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- L’accès à l’église basse., après avoir passé une lourde porte ouverte par la guide.
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Eglise basse, crypte de la cathédrale
La nouvelle construction devait marquer les esprits, tant par sa taille, que par sa nouveauté : ça serait la première église gothique au sud de la Loire (si on excepte peut-être l’abbaye d’Alcobaça au Portugal, de quelques années son aînée…).
La cathédrale allait donc être grande, très grande. Mais pour grandir, il fallait au préalable d’importants travaux de nivellement du sol. C’est le rôle de la « crypte », qui permet de rattraper un dénivelé de six mètres, juste sous le chœur de la cathédrale. Nous l’appelons crypte, mais elle n’est pas sous terre : il est plus correct de la nommer « église basse », ses vitraux donnant sur l’extérieur. C’est ici qu’autrefois les tailleurs de pierre qui travaillaient à la construction de l’église avaient leur atelier, comme l’atteste une épure de la rose de la façade tracée à même le sol de l’église basse.
Aujourd’hui, la crypte sert de musée, et de dernière demeure pour les archevêques de Bourges depuis la Révolution. L’entrée est payante, avec un guide accompagnateur. C’est ici que nous pouvons voir le tombeau du duc Jean de Berry, venu de sa plus belle réalisation, la Sainte-Chapelle de Bourges, après sa malheureuse destruction au XVIIIème siècle. Jean de Berry, j’en avais déjà longuement parlé dans mon article sur Mehun-sur-Yèvre, où il avait sa résidence. Le tombeau, sculpté par Jean de Cambrai, perdit à la Révolution sa partie basse, où figuraient quarante pleurants. On peut en voir une reproduction au Palais Jacques Coeur qui inclut ces pleurants.
Certains vitraux de la Sainte-Chapelle ont été sauvés de la destruction, et sont aujourd’hui installés dans la crypte. Pour les curieux de cet ancien chef d’œuvre gothique, certaines sculptures survivantes ainsi qu’un banc d’œuvre peuvent se voir dans la petite église de Saint-Symphorien à Morogues.
L’autre grande « attraction » de la crypte : les fragments du jubé de la cathédrale de Bourges. Il s’agissait d’une « clôture », qui séparait les fidèles du chœur. Autrefois, l’ensemble du culte n’était pas accessible aux simples fidèles. Ce n’est qu’en 1758 que ce jubé Futures détruit, « démocratisant » le culte. Finalement, la visite de l’église basse ne serait pas complète sans la mise au tombeau monumentale du XVIème siècle offerte à la cathédrale par le chanoine Jacques Dubreuil.