- Bonjour docteur !
- Hum ... jour ...
- Je m'assoie toujours sur la chaise ?
(pensée du trader : celle qui est au fond, loin de tout, surtout loin de vous, très loin, trop loin. Comme c'est bizarre ... une relation en face à face, mais avec une telle mise à distance ... et alors, qu'est ce que ça peut me mettre mal à l'aise ... Il a peur que je projette sur lui tous mes troubles ...)
- Hum ... oui ...
- Pourquoi je ne vais pas plutôt m'allonger sur le divan ? Ce serait plus confortable, non ?
- Hum ... pas encore ...
- Mais on m'avait dit qu'une psychanalyse ça se fait sur un divan ...
- Hum ... pas prêt ...
- Bon, tant pis. Alors voilà. J'ai réfléchi sur ma relation à l'argent ...
- Oui, et ...
- Donc, en fait, l'argent n'est rien d'autre qu'un concept vide, insignifiant. L'important, c'est ce qu'il représente pour moi. Et quand je pense l'argent, ce qui est véritablement signifié, je réalise que je me nourris en fait de la relation fusionnelle que j'entretiens avec le désir.
- Et ...
- Le désir, mon désir, en tant que plaisir immédiat et intemporel. Ce désir qui se retrouve pris au piège de cette relation adhésive que j'entretiens avec lui. L'argent est le simple réceptacle de cette relation pathologique ... L'argent est juste un lieu où elle peut s'exister ...
- Oui, et ...
- Je dois rompre ... Je confonds tout ... Je suis confondu ...
- Oui ?
- Non, plus rien ne vient ...
- Fin de la séance !
- Au revoir docteur !
- ... voir ...