Il y a quelque temps, je me suis rendue compte que je m’éparpillais trop dans mon trading, que sans vraiment m’en rendre compte, je voulais trader comme untel ou untel. Sans être sûre au final que les éléments que je piochais à droite et à gauche me correspondaient vraiment. Bon, ça fait partie du processus d’apprentissage ; quand on ne sait pas faire, on imite les autres.
J’ai compris quelque chose d’essentiel ces derniers mois : c’est qu’il faut vraiment se construire une méthode sur mesure, qui colle à la peau au millimètre près, parce que sans ça, il est impossible de tenir la pression psychologique et émotionnelle, de respecter ses règles, sa discipline, dans la durée. Le « copier/coller » ne marche qu’un temps. Il donne l’illusion de croire qu’on y arrive, mais ce n’est jamais qu’être un colosse aux pieds d’argile ; ça repose sur pas grand-chose.
La méthode doit être en adéquation parfaite avec notre cerveau parce que sinon, comment respecter quelque chose dans lequel on ne se reconnait pas totalement ?? C’est comme enfiler les chaussures d’un autre, ce n’est pas hyper confortable pour marcher.
On parle souvent d’adapter sa méthode au marché, ce qui est très vrai, mais je crois que c’est tout aussi fondamental (et gage de réussite) d’adapter sa méthode à soi. L'un ne va pas sans l'autre. La méthode étant le "tiers", le "médiateur" entre nous et le marché (puisqu'on est d'accord hein, on n'est pas censé intervenir sur les marchés sans méthode

), si la méthode est en adéquation avec le marché et que l'on est en adéquation avec la méthode = on est en adéquation avec le marché.
Je crois que j’avais sous-estimé cet aspect au départ, peut-être parce que j’avais sous-estimé que le trading soit à ce point psychologique.
De fait, ça amène forcément à se questionner sur qui on est et surtout qui on est face au marché. Quelles sont mes forces ? Mes fragilités ? En quoi ma méthode peut renforcer mes forces et pallier mes fragilités ?
Pour y voir plus clair, j’ai recensé toutes les erreurs que je faisais dans mon trading. En soi, c’est déjà un exercice pas facile car il n’est pas toujours évident d’identifier les « vraies » erreurs commises. Ce que je veux dire par là, c’est que l’humain étant ce qu’il est

, il peut croire qu’il fait une erreur alors qu'en fait il en commet une autre. Mais il ne s’en rend pas compte pour plein de raisons différentes, que je ne vais pas développer ici sinon je suis partie pour un cours sur la psychologie

.
Je vais prendre un exemple : au début je faisais beaucoup de trades d’impatience, je l’ai identifié assez rapidement, sauf que je me suis rendue compte plus tard que dans ce que je croyais être des trades d’impatience, il y avait en fait beaucoup de trades d’impulsivité, ce qui n’est pas la même chose. Je me suis donc aperçue que ces trades d’impulsivité arrivaient dans un contexte particulier et n’avaient rien à voir avec de l’impatience mais plutôt avec une forme d’autodestruction (genre je suis énervée par quelque chose et je retourne cette colère contre le marché pour me « venger », je « passe » ma pulsion sur le marché sauf que le marché se fiche royalement de mes "petits arrangements pulsionnels" du quotidien. Et je le paye cash

).
Faire la distinction entre les trades d’impatience et les trades d’impulsivité, savoir les identifier m’a aidée car ça m’a permis de mettre en œuvre des moyens adaptés pour remédier à chaque type particulier d’erreur et pour améliorer mon comportement en fonction.
Et c’est ce que je fais avec toutes les erreurs que j’ai listées. Je les reprends une par une et je trouve petit à petit les solutions, les moyens pour y remédier. Ces « solutions » peuvent être du ressort de la technique, de la psycho, de la discipline, etc… ou un peu de chaque selon les cas de figure.
Je procède en me focalisant sur 2 à 3 erreurs par semaine (plus que 2 ou 3, c’est contre productif je trouve, ça demande trop d’efforts soutenus dans la durée et au final, mon seuil de vigilance baisse et je re commets les erreurs et retour à la case départ). J’essaye d’être très vigilante à ne pas commettre ces 2 ou 3 erreurs que j’ai identifiées puis je fais le point en fin de semaine. La semaine suivante, je continue à me focaliser sur 1 ou 2 erreurs (celles qui sont encore trop présentes) de la semaine précédente et j’en introduis une nouvelle ou deux et ainsi de suite. En fait c’est un travail « d’imprégnation comportementale ». Pour remplacer un comportement inadapté à la situation par un comportement adapté. Au fur et à mesure des semaines, je me rends compte que le nombre d’erreurs diminue, que pour certaines, c’est même acquis, je n’ai plus à faire d’efforts. C’est intégré.
Bon ceci étant dit, j’ai encore du pain sur la planche

. Il reste encore des erreurs pour lesquelles je patauge toujours.
En gros pour résumer, c’est comme un entonnoir, je suis partie du plus large où je faisais beaucoup d’erreurs et je resserre de jour en jour, de semaine en semaine pour arriver, je l’espère, au quota minimal d’erreurs qui ne grèvera plus mes gains.
