En ce qui concerne les sujets connus à l'avance, c'est un mythe: il n'y a que de très rares personnes qui sont au courant de ce qui va tomber.
Par exemple cette année c'est un ami qui a rédigé le sujet de maths pour Centrale et il a été le premier surpris de le retrouver au concours maintenant.
En effet, des banques de sujets multiples sont créées par des profs sélectionnés à cette fin des années avant les concours et c'est un tirage au sort qui va permettre d'extraire le sujet nr x.
Alors on pourrait toujours se dire que le prof en question, sachant qu'un jour ou l'autre un de ses sujets tombera, va chaque année entraîner ses propres étudiants sur ce sujet... Mais en fait c'est quasiment inconcevable, pour plusieurs raisons. Premièrement une raison d'éthique des profs, ensuite il faudrait être benêt pour se faire "pincer" à dévoiler un sujet et cramer sa carrière et enfin car cela ne sert qu'à peu de chose !
En effet, les sujets ne sont rien de plus que des applications du programme. En gros on peut dire que c'est toujours la même chose ! et donc les étudiants sont entraînés pour résoudre les types d'exercices posés, il y a relativement peu de surprises.
Malgré cela nombreux sont ceux qui rencontrent des difficultés, en fait car ils n'ont pas vraiment assimilé et sont plus dans la duplication, et de toute façon le but de ces épreuves est d'être discriminantes, donc suffisamment difficiles pour que 95% n'arrivent pas à les finir.
Après les copies sont réparties, anonymisées et corrigées par des cohortes de correcteurs.
Ce système est fiable.
S'il y a inégalité à l'issue des CPGE ce n'est pas sur cet aspect qu'elle se crée mais ailleurs, dans l'origine géographique et sociale qui fait que l'on aura plus ou moins accès à des ressources culturelles et éducatives depuis la plus tendre enfance, bien avant la CPGE ou autres études exigeantes. Après bien entendu il y a les prédispositions naturelles dont certains héritent et d'autres non et qui forment au final l'essentiel lorsqu'il s'agit d'intégrer les écoles les plus sélectives (ENS, X, HEC... ).
Il y a des "bêtes absolues" qui naissent chaque année sur la planète, donc aussi en France.
Mon fils en a croisé une depuis la seconde, évidemment toujours 20, le 19 était accidentel. A l'entrée en prépa les profs (tous des agrégés issus des ENS) ont rapidement identifié qu'il était hors norme, qu'il était du sérail des vrais matheux et après quelques mois ils savaient déjà qu'il aurait Ulm "les doigts dans le nez", absolument aucune utilité d'avoir les sujets par avance... totalement futile
Là est la vraie différence, une forme d'inégalité ultime, tu peux faire ce que tu veux et bosser jour et nuit 365 jours par an mais pour 99,999% de la population c'est absolument inaccessible et pire.... même avec les réponses sous les yeux tu n'arrives pas à comprendre !
Pour les histoires de coups de pouce à l'entrée en CPGE, j'ai aussi connu un cas, fille de prof émérite du lycée où elle postulait où le dossier a été arrondi, elle n'avait que 16 et il fallait plutôt 18+, mais cela reste très marginal, je dirais moins de 1%. Mais à 15 il est clair que l'arrondi n'aurait pas pu jouer, ce qui d'ailleurs lui aurait causé beaucoup plus d'ennuis et aurait été une pénalité pour elle, car il ne faut pas oublier qu'après l'intégration il faut se taper deux années et si c'est pour être dernier de promo, là c'est l'enfer psychologique, une auto- dévalorisation puissante qui est à l'oeuvre.
Le jeune dont il est question sur cette file est aujourd'hui à 12 de moyenne, ce qui en fait est tout juste passable alors que le niveau de maths en terminale est faible. Quand bien même il aurait été accepté en CPGE le risque de se faire étriller est élevé, ainsi l'option de recommencer une année de terminale est bonne, voire évidente.
Et il y a une stratégie simple pour cela, rater volontairement son bac... alors redoublement. A 14 ans, la perte de temps ne devrait pas être trop pénalisante, à moins que les parents ne veuillent pas de Tanguy à la maison