Ce soir je vous parle de l'ostréiculture, j'ai toujours vécu dans ce milieu car mon grand-père a crée son entreprise ostréicole dans sa jeunesse. Aujourd'hui l'entreprise est prospère et familiale.
Je vais donc vous parler brièvement de l'histoire de l'ostréiculture.
Avant l'élevage des huîtres, leurs récifs ont dominé les estuaires du monde entier, alimentant les économies côtières et les civilisations depuis les hommes préhistoriques, comme en attestent les amas coquilliers anthropiques sur les littoraux.
Les prémices de l'ostréiculture existent déjà chez certaines populations chinoises qui posent des collecteurs (blocs de pierre, bambous entaillés garnis de coquilles d'huîtres) pour capter le naissain 2 000 ans.
Les Grecs et les Romains sont très friands de l'huître plate, huître indigène européenne. L'importation à Rome des huîtres des côtes européennes aussi bien atlantiques que méditerranéennes, fait l'affaire des négociants et des transporteurs3. Les vestiges archéologiques ne permettent pas de savoir si ces huîtres importées sont pêchées ou élevées à cet effet.
Les prémices de l'ostréiculture existent aussi chez les Romains (les dépotoirs révèlent une consommation particulièrement importante à cette époque) qui, selon Pline l'Ancien, réalisent une technique d'affinage dans des « parcs à huîtres » ou « viviers à huîtres » que désignent le mot latin ostriaria5. La pêche et la culture des huîtres plates chez les Gallo-romains est attesté en Armorique dès le ive siècle.
Les invasions barbares mettent fin à l’ostréiculture qui ne parvient pas à se développer durant le haut Moyen Âge où les gisements suffisent à couvrir la consommation, ne redevenant une activité économique qu'au xie siècle. Les huîtres se consomment à cette époque décoquillées, sans doute séchées dans le sel, conditionnées dans une saumure ou marinées dans du vinaigre, avant d'être « exportées » vers l'intérieur des terres pour les populations aisées dans les villes. La consommation peut être localement importante, comme en attestent les buttes coquillières de Granville, Beauvoir-sur-Mer ou Saint-Michel-en-l'Herm qui témoignent de l'activité d'importants ateliers d'écaillage médiévaux destinés à l'alimentation mais aussi à l'exploitation des coquilles pour fortifier les coquilles d'œufs des poules, ou pour la production de chaux ou d'amendements agricoles. À la Renaissance, sa renommée s'accroît encore (l'huître qui se consomme décoquillée et cuite, figure dans de nombreux livres de cuisine), si bien que la facilité de son exploitation et la pêche excessive entraînent probablement l'épuisement de nombreux bancs naturels. Le xviie siècle voit le développement des bassins ostréicoles pour répondre à la demande des huîtres consommées écaillées, mais les huîtres restent plus une ressource de subsistance pour les populations littorales qu'une denrée commerciale (surplus limité à une consommation aristocratique et urbaine). Au xviiie siècle, Louis XIV est friand des huîtres plates verdies à Courseulles et celles de l’estuaire de la Seudre. Louis XV et Louis XVI essaient vainement d'en réglementer la pêche.
Jusqu'au xixe siècle, l'ostréiculture consiste dans le dragage des bancs naturels, les huîtres étant, soit livrées directement à la consommation, soit placées dans des parcs situés sur le littoral au voisinage des bancs huîtriers (affinage dans les claires du bassin ostréicole de Marennes-Oléron dès le xviie siècle).
Sous le Second Empire, les huîtres connaissent un tel succès sur les tables averties qu'en 1852, donnant suite à un rapport alarmiste du ministère de l'agriculture et du commerce relatif à la chute de la production des gisements naturels d'huîtres, l’administration maritime doit réglementer la drague qui n'est autorisée que du 1er septembre au 30 avril, du lever au coucher du soleil.
Napoléon III fait nommer Victor Coste à la tête d'une mission chargée d'aller voir et de comparer les méthodes utilisées pour capturer et élever les huîtres sur les côtes de France et d'Italie. Nommé inspecteur général des pêches maritimes, poste qui sera supprimé à sa mort, il développe, avec le Commissaire de marine Ferdinand de Bon, des expériences d'huîtrières artificielles, notamment à Arcachon en 1859. Il crée également, la même année, la station marine de Concarneau.
De nombreuses missions scientifiques à l'étranger et échanges entre savants ont alors lieu à propos de l'ostréiculture. Ainsi, en 1864, le naturaliste Franck Buckland visite les installations de Coste, afin de les transplanter à Herne Bay, suivi, en 1868, d'une mission du Board of Trade britannique. Coste est considéré comme le père fondateur de l'ostréiculture moderne en mettant en place le captage du naissain et le développement des premiers parcs installés dans la zone de balancement des marées dans les années 186016. La même année, le zoologiste Karl Möbius tente d'implanter ces méthodes dans le Schleswig-Holstein. En 1884, le professeur P.C.C. Hoek publie un rapport sur l'ostréiculture dans l'embouchure de l'Escaut, qui comprend des références aux expériences étrangères. Enfin, Rodolfo Allodi est chargé par le gouvernement de Trieste d'une enquête sur l'ostréiculture française. Ces échanges sont favorisés par les revues scientifiques (Revue maritime et coloniale, Bulletin of Fish and Fisheries commission, revue de la Société impériale d'acclimatation) ou de vulgarisation.
