Voici déjà quelques semaines que nous écumons des journées maussades.
Pluie/soleil/orage et parfois même des inondations ici et là en France.
On observe des dégâts, parfois importants mais peu de morts, fort heureusement.
C’est alors que se dresse devant moi, des souvenirs. Pendant un moment de ma jeunesse, ils étaient douloureux, puis finalement il ne reste que des images sans commentaire.
Vous l’aurez compris, natif du Gard (30), j’ai vécu 21ans de ma vie dans ce département, plus précisément dans la belle ville d’Uzès, connue pour son Marché ainsi que son Musée du Bonbon d’Haribo.
Belle, soit, mais ses environs, très dangereux en cas de forte pluies. Qu’est ce que j’entends par « dangereux en cas de forte pluies » ? Certainement pas les 75mm d’eau tombés sur Paris il y a quelques jours. 75mm n’a pas la même réaction dans une région comme le Gard que la région Parisienne. En effet, cette dernière est simplement sur-urbanisé, nous avons peu pensé à développer l’urbanisme en y incluant que des fortes pluies horaires serait susceptibles de touché la région. Le phénomène se présente rarement. Il est rare qu’il pleuvent plus 100mm dans cette région en quelques heures. La topographie du terrain ne s’y prétend pas (présence de relief ayant pour conséquence d’accéléré l’ascendance de l’humidité, forçant le potentiel en eau précipitable).
La région gardoise, elle, se contente de 75mm de pluie en 1h sans problème. C’est d’ailleurs un fait courant au printemps, à la fin de l’été et à l’automne. En effet, nous sommes soumis à des conditions pluviométriques, que nul part ailleurs dans notre pays nous retrouvons. La région Gardoise est la deuxième localité en Europe où les conditions pluviométriques sont les plus extrêmes. Elle est succédé de la Ligurie Italienne, qui est composée, à peu de chose prés, de la même configuration topographique. Uzès est donc une ville culminant à 125m d’altitude qui devient une île en cas de forte pluie sur son secteur. Une île ? Oui, cette dame est entourée de petite vallée avec plein de petit village tout autour. Superbe ! Oui. Mais pas quand il se met à déluger comme le 8-9 Septembre 2002 ou en Octobre 2014.
Un déluge ? 75mm vous me dites ? Bin voyons, vous pouvez octupler ces 75mm.
Oui, vous n’hallucinez pas, ici quand la synoptique s’y prête, il tombe jusqu’à 600mm de pluie en 24h. Bon, ok, çà donne du 25mm par heure, c’est peu sur un terme horaire, même si dans la réalité il y a des pointes à 150mm/h. Donc 600mm c’est la quantité de pluie tombés entre le 8 septembre 2002 à 00h00 et le 9 septembre 2002 à 00h00.
Il faut se rendre à l’évidence, 600mm, les sols ne les absorbent plus. Les ruissellements sont alors importants pour ne pas cité « extrême ».
Je vous raconte la Chronologie des événements.
Nous sommes le Dimanche 8 septembre, mes souvenirs permettent de dires qu’aux moment du repas de midi, le ciel été mitigé. Le repas se termine, le ciel c’était assombrit, il est probablement pas loin de 13h30. Il pleuvait dehors. Plutôt beaucoup, mais nous avions l’habitude de voir cela.
Le temps passe, il est pas loin de 15h, les pluies s’était intensifiés. Je sors avec mon papa afin d’aller vérifier un ruisseau qui longeais notre jardin (il faisait 2-3m de larges, sur une hauteur de 1,5-2m), c’est pas loin de 15h30 et nous nous retrouvons face à lui. Il chargeait beaucoup et été déjà remplis à moitié avec beaucoup de courant, car habituellement il est sec. On rentre à la maison, je regarde mon père, son visage m’inquiétait. En effet, il annonce à ma mère qu’il est temps de mettre tous les objets et tiroirs en hauteur. Pourquoi ? Car 2h30 de précipitation à environ 70mm/h de moyenne c’est pas courant.
Il ressort dehors afin de fermer un grand portail en fer plein, pour retenir d’éventuelle vague d’eau capable de rentrer dans la cours. J’habitais un grand mas avec 2 étages (RDC moi et mes parents, 1er étage les voisins, 2eme étage inhabité).
Il bloc ce portail avec une Opel Vectra Break des années 90 ainsi qu’une vieille 407 break. Il vaut mieux prévenir que guérir.
Pendant ce temps, nous n’étions pas au courant, mais un système orageux en V se mettait en place sur le département. Un système en V à simplement la forme d’un V sur les images satellites c’est à dire que ce sont à la point du V que des cellules orageuses se crées, se propage vers le haut du V pendant que d’autres naissent à la pointe. Tout cela sans cesse. Un système comme celui là est capable de stationner pendant des heures entières. Mais ça nous le savions pas. Le principe est que pendant que nous étions touchés par ces précipitions, il faut généralisé ces pluies à tout l’Ouest du département. Les reliefs étant les plus concernés par cette première phase.
