Le Prince découvrit tout cela, et davantage, durant le long voyage de retour. A maintes reprises, il essaya la manière forte, pour dompter la belle et pour qu'elle devienne souple et docile. Mais, à chaque fois qu'il essayait de lui imposer quelque chose, de la contraindre, elle s'échappait, s'enfuyait et il était alors obligé de la poursuivre, de la supplier, de la ramener à la raison, bref, à chaque fois, autant de temps perdu pour rentrer chez lui. Manifestement, tenter de retenir O contre son gré, prisonnière, captive, n'était pas la bonne solution pour arriver à ses fins.
Lorsque, après ce périple qui dura de longs mois sur des routes peu carrossables, Le Prince arriva enfin chez lui, il se demandait bien comment faire et s'il réussirait jamais à se concilier les bonnes grâces de sa jeune épousée, s'ils auraient un jour une relation de couple harmonieuse. Car, il faut bien dire que, malgré tout ce temps passé dans les chaos de la route et de la relation, ils oscillaient toujours entre une entente, merveilleuse mais éphémère, et une rupture, une absence totale de communication. Ce binarisme provoquait chez lui des tensions terribles. Il était plus que jamais convaincu que la princesse O était sa solution. Qu'elle seule comblerait son manque de ... Qu'elle seule détenait le pouvoir de l'aider à réussir véritablement sa vie.
De retour sur ses terres, Le Prince se questionna encore longuement sur la manière de s'y prendre, comment garder O, mais pas contre son gré,- ça il l'avait bien compris-, comment l'apprivoiser, lui donner l'envie de rester avec lui pour vivre et développer une relation bénéfique et profitable. Alors, Le Prince prit encore une fois de bonnes résolutions. Il changea la manière. Au lieu d'une méthode autoritaire, brutale, du tout ou rien, qui ne fonctionnait pas, et le conduisait inexorablement au désastre, il se fixa de petits objectifs, quotidiens, à sa mesure. Bâtir la relation pierre par pierre, ne pas espérer construire le château tout entier en une seule fois. Se préparer à un travail très long, laborieux, avec une victoire finalement presque asymptotique. Et c'est ainsi que, petit à petit, la princesse O et Le Prince héritier parvinrent à nouer une relation constructive, collaborative, et qui finit par porter ses fruits, étant entendu que la princesse O resterait à tout jamais, un défi, un challenge permanent pour Le Prince, mais aussi, un indispensable, son moyen de (sur)vivre.
Fin
Note de l'auteur : la princesse O Bey d'Y Hans et Le Prince de wall street vécurent très heureux et eurent beaucoup d'enfants qu'ils surnommèrent les blues childs