Je vais donc vous parler brièvement de l'histoire de l'ostréiculture.
Avant l'élevage des huîtres, leurs récifs ont dominé les estuaires du monde entier, alimentant les économies côtières et les civilisations depuis les hommes préhistoriques, comme en attestent les amas coquilliers anthropiques sur les littoraux.
Les prémices de l'ostréiculture existent déjà chez certaines populations chinoises qui posent des collecteurs (blocs de pierre, bambous entaillés garnis de coquilles d'huîtres) pour capter le naissain 2 000 ans.
Les Grecs et les Romains sont très friands de l'huître plate, huître indigène européenne. L'importation à Rome des huîtres des côtes européennes aussi bien atlantiques que méditerranéennes, fait l'affaire des négociants et des transporteurs3. Les vestiges archéologiques ne permettent pas de savoir si ces huîtres importées sont pêchées ou élevées à cet effet.
Les prémices de l'ostréiculture existent aussi chez les Romains (les dépotoirs révèlent une consommation particulièrement importante à cette époque) qui, selon Pline l'Ancien, réalisent une technique d'affinage dans des « parcs à huîtres » ou « viviers à huîtres » que désignent le mot latin ostriaria5. La pêche et la culture des huîtres plates chez les Gallo-romains est attesté en Armorique dès le ive siècle.
Les invasions barbares mettent fin à l’ostréiculture qui ne parvient pas à se développer durant le haut Moyen Âge où les gisements suffisent à couvrir la consommation, ne redevenant une activité économique qu'au xie siècle. Les huîtres se consomment à cette époque décoquillées, sans doute séchées dans le sel, conditionnées dans une saumure ou marinées dans du vinaigre, avant d'être « exportées » vers l'intérieur des terres pour les populations aisées dans les villes. La consommation peut être localement importante, comme en attestent les buttes coquillières de Granville, Beauvoir-sur-Mer ou Saint-Michel-en-l'Herm qui témoignent de l'activité d'importants ateliers d'écaillage médiévaux destinés à l'alimentation mais aussi à l'exploitation des coquilles pour fortifier les coquilles d'œufs des poules, ou pour la production de chaux ou d'amendements agricoles. À la Renaissance, sa renommée s'accroît encore (l'huître qui se consomme décoquillée et cuite, figure dans de nombreux livres de cuisine), si bien que la facilité de son exploitation et la pêche excessive entraînent probablement l'épuisement de nombreux bancs naturels. Le xviie siècle voit le développement des bassins ostréicoles pour répondre à la demande des huîtres consommées écaillées, mais les huîtres restent plus une ressource de subsistance pour les populations littorales qu'une denrée commerciale (surplus limité à une consommation aristocratique et urbaine). Au xviiie siècle, Louis XIV est friand des huîtres plates verdies à Courseulles et celles de l’estuaire de la Seudre. Louis XV et Louis XVI essaient vainement d'en réglementer la pêche.
Jusqu'au xixe siècle, l'ostréiculture consiste dans le dragage des bancs naturels, les huîtres étant, soit livrées directement à la consommation, soit placées dans des parcs situés sur le littoral au voisinage des bancs huîtriers (affinage dans les claires du bassin ostréicole de Marennes-Oléron dès le xviie siècle).
Sous le Second Empire, les huîtres connaissent un tel succès sur les tables averties qu'en 1852, donnant suite à un rapport alarmiste du ministère de l'agriculture et du commerce relatif à la chute de la production des gisements naturels d'huîtres, l’administration maritime doit réglementer la drague qui n'est autorisée que du 1er septembre au 30 avril, du lever au coucher du soleil.
Napoléon III fait nommer Victor Coste à la tête d'une mission chargée d'aller voir et de comparer les méthodes utilisées pour capturer et élever les huîtres sur les côtes de France et d'Italie. Nommé inspecteur général des pêches maritimes, poste qui sera supprimé à sa mort, il développe, avec le Commissaire de marine Ferdinand de Bon, des expériences d'huîtrières artificielles, notamment à Arcachon en 1859. Il crée également, la même année, la station marine de Concarneau.
De nombreuses missions scientifiques à l'étranger et échanges entre savants ont alors lieu à propos de l'ostréiculture. Ainsi, en 1864, le naturaliste Franck Buckland visite les installations de Coste, afin de les transplanter à Herne Bay, suivi, en 1868, d'une mission du Board of Trade britannique. Coste est considéré comme le père fondateur de l'ostréiculture moderne en mettant en place le captage du naissain et le développement des premiers parcs installés dans la zone de balancement des marées dans les années 186016. La même année, le zoologiste Karl Möbius tente d'implanter ces méthodes dans le Schleswig-Holstein. En 1884, le professeur P.C.C. Hoek publie un rapport sur l'ostréiculture dans l'embouchure de l'Escaut, qui comprend des références aux expériences étrangères. Enfin, Rodolfo Allodi est chargé par le gouvernement de Trieste d'une enquête sur l'ostréiculture française. Ces échanges sont favorisés par les revues scientifiques (Revue maritime et coloniale, Bulletin of Fish and Fisheries commission, revue de la Société impériale d'acclimatation) ou de vulgarisation.