Le temps avance, mon père rentre dans la maison. Il est environ 16h30. Il déluge, sans cesse, avec ces bruits de tonnerre assourdissant qui ne s’arretais pas, c’était des grondements constants sans répit avec des forts claquements et d’éclairs, bref il faut le vivre ! Puis il vint 18h, nous continuons de mettre tous les objets en hauteur. Parpaing, chaise était les bienvenues pour maintenir les lits et canapés en hauteur. Fort heureusement, un paysan en avait laissé sur une palette à l’extérieur de la propriété. Mon père et le voisin qui nous a rejoins, ce joint à lui pour l’aider. Un coup de d’œil sur le ruisseau, et celui-ci était au ras du jardin. Ont s’activent, puis ont attends que cela passe. Le ciel devient noir, il est 20h, mon père revient de l’extérieur. Ordre de nous préparés pour évacuer chez les voisins au premier étage. L’eau continuait de montée, elle c’était étendue sur tout le terrain de la maison avec beaucoup de force, capable de renverser un humain. Une corde sera dérouler et tendu entre notre porte d’entrée et celle des voisins qui longera un mur.
Ont évacuent, sous la pluie et le tonnerre, dans les bras de mon père, il me maintiens en tenant la corde à lutter contre le courant, il manque de trébucher, ce maintien, puis ont arrives sur le pas de porte des voisins, suivi de ma mère et mon petit frère. Je me souviens avoir vue cette eau, éclairée par un halogène du voisin et ce courant qui charrier des branches et des troncs.
Mis à l’abri, l’orage ronflait toujours, mon père terminera de fermer la maison et nous rejoindras.
L’orage, lui, à 20h il était positionné sur une ligne s’étirant de Sommières - La Calmette - Uzès sur environ 20km de large. Le panache étant évasé et tout autant actif sur la région d’Orange qui là aussi subira des inondations, certes moindre que dans le Gard mais tout autant importante pour le secteur.
Tandis que les routes sont devenues impraticables sur cet axe depuis 17h00, à l’Ouest de cette orage et à l’Est il régné des éclaircies. St Genies de Malgoires devenant la proie d’un gros torrent emportant tout sur son passage, car en effet ce village est lui aussi traverser par un ruisseau.
Ce n’est que 1h après qu’il à commencé à ce décaler doucement à l’Ouest pour allez affecter un axe allant de St hippolyte du Fort – Alès – Barjac. C’est sous cet axe que les plus fortes précipitations ont eu lieu durant la nuit, jusqu’au environ de 5h du matin. 400mm de pluies seront relevés entre 00h et 06h du matin sur la ville de Générargues et 680mm en moins de 24h sur le village de Cardet à coté de Anduze. C’est durant cette nuit là que périront la plupart des personnes (23 au total).
22h00, l’orage s’éloignait de ma position. J’ai pu alors m’endormir jusqu’au environ de 07h00 du matin. Je me suis alors levé, personne dans la maison, seul les enfants des voisins qui dormaient encore ainsi que mon frère. Je me rend à l’extérieur. L’eau s’était retiré, me permettant de voir l’étendue des dégâts.
Un ruisseau miné, un jardin remué, des arbres couchés, des murs couchés et un chemin complètement éventré. Je tombe sur mes parents et le propriétaire du mas qui pleurait ses pauvres vignes, complètement dévastés par le torrent qui a charrier des branches, des troncs et j’en passe (nous sommes début septembre, les vendanges devaient bientôt débuter).
Je remonte donc dans la maison afin de déjeuner. Mes parents et les voisins, eux, commençaient par nettoyer la maison, seulement 50cm d’eau et de boue avait pu rentrer à l’intérieur. Raclette donc et boues pour eux toute la journée. 10h00, il s’est remit à pleuvoir, de plus en plus fort. 10h30 je vois les fossés et le ruisseau à nouveau se remplir à grande vitesse. Je décide d’appeler mes parents en dessous et de leurs dires que les inondations reviennent. Ils ne tardent pas, 10min après ils étaient remontés. Effectivement en 30min l’eau avait reprit place de partout, cette fois plus sérieusement, l’eau était montée de 2m. Une route face au mas était devenue une rivière déchaînée. Y passait tout objets et même des animaux sauvages puis d’ailleurs même un animal domestique qui m’aura fendu le cœur en ce noyant face à nous. Certainement prit et coincé dans un grillage écrasé par le courant.
Nous avons dû appeler les pompiers, forcement débordés de travail. Le torrent tapait sur une face du mas, déjà fragilisée par le vieillissement. Nous avions peur que le bâtiment s’effondre.
Décision prise par les pompiers, nous avions du nous rendre au dernier étage, où un velux était positionné afin d’évacuer par hélicoptères. Nous l’attendions, et le voyons par une fenêtre, entrain d’évacuer du monde autour de nous. L’attente ce fait longue, puis toujours rien. Nous rappelons le 18 par peur. L’hélicoptère est surchargé, il décide de nous envoyer un CCF. Au loin, ce ccf finit par avancer, doucement, puis avant d’arrivé au niveau du mas, ce camion c’est renverser dans un fossé. Par chance, retenue par un talus, les pompiers présent à l’intérieur ont put s’y extraire et attendre sur le toit du camion. L’hélicoptère étant venu les cherchés quelques minutes après.
La décrue s’amorce vers 12h quand la pluie à cesser vers 11h30. Des pompiers viendront nous chercher avec un gros tracteur pendant la décrue quand le courant avait bien diminuer.
Cette deuxième phase, est dû par le bascule du système orageux qui ce décale vers l’Ouest rapidement pour quitter le département définitivement vers la Provence. Plus de 2m à l’extérieur et 1,20m à l’intérieur au rez de chaussée.
Voici sur le deuxième poste quelques photos et vidéos afin de vous donnez une image du danger que représente ce secteur en cas de forte pluie.
Énormément d’articles, photos et vidéos circulent sur internet si ça vous intéresse plus que ça.