Si l'on résume la pensée de Warren Buffet, cela tient en une phrase.
Acheter quand le prix est bas, vendre quand le prix est haut.
Au fond, le trading, c'est simplement cela. Mais ce qui est simple ne signifie pas que cela est facile, bien au contraire.
Mais ne construisons-nous pas nous même cette difficulté ?
Je me demande si nous sacralisons pas le trading, si nous exagérons pas sa difficulté. Je pense que l'on se crée sa propre difficulté.
Quand on regarde d'un point de vue technique, le trading est simple. C'est limite insultant de simplicité
Le RSI passe en dessous de 30, cela indique une probable survente des prix, il est donc intéressant de chercher des indices confirmant une reprise haussière.
Le cours arrive sur le pivot mensuelle, il est très probable qu'il rebondisse et donc possible de gagner de l'argent sur ce mouvement. On a même pas besoin de réfléchir. On a pas d'effort intellectuel à fournir. Ou du moins, pas d'efforts qui mérite les gains associés au trading.
On peut concevoir qu'un chirurgien gagne bien sa vie, il en sauve, et cela requiert au moins 10 ans d'études. Mais de gagner sa vie sur un rebond du pivot mensuelle ? Non c'est trop simple, trop beau, et ce serait pas mérité.
Le paradigme de la méritocratie
Pour gagner de l'argent, on a intégré qu'il fallait le mériter. On associe la récompense à la nécessité de fournir un travail, et donc de souffrir. Si l'on a pas souffert, on ne mérite pas de récompense. "No pain, no Gain". Certains associent l'origine du mot travail au "tripalium", instrument de torture en latin, confirmant le lien entre travail et souffrance.
(Pour les curieux, un article très intéressant sur l'origine du mot travail : https://blogs.mediapart.fr/flebas/blog/240316/l-arnaque-de-l-etymologie-du-mot-travail)
D'ailleurs, nous cherchons davantage à souffrir par égo (cela nous donne le sentiment d'être important, la souffrance est valorisé socialement) qu'à être réellement productif. Nous fuyons le vrai travail, le productif, pour nous concentrer sur le futile, celui qui nous fait croire qu'on avance, mais qui ne nous demande pas de réel efforts. On aime avoir l'impression d'être occupé, d'être important. Qui n'a pas connu quelqu'un qui se montrait occupé en permanence, courant partout, lui donnant le sentiment d'être important, mais qui fournissait au final aucune avancé?
Je pense que ce paradigme nait à l'école.
On apprends dans la douleur. On doit apprendre par coeur des choses qui n'ont pas de sens pour éviter une sanction, éviter un affect négatif. On travaille par contrainte, pas par envie. On ne nous apprends pas à travailler (qui a déjà eu un cours sur comment travailler efficacement ?), on cherche pas à nous rendre curieux.
On ne cherche pas à nous apprendre à construire notre moule. On cherche à nous faire rentrer dans un moule normé.
On intègre donc que travailler signifie souffrir et que l'on a pas le droit d'apprécier travailler. Le travail doit être une corvée, qui une fois effectué permet de vaquer à ses loisirs. Les loisirs étant notre raison de vivre.
"youpi j'ai travaillé comme un acharné toute la semaine sur quelque chose que je n'apprécie pas, je vais pouvoir me murger samedi soir pour oublier et décuver en mattant Netflix tout dimanche, ma vie est incroyable"
Ainsi, on s'impose de souffrir, on s'impose une difficulté imaginaire dans notre trading pour retrouver cette notion de mérite. On s'auto culpabilise si on ne passe pas 8h 22H devant les écrans, si on ne trade pas. SI on trade 1H par jour, (ce que la raison voudrait) on a l'impression de pas mériter nos gains. On se fait souffrir inconsciemment quand on est en MV parce qu'on a décidé d'utilisé un levier trop important, alors qu'avec un levier adapté, cette MV serait normal, sans affect, dénouer de souffrance.
A force de répéter que le trading est dure et que c'est réservé aux meilleurs (les fameux 5%), on se trouve une excuse facile, une raison à notre échec. On protège notre égo.
On est prompt à juger que les gens sont idiots, alors pourquoi cherchons nous à penser comme eux ?
Cela rejoins l'idée de ma réfléxion sur la peur de réussir : peur-de-l-echec-et-peur-de-reussir-t31302.html#p1204425
J'en ai ras le bol de me faire souffrir, je vaux mieux que ça. Etre heureux et épanoui ne dépend que de moi, je me fais souffrir car je ne me respecte pas, parce que je ne m'aime pas. Mon salut viendra de moi même, et ce salut viendra d'une totale lucidité sur moi même.
Ces différents thread ont pour but de tout remettre à plat et de m'obliger à être honnête avec moi même. En me livrant ici, je m'impose une pression sociale comme moteur nécessaire à mon changement. J'espère que cela aidera également certains parmi vous.