"Trading et Inconscient sont étroitement liés en finance comportementale par la psychologie du risque, le stress, l'effet miroir et les troubles anxiogènes.
L’inconscient et les émotions dans le trading, des éléments à prendre sérieusement en considération.
Des neurologues ont établi au début des années 1990 que l’absence d’émotions rendait presque impossible la prise de décision en situation d’incertitude et de risque.
Sans ces émotions, selon la neuroéconomie, le cerveau ne serait pas capable de rationalité, mais il se trouve que ces mêmes émotions sont aussi productrices d’irrationalité et de travers comportementaux qui parasitent le comportement du trader.
La finance comportementale étudie ces travers que souligne la psychologie du risque et qui, potentiellement, s’appliquent à tout le monde.
Mais certains y résistent mieux que d’autres.
L’un des phénomènes les plus marquants révélé par ces études sur la prise de risque dans un environnement incertain est « l’aversion aux pertes ».
Cela signifie que le sentiment de « déplaisir » associé à la perte d‘une certaine somme d’argent sur les marchés est plus grand que le plaisir associé au gain de cette même somme.
Le coefficient d’aversion aux pertes serait de l’ordre de deux.
Il faut gagner 2.000 euros pour parvenir à compenser le désagrément psychologique d’en avoir perdu 1.000.
Ce ratio ou différentiel de perception comme le nomment les experts en finance comportementale est à l’origine de ce qu’ils appellent « l’effet de disposition ».
C’est la tendance du trader à solder trop tôt ses positions gagnantes et à laisser courir trop longtemps les perdantes et ce, dans le but inconscient de retarder le moment douloureux où il lui faudra prendre sa perte.
Les expériences ont mis en évidence un autre effet, « l’effet miroir ». Ils démontrent que ce sont les mêmes individus qui, allergiques à la prise de risque quand ils ont accumulé des gains, ont un comportement d’exposition au risque extrême quand ils sont confrontés à des pertes.
Le stress exacerberait énormément ce phénomène que j’appelle pour ma part, « l’auto- sabotage inconscient du trader » !
L’apprenti trader n’a donc pas encore pris conscience de cette réalité propre aux marchés. De plus, il est souvent dominé par son inconscient et les conditionnements qui remplissent cet inconscient.
C’est pourquoi sa toute première tâche consistera à faire émerger dans sa conscience tout ce qu’il a d’inconscient en lui.
Mais cette remontée vers le conscient peut compromettre ce qui est un atout pour le trader, la spontanéité.
C’est la raison pour laquelle, après avoir rendu l’inconscient conscient, il faudra appliquer le processus inverse, rendre le conscient inconscient.
Quand vous aurez fait le tour de toutes les méthodes, de tous les indicateurs techniques pour essayer de déchiffrer les marchés et rêver de trouver le système infaillible, vous comprendrez dans un laps de temps plus ou moins important, que vous devez créer votre propre univers. D’une part d’un point de vue technique et surtout au niveau de votre attitude et cela en travaillant uniquement sur le comportement que vous adopterez face à l’incertitude permanente des marchés.
Beaucoup de troubles anxiogènes sont créés par les cognitions.
Les cognitions sont des pensées mécaniques venant spontanément à l’esprit et qui sont du type, « je vais encore perdre », ou « je ne vais pas y arriver » ou encore « le marché est de toute façon contre moi »…. Et j’en passe !
Le cognitivisme étudie ces dérives comportementales et tente d’y trouver des remèdes.
Sachez que l’inconscient est beaucoup plus puissant que le conscient et que d’autre part, l’inconscient monitore le conscient.
D’où l’importance de ce travail sur soi et de cette éclosion de l’inconscient dans le conscient : « la lumière sortant par soi-même des ténèbres ».
Il y a cinq étapes dans ce déroulement.
1. La première phase est « l’incompétence inconsciente » – « Je ne sais pas que je ne sais pas », c’est le trader débutant rempli d’énergie et de soif d’apprendre.
Il se lance sans réfléchir et tente d’appliquer les quelques règles qu’il a glanées sur des forums ou en ayant fait une courte formation qui ne lui aura fait entrevoir que la face émergée de l’iceberg. Plein d’insouciance, il peut même avoir quelques succès, mais malheureusement cela ne dure pas très longtemps.
2. La deuxième phase est « l’incompétence consciente » – « Je sais que je ne sais pas », le trader comprend qu’il doit apprendre.
Il lit des tas de livres, essaie toutes sortes d’indicateurs, il recherche le système infaillible, c’est le chemin des illusions, des épreuves et de l’errance.
3. La troisième phase, « une lueur commence à poindre ». On comprend enfin que la réussite réside dans la libération du conflit intérieur, la maîtrise des émotions et la gestion du risque.
C’est à ce moment-là qu’on commence à développer sa propre méthode et qu’on apprend petit à petit à avoir confiance.
4. La quatrième phase, « la compétence consciente » – « Je sais que je sais », c’est le début observable du succès.
Le trader est confiant dans son plan. Il est capable d’appliquer les règles qu’il a lui-même élaborées, mais il doit être constamment vigilant pour les suivre strictement et ne pas échouer à nouveau.
5. Dernière phase, « la compétence inconsciente » – « Je ne sais plus que je sais », le trader est dans la zone, il n’y a plus de cogitations parasites et tout se fait simplement.
Il maitrise désormais les techniques sans même y penser, elles font partie entièrement de sa personnalité et les gains et les pertes n’ont pas plus d’impact émotionnel que de raison. Le trader sait que le flux des opportunités est incessant et son attitude est sereine.
En tant que trader vous n’êtes qu’un fragment de vous-même.
Il est donc fondamental de comprendre les processus inconscients qui s’opposent à la réalisation de vos aspirations.
Cette compréhension vous donne une direction à prendre et éclaire le chemin que vous devrez suivre jusqu’à l’épanouissement.
« Il n’y a pas de vent favorable pour celui qui ne sait pas où il va » Goethe.
À méditer…"