Vidéo très intéressante, merci ladéfense.
Les réflexions de Kwame sur le fonctionnement de l'éducation nationale, ce même moule à fabriquer des gens qui pensent pareil, l'artisanat du logiciel, l'initiative privée telle que 42 sont très justes et je les partages.
Ce n'est pas nouveau que l'industrie développe des écoles pour pourvoir à ses propres besoins, vous avez par exemple les ITII (Institut des techniques d'ingénieur de l'industrie), l’Ecole d'Enseignement Technique Michelin ou l'École Espera Sbarro pour ne citer que ces exemples.
L'ajout de l'enseignement du code aux gamins est encore une lubie bureaucratique, qui viendra s'ajouter à l'enseignement de l'histoire, de la géographie, de la musique, des arts plastiques, de la littérature, de la philosophie, de l'éducation civique, de l'éducation physique et sportive. Au détriment des outils de bases de la vie, le calcul, la lecture et la compréhension, ainsi que l'écriture.
Compétences de base pour tous dans l’enseignement obligatoire
De nombreux enfants ne parviennent pas à acquérir les compétences de base à l’école. Dans la zone OCDE, près de 22 % des enfants de 15 ans en moyenne obtiennent un score inférieur ou égal à 1 à l’échelle de compréhension de l’écrit de l’enquête PISA et 25 % un score inférieur ou égal à 1 en mathématiques (OCDE 2004b, tableau 2.5a, 6.)
[...]
L’impact sur ceux qui sont concernés est très important, car savoir lire et écrire est un outil essentiel pour travailler et pour vivre et parce que ces aptitudes forment une base indispensable à la quasi totalité des compétences de niveau plus élevé.
source : En finir avec l’échec scolaire (OCDE)
http://www.oecd.org/fr/education/scolaire/45179203.pdf
En France cela tourne à 18% à peu près de jeunes ayant des difficultés avec la lecture, toujours selon cette étude.
Kwame parle aussi des antis-MOOC
J'ai retrouvé le papier qu'il cite.
Mooc : une étape vers la privatisation des cours
L’apparition des