Mattéo Fromy avec Mathias Fleury - Le 03/06/2024 à 22:20
Un programme de réintroduction ambitieux a permis de sauver les sonneurs à ventre jaune dans l'Eure. Alors qu'ils étaient moins de 100 il y a cinq ans, ces petits crapauds sont désormais plus de 1.100 dans le département.
Ils n'étaient plus que 80 en 2019. La population de sonneurs à ventre jaune, une espèce de crapaud qui a frôlé l'extinction en Normandie, s'accroît dorénavant d'année en année grâce à un programme de réintroduction dans l'Eure et dépasse actuellement les 1.100 individus.
Le changement du paysage agricole dans le département aurait pu être fatal à ce petit crapaud, qui mesure généralement entre 4 et 5 centimètres. En un siècle, le nombre de sonneurs à ventre jaune avait en effet chuté de 96% dans la région.
"L'espèce répond tout de suite"
Mais les efforts pour maintenir sa présence dans l'Eure ont été payants, puisque sa population est multipliée par dix chaque année depuis cinq ans. Une nouvelle enthousiasmante pour la biodiversité locale, rendue possible par un programme de réintroduction ambitieux.
"Il y a une structure animatrice (...) qui s'occupe de gérer les habitats. Ce qui est super c'est qu'en recréant des sites, l'espèce répond tout de suite", explique au micro de BFM Normandie, Mégane Skrzyniarz, chargée de mission amphibiens et reptiles à l'URCPIE de Normandie.
"Là, on a l'exemple parfait: la mare a été créée et tout de suite, il y a deux individus dedans", poursuit-elle auprès d'un site créé pour accueillir les crapauds.
Un plan régional pour les amphibiens et les reptiles
Le programme a été lancé en 2017 avec une mise en œuvre en deux temps et un objectif précis. "Avoir d'un côté un élevage conservatoire où on va élever des sonneurs, optimiser la reproduction (...). Et de l'autre côté, les descendants de cet élevage vont être réintroduits dans des habitats restaurés: des prairies, des sites maraîchers..." détaille Mégane Skrzyniarz.
Ce sont ainsi plus de 300 individus qui ont été réintroduits dans la nature depuis le site présenté par Mégane Skrzyniarz. Au total, plus de 1.000 individus l'ont été dans l'ensemble de la région.
Une franche réussite qui permet le lancement d'une deuxième phase: un plan régional d'action visant à protéger les amphibiens et les reptiles normands en péril.”