC allemand (annuel) (DÉC F)
14:30 : USD - Indice Empire de l'activité manufacturière (JANV)
Bonne journée et bon trades à tous !