Finalement, le ministre de la santé, Olivier Veran a autorisé un essai clinique d'une durée de 15 jours sur plusieurs centaines de malades hospitalisés.
Alors, attendre ou pas pour prescrire de la chloroquine ?
L’avis du professeur Jean-François Bergmann
Professeur émérite à l’université de Paris, ancien responsable de la médecine interne de l’hôpital Lariboisière, ancien vice-président de la commission des autorisations de mise sur le marché (AMM, supprimée dans la foulée du scandale du Mediator).
Aujourd’hui je ne peux pas prendre le risque, je n’ai pas de preuves solides. J’ai lu l’essai de Marseille. Malheureusement il est mal fait et ne peut pas convaincre. Il est peut-être vrai mais il y a tellement de biais, avec plein de données manquantes que l’on ne peut pas y croire. Et c’est dommage. Si en médecine, on commence à croire aux hypothèses de X ou Y, tout intelligents ou géniaux qu’ils soient, on va faire des bêtises.
VS
L’avis du professeur Jean-Luc Harousseau
Hématologue de réputation mondiale, ancien directeur de la Haute Autorité de Santé, fondateur de l'Institut de Cancérologie de l'Ouest (ICO), Prix Waldenstroem 2005, Prix Robert Kyle 2009 et Prix Jean Khoury 2018 pour ses travaux de recherche dans le Myelome.
C’est un point de vue académique dépassé dans les circonstances ou nous vivons. On n'a jamais vécu une telle épidémie. Ne soyons pas frileux. Je connais les règles de la recherche clinique. Je sais qu’il faut avoir des preuves pour aller plus loin. Mais c’est quand on le temps ! Et là, on n’a pas le temps. On est devant une vague énorme qui va tout engloutir. Combien de morts pendant les 15 jours pendant lesquels il va falloir attendre ?