Parce que la montagne donne de bonne heure à l'homme le sens de ses limites. Ce qu’on pourrait traduire plus librement par Qui fait le malin en montagne tombe assez vite dans le ravin. Normal me direz-vous avec la gravité.
Plus poétiquement, Maître Dôgen (1200-1253), fondateur de l’école japonaise Soto du bouddhisme Zen a dit « Parce que les montagnes sont hautes et vastes, le moyen de chevaucher les nuages est toujours atteint dans les montagnes » ou encore « l’inconcevable pouvoir de s’élever dans les airs naît librement dans les montagnes. »
Commençons par le commencement, définissons ce qu’est une montagne : ça a l’air simple et pourtant ...
Administrativement, on combine l’altitude et le relief. On retient généralement un seuil de 600 mètres pour les Vosges et 800 mètres pour les Alpes mais 240 mètres en Angleterre. Pas très clair, ni très précis. Là ou ça se complique vraiment, c’est quand on veut classer la montagne en moyenne et haute, termes galvaudés à tort et à travers, notamment à propos des effets du réchauffement climatique. Les spécialistes s’arrachent les cheveux et s’échangent des noms d’oiseaux, lesquels volent justement en altitude. Ils s’accordent souvent sur 1.800m. La zone de montagne occupe officiellement 25 % du territoire national, concerne plus de 6000 communes, la moitié des régions et des départements. 7% de la population (4,5 millions d’habitants) vivent dans les 6 massifs métropolitains.
Nous pourrions aussi chipoter sur la notion d’altitude, grandeur qui exprime un écart entre un point donné et un niveau moyen. Sur Terre, ce niveau est celui de la mer. En France, on l’a mesurée précisément en Méditerranée à Marseille à l’aide de 12 années d’enregistrement de marégraphie entre 1885 et 1897. La géodésie spatiale a affiné les calculs.
Autre moyen de se remuer les méninges en montagne : calculer la pente. La pente en montagne se calcule soit en % soit en degrés. Les ° c’est pas simple: pente= tan arcsin (dénivelée) ou h/d si on connaît la distance horizontale de la pente. On peut aussi préférer parler de % qui correspondent à l’élévation par rapport à la distance. Ex: 100% veut dire qu’on descend de 100m (altitude) tous les 100m, soit une pente de 45°. Le hic : dérouler un mètre dans un mur pentu … Pourtant cela peut avoir son importance en matière de gestion du risque d’avalanche comme nous le verrons un autre jour.
Notion elle-aussi sujette à divers débats : la Température. Il y a température et … température ! On peut le constater de manière empirique, la température ressentie n’est pas la même selon le vent. En gros, parce que la couche d’air formée à la surface de notre peau par notre métabolisme est chassée en cas de vent. Une formule a été élaborée en 2001 en Amérique du Nord afin de rendre compte du phénomène : Température ressentie = 13.12 + 0.6215 * T – 11.37 * V^0.16 + 0.3965 * T * V^0.16 ou T est la température ambiante (°C) et V est la vitesse du vent (km/h). Par exemple, un vent de 20km/h passe la température de -5°C à -12, de -10°c à -18, de -15°c à -24.
Venons-en aux skis : Avant c’était simple : toute planche de bois vaguement effilée. Maintenant, avant même de tâter de la poudre, on a besoin d’un guide pour se repérer dans les gammes de ski qui comptent déjà pas moins de 10 familles principales : Géant (larges virages), Slalom (virages serrés), Allround (aller partout, si c’est encore possible !), Carve (pour se mouiller les genoux), Freeride (larges skis), Freestyle (pour faire le zozo), Freestyle backcountry (poudreuse), Skicross (pour les oufs), Telemark (skier rétro) et Ski rando (les collants -pipettes qui vous laissent sur place à la montée). A noter : nous préférons ne pas parler des snowblade (skis courts) et autres Wed’ze de peur de prendre des coups de bâtons.
Quant au skieur, Espèce courtisée. On l’appelle “rider” si par hasard il ose s’aventurer en hors piste. Ou encore plus flatteur “free rider”, s’il aime les grands espaces. On peut aussi préférer ajouter “er” aux skis qu’il utilise par exemple “slalomer” ou “carver“. Quelle que soit son appellation, on le préfère le portefeuille garni !
Et l ‘enneigement alors ? “Science” soumise à diverses influences contradictoires, celle du touriste qui voudrait bien savoir s’il va pouvoir skier et les stations qui cherchent à optimiser leur remplissage quelles que soient les conditions météo.
Impossible de parler des hauteurs sans évoquer le Crétin des Alpes. Le crétinisme, associé à un gloitre démesuré, affectait plus de la moitié des habitants de certaines vallées des Alpes notamment dans le Valais ou en Maurienne. Et d’autres populations montagnardes un peu partout dans le monde, du Népal au Bouthan jusqu’au Canada. A partir des années 1920, on a compris que c’était lié à un défaut d’iode et cette maladie a disparu de nos pays. Bref, expression à éviter dès que nous prenons la route de nos montagnes.
Et les Rouges ? Des communistes égarés ? Et non : surnom pas forcément flatteur donné aux moniteurs ESF, appelés aussi “les pulls rouges”, et par extension à tous les moniteurs de ski. Statut : travailleur indépendant. La formation coûte près de 6.000€. Pré-requis : chamois de vermeil. Durée : 3 à 6 ans. Il faut devenir titulaire de BEES (brevet d’Etat d’éducateur sportif) du 1er degré, option ski alpin ou option ski nordique de fond. Ils étaient environ 17.000 en 2005. Revenus : de 2.000 à 4.000€ par mois en saison.
Pour finir cette entrée en matière, intéressons-nous à une espèce louche : les lutins. Les servans (ou servants) étaient des petits lutins sympathiques présents dans tous les Alpes, en Alsace et en Suisse, protecteurs des fermes, qui aidaient les paysans en leur absence en échange de la première levée de la crème du matin ou du soir. On dit qu’ils ont quitté les montagnes un jour où le lait qui leur était destiné Futures sali. On les reconnaît facilement : taille de 25 à 35 centimètres, des cheveux blonds bouclés surmonté d’un bonnet tricoté, chemise verte et gilet brodé à fleurs. Si si.
Trois photos :
Le Mont Blanc ou plutôt le Monte bianco (versant italien) La Pierra Menta Le massif du Beaufortin Agenda économique quasi vide :
20h00 Balance budgétaire fédérale (Us) importance Faible.
Du coup, un petit graphique venu tout droit des Us pour les adeptes de la secte stanisme sur les cycles de Wall Street : Bonne journée à tous !