J'ai trouvé ca sur bourso c'est enorme cette histoire
L'histoire de ce "produit le plus b_ête du monde", rapportée par le magazine Challenges, a de quoi faire sourire. Imaginez un mélange d'arroseur arrosé, de spéculation et d'assurés qui ont trouvé la poule aux oeufs d'or.
A la fin des années 80, la compagnie d'assurance Abeille-Vie (qui a été ensuite rachetée par le britannique Aviva) met sur le marché un contrat plutôt alléchant réservé à ses meilleurs clients. Le principe: permettre aux assurés d'acheter et de vendre des actions "au dernier cours connu". "Lorsque la bourse avait monté, l'épargnant pouvait acheter une Sicav au cours d'AVANT la hausse. Il empochait ainsi automatiquement la hausse. Idem lorsque la bourse baissait. Il pouvait vendre au cours précédant la chute du marché", explique Challenges. A la fin, c'est la compagnie d'assurance qui éponge les pertes. Le client s'en sort donc comme un turfiste qui ferait ses paris avec, sous les yeux, le journal du lendemain.
Ce jackpot, des salariés d'Abeille-Vie et quelques clients en ont profité dès le début. Ils ont placé de belles sommes et profitent aujourd'hui d'une retraitée dorée. D'autant que, à l'aube des années 90, personne ne se doutait qu'internet prendrait une telle importance et qu'un ordre boursier se passerait en quelques clics depuis chez soi. A l'époque, il fallait faire un fax, passer un coup de téléphone ou envoyer un courrier. Tout cela prenait jusqu'à trois jours, tandis que les Sicav n'étaient cotées qu'une fois par semaine.
L'assureur déplore que ses clients fassent comme les banquiers
Dans le monde de l'assurance, Axa et AGF proposaient le même type de produit, mais ils ont convaincu leurs clients de l'abandonner contre une indemnité. Une poignée de ceux qui étaient chez Aviva ont eu le nez plus fin. L'assureur a bien tenté - maladroitement - de mettre fin à l'hémorragie en limitant la liste des supports, en bloquant les contrats... Sans succès. "Nous avons fait évoluer ces contrats en leur apportant des avenants comme c'est l'usage", explique un porte-parole de l'assureur contacté par Challenge.
Et le même porte-parole de se plaindre que les clients ont profité des possibilités offertes par le marché et par les failles de leur contrat. D'avoir joué le jeu des banquiers en somme... "Notre démarche est justifiée car ces assurés ont dénaturé leur contrat: ils ne se sont pas comportés comme des épargnants, mais comme des spéculateurs, des arbitragistes, presque des professionnels de la finance…"
Du 68%... par an!
Mais les assurés ont la loi pour eux: l'entreprise ne peut pas modifier unilatéralement son contrat sans proposer d'indemnisation. Ainsi, parmi les gagnants, on trouve Max-Hervé George, 24 ans. Quand il avait 7 ans, son père a placé pour lui l'équivalent de 8.000€ rapporte le Financial Times. Aujourd'hui, grâce à une décision de la cour de cassation, le jeune homme se retrouve à la tête d'1,4 millions d'euros! Une somme qui ne concerne que la période 1997-2007. Son avocat signale que si rien n'est fait, M. George sera milliardaire en 2020.
"Le 27 août 2014, le Tribunal de Grande Instance de Paris a homologué un rapport d’expertise qui chiffre le préjudice de ma famille à plus de 9,5 millions d’euros sur cette même période, soit un intérêt par an d’environ 68,615%", raconte Marc-Hervé.
Problème, conclut Challenges: si un tel mécanisme se poursuit, à terme c'est tout l'actif de la compagnie Aviva qui est menacé...
