Laissez-moi aujourd’hui vous présenter le concept du Taiji !
Reconnaissez-vous ce symbole ?
“Bien sûr, c’est celui du Yin-Yang !”
Eh oui, c’est effectivement un symbole qui a parcouru le monde et que nous trouvons même dans les pays occidentaux aujourd’hui ! En vérité, ce symbole s’appelle le Taiji (1). C’est une représentation de la dualité présente en toute chose, mais aussi de l’équilibre entre toute chose.
Sans plus en dire pour le moment, laissez-moi vous proposer trois extraits du Tao Te Ching. Je vous invite à les lire une première fois, puis à vous interroger par vous-même quant à la notion d’équilibre :
Extrait du chapitre deux :
“Le monde entier reconnaît la beauté.
Mais si une chose devient belle, une autre devient laide.
Le monde entier reconnaît le bien.
Mais si un acte devient le bien, un autre devient le mal. (2)
Ainsi, l’être et le non-être se construisent l’un dans l’autre ;
Le facile et le difficile se complètent l’un et l’autre ;
Le long et le court se donnent mutuellement forme ;
Le haut et le bas reposent l’un sur l’autre ;
Le ton et la voix s’harmonisent ;
L’avant et l’après sont la conséquence l’un de l’autre.”
Extrait du chapitre neuf :
“Remplissez le vase jusqu’à sa limite, et vous risquerez de le faire déborder.
Aiguisez toujours plus votre lame, et son tranchant, tôt, s’émoussera.
Amassez toujours plus de trésors, et vous ne pourrez plus les protéger.
Vantez-vous de vos succès, et vous attirerez le malheur. (3)
Ainsi, quand votre tâche est terminée, retirez-vous.”
Extrait du chapitre onze :
“Pétrissez de la glaise pour en faire un vase.
C’est grâce au vide qui le constitue que vous en aurez l’usage.”
A travers ces trois extraits, nous comprenons mieux ce que représente le Taiji.
Reprenons à présent le symbole que je vous ai montré au début de mon message. Nous observons deux forces opposées (dualité blanc – noir) qui se se suivent l’une l’autre dans un mouvement de rotation cyclique. Mais nous voyons également qu’à l’origine de ces forces, en leur coeur, réside le noyau de la force opposée. (4)
Ainsi, chaque force est la conséquence de l’autre non seulement par le mouvement qu’elles ont ensemble créé, mais aussi car leur naissance même a lieu au sein de leur jumelle pourtant opposée.
C’est, aux yeux des taoïstes, la parfaite représentation de l’équilibre existant entre toute dualité (5).
J’attire à présent votre attention sur une phrase du dernier extrait présenté, celui du chapitre onze : “C’est grâce au vide qui le constitue que vous en aurez l’usage.”.
Je trouve ceci particulièrement intéressant pour nos sociétés occidentales très matérialistes : la matière et le vide agissent ensemble, se construisent ensemble, sont indissociables. L’un n’aurait de but sans l’autre.
La séquence Trading :
Vous devinez de quelles dualités nous pouvons parler. :musique:
Il y a d’abord celle, très présente parmi les traders, de “Gagner – Perdre”. L’un ne va pas sans l’autre.
Nous avons supposé que toute chose dépend à la fois de son caractère intrinsèque et de sa relation avec ce qui l’entoure et particulièrement ce à quoi elle s’oppose en apparence.
Ainsi : Ne doit-on pas accepter de perdre à certains moments pour gagner à d’autres moments ? L’essence même de notre réussite ne naît-elle pas de nos échecs passés ?
Lorsque nous perdons sur un trade, d’autres gagnent sur ce même trade.
Nous pouvons aussi, évidemment, mettre en lien les phases de marché : “Hausse – Baisse”.
Le caractère cyclique du Taiji est alors très facilement perçu dans le trading : Récurrences ? Répétition de Gann (elle est pour toi celle-là, Treve ) ? Elasticité du cours ?
Enfin, je reviens sur mon idée de vide au creux du vase :
Pétrissez votre méthode, personnalisez-la au gré de vos envies.
Mais n’oubliez pas que c’est cette part de vide qui persistera en son sein, cet espace de psychologie que vous n’aurez pas comblé de matière sécurisante, ce vide incertain que vous ne pouvez toucher du doigt… qui fait votre réussite.
Anecdote :
Pour finir aujourd’hui, une courte histoire qui, je l’espère, vous fera sourire et réfléchir, faire du lien, peut-être, avec le concept de Taiji que nous venons d’analyser :
“Un jour, deux inconnus quittent leur même ville natale.
Coïncidence, ils ne se connaissent pas encore mais ont tous deux même destination.
Ils appellent chacun un taxi, le même homme leur répond et vient les chercher.
Les deux inconnus, une fois installés côte à côte à l’arrière du taxi, font route.
En quittant leur ville natale, le conducteur leur demande :
“Je n’étais jamais venu ici. Comment était la ville que vous quittez ?”
Le premier homme lui répond :
“C’était une ville horrible, j’ai toujours détesté y habiter ! Le temps maussade, la nourriture fade ! Les gens y sont désagréables, vous ne recevez jamais un bonjour ni un merci !”
Le second homme lui répond :
“C’était une ville magnifique, je la regretterai ! Qu’il y fait bon vivre. Les gens y sont doux et aimables, souriants, généreux. Quel plaisir c’était !”
Poursuivant leur chemin, les deux hommes interrogent finalement leur chauffeur :
“Mais au fait, vous qui habitez notre destination, comment est-ce là-bas ?”
Le chauffeur de leur répondre :
“Oh, vous savez, les gens ne sont pas si différents là-bas de ceux que vous me décrivez !” ”
Pour toute chose, il y aura toujours deux perspectives.
Pour toute chose, il y aura toujours quelqu’un pour ne voir qu’une unique perspective.
Mais toute chose en a besoin et vous en remercie, là est le miracle.
Merci pour votre attention !
(1)