Pour ceux qui s'étonnent de voir le marché baisser de façon "irrationnelle" à cause du 2019nCov, quelques rappels :
- il y a quelques jours encore, tous les indices occidentaux ou presque étaient à leur plus haut historique. Pour que cela dure, il faut réussir le grand chelem des news 52 semaines d'affilée, c'est statistiquement impossible.
- On a beau voir une majorité d'entreprises US battre les estimations de résultats, ceux-ci, globalement, baissent par rapport à 2018.
- Si les FANG sont sur-représentés dans le S&P500, c'est encore pire dans le Nasdaq100. La sensibilité des indices américains à une poignée d'entreprises déforme la vision qu'on peut en avoir. Et comme tous les autres marchés développés sont à la remorque des US...
- Les mesures du gouvernement chinois sont ce qu'elles sont, mais aussi drastiques qu'elles puissent paraître, elles sont moins radicales que celles prises par beaucoup d'entreprises occidentales basées là-bas : je pense à la fermeture de Starbucks, Google évidemment, mais le fait que trois chaines d’hôtels dont Hilton offrent les frais d'annulation, ce n'est pas anodin. La liste des entreprises qui sont en stand bye ou qui rapatrient leurs ressortissants est longue.
- le 2019nCov n'est pas "juste une petite grippe". La grippe saisonnière en France, c'est 2000 décès en moyenne pour 2 millions et demi de cas, soit une mortalité de 0,08% (2014-2015 saison à part) concentrée sur les personnes fragiles dont principalement des personnes âgées. Avec un taux de mortalité de 2 à 3% selon les estimations, le coronavirus est une véritable saleté, cela se rapproche bien plus d'une pneumonie en termes de symptômes. Une personne infectée en infecte entre 2,5 et 3 selon les études préliminaires, contre 1,28 pour la grippe, c'est donc beaucoup plus contagieux et les risques sont nettement plus forts. Quant aux victimes, on ne peut pas dire qu'elles aient le profil type du bébé ou de la personne âgée. Liste des symptômes observés :
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- L'ennemi des marchés, c'est l'incertitude. Comme l'a souligné Treve, les chiffres officiels commencent à être mis en doute (mais s'il y a des preuves, ce serait bien qu'on les divulgue). L'incertitude porte désormais sur : l'ampleur de l'épidémie, sa durée (certains scientifiques parlent d'un reflux à partir de mai ou juin 2020). A partir delà, comment voulez-vous qu'on estime l'impact sur les entreprises et l'économie ? Difficile. Mais il sera significatif.
- Un impact fort, des inconnues qui ne se réduisent pas mais augmentent, tout cela sur une économie qui n'a plus rien à voir avec ce qu'elle était à 'époque du SRAS en termes d'importance relative :
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Je suis bull sur l'économie mondiale et bull sur les marchés, mais là nous sommes dans une véritable période d'incertitude ET on part des plus hauts, il est logique que ça reflue assez fortement, et pas simplement 24h. Alors vérifiez bien vos hypothèses avant de repasser en mode bull

Parfois il vaut mieux ne rien faire et la beauté de notre façon de vivre, c'est qu'on n'est obligé de rien, nous ne sommes pas sur un desk avec un boss qui veut du résultat.
Pour un article complet d'un point de vue médical : https://marlin-prod.literatumonline.com/pb-assets/Lancet/pdfs/S0140673620302117.pdf