Suite (et fin) du compte-rendu sur mon voyage à Cuba
6/ Logement
Les logements à La Havane sont pour ceux que j'en ai vus pour la plupart, assez insalubres, les câbles téléphones et électricité sont à ciel ouvert, un orage et tout saute…
Toutes les familles que j'ai pu voir à Cuba vivent pour la plupart rassemblées dans le même logement : pour raison d'économie, il y a un regroupement familial, on vit avec son père, sa mère, ses beau-parents, les enfants, ceux d'un précédent mariage ou concubinage …
Vous imaginez bien un manque d'intimité totale, le conflit des générations que cela engendre. Et qui donne lieu à un taux très élevé de divorces (60% d'après ce que j'ai pu lire ici ou là.
7/ Faible coût des transports, de l'éducation, de la santé, du logement.
Les médicaments et les soins de santé, de même que le secteur de l'éducation et de l'enseignement sont en revanche d'un niveau excellent et e6ntièrement gratuits ou pratiquement.
Le système de santé est excellent, (les médecins cubains sont très nombreux et #prisés dans le monde, et leurs services sont même échangés contre le pétrole du Venezuela),
8/ L'entreprise individuelle :
Depuis 1997 et ce système s'est beaucoup plus développé depuis 2011, un cubain peut louer deux ou trois de ses chambres aux touristes.
C'est le système "des casas particulares", très répandu à Cuba.
Ce sont des chambres chez l'habitant qui prennent le pas actuellement sur le réseau hôtelier, qui lui, est bien trop coûteux pour être intéressant d'y descendre.
(Par exemple :
Une nuit au grand hotel Melia Cohiba Hotel de La Havane : chambre double : 650 € la nuit en haute saison (et 450 € en basse saison) : la baignoire était poreuse, avec un filet de rouille qui allait du robinet à la bonde, même si par ailleurs il y avait un lit King Size, c'était l'équivalent d'un Novotel en France, pas mieux !!)
9/ L'entreprise individuelle oui, mais taxée par l'état au prix fort :
Pour avoir la licence nécessaire à l'ouverture d'une casa particular, un Cubain doit payer chaque mois à l'état, un impôt de 150 à 300 € par chambre.
La somme doit être réglée systématiquement, que la chambre soit louée ou pas.
(Une chambre double chez l'habitant est au prix de 25 à 30€/ nuit avec climatisation (bruyante parfois !), petit réfrigérateur pour les bouteilles d'eau, et salle de bains et toilettes individuelle).
Depuis 2011, il y a aussi régler une taxe gastronomique mensuelle, même si le touriste ne prend pas ses repas à la casa. A la fin de l'année, un impôt sur les bénéfices obtenu est en plus exigé par l'état
Beaucoup de casas dans chaque villes importantes, le réseau est florissant, le touriste a vraiment le choix.
Mais la concurrence en est d'autant plus rude pour leurs hôtes qui doivent payer un lourd tribut à état.
10/ les nantis,
Ceux qui ont de jolies maisons dans le quartier du Vedado (quartier le plus résidentiel et luxueux de La Havane, où se trouvent généralement la plupart des ambassades, et des petites maisons coloniales charmantes dans des écrins de verdure. )
Ceux qui s'en sortent bien, à Cuba, ce sont les apparatchiks, (les cadres supérieurs du gouvernement), et ceux qui ont la chance d'avoir de la famille qui a émigré aux Etats-Unis ou en Europe et qui leur envoie des mandats. Qui peuvent s'offrir plus de luxe, et un niveau de vie plus confortable.
11/ La sécurité.
Totale.
Aucun problème pour votre sac, votre smartphone, c'est 1000 fois, 10 000 fois plus sûr que dans le métro parisien. Et pour cause : c'est bourré de flics !
Les cubains disent en rigolant que sur 2 millions d'habitants on compte 1 million de policiers ! C'est vrai. Il y en a partout.
Sauf, peut être, à La Havane. dans un tout petit bastion qu'on appelle "le quartier chinois", où il faut peut être se montrer un peu plus vigilant, dit-on, mais dans l'ensemble, les cubains ont tellement peur de la police et de la prison, et pour cause…
Plus les gens du CDR (Comité de Défense de la Révolution, établis dans chaque quartier) : "système de vigilance révolutionnaire collective qui permet à chacun de connaître chacun, de savoir ce que font les autres, ce à quoi ils se consacrent, qui ils rencontrent, quelles sont leurs activité" sur les propres dires de Fidel Castro lui-même.
12/ Les mendiants
Ils sont rares.
J'en ai très peu vus, au cours de mon périple de 14 jours, et sur quatre villes visitées : très peu sur La Havane, quelques uns plus nombreux à Cienfuegos, aucun à Trinidad (s'ils existent, je n'en ai vu aucun et j'y suis restée 5 jours), pas un seul non plus dans la petite ville de Playa Larga.
Mais je n'ai plus mendier que des personnes âgées…
J'ai été surprise de voir ces quelques rares vieux abandonnés de tous, et j'en ai demandé la raison à quelques cubains rencontrés :
On m'a répondu que c'étaient des vieux sans famille, ou bien que la famille avaient rejetés (pour des raisons d'alcoolisme, de maladie, voire peut être d'incompatibilité d'humeur ou de caractère ?!).
13/ Médias:
Taux d'accès à Internet le plus bas de l'Amérique latine.
Impossible de télécharger une carte d'embarquement de trois pages en PDF sur mon iPhone, l'accès à la page de téléchargement d'Iberia restant immuablement bloquée au même endroit.
Tout mot de passe subversif sur les moteurs de recherche donne lieu à des vérifications et entraîne la fermeture du programme.
Pour ouvrir une ligne internet, il faut demander une autorisation aux autorités.
Un seul opérateur, ETECSA, réseau public ben évidemment. Aucun réseau privé.
L'accès aux télévisions étrangères est interdit.
Bien sûr, certains petits malins Installent des câbles pour y avoir quand même accès. Mais si le CDR pointe son nez, on remballe et enroule les câbles prestement pour les cacher.
Le mieux étant bien entendu, pour bénéficier de la TV de Miami, de faire partie du CDR. Lol !
Voilà mes impressions en vrac sur la situation constatée à Cuba fin juin 2017.
Je suis bien consciente que ce n'est pas exhaustif, qu'il me manque plein d'éléments pour juger de la vie économique à Cuba , et qu'un voyage de quatorze jours à peine ne peut fournir bien évidemment.
Mais j'ai fait de mon mieux pour vous rendre compte des premières impressions qu'une touriste française peut ramener d'un voyage à Cuba.
Post-scriptum :
Personne ne parle de la condition des chats et des chiens errants et abandonnés à leur triste sort de fouilleurs de poubelles dans les rues de toutes les villes cubaines , pas de castration pour les animaux, un comble dans ce régime castriste …
On ne les maltraite pas, on les laisse vivre et se débrouiller, on ne freine pas non plus en voiture pour les éviter dans la rue, c'est comme ça, on s'habitue.…
Mais pas moi. Je tiens le dire. Un souvenir triste que je ramène de Cuba.
Les souvenirs gais: la salsa, la musique partout, la gaité et l'accueil des cubains extraordinairement accueillants et ouverts, plié, de gentillesse. No stress.
La phrase type là bas et qui ouvre toutes les conversations dans la rue, à laquelle j'ai répondu des centaines de fois avec la joie de rouvrir un nouveau dialogue :
" Holà ! De donde eres ?" (de quel pays es-tu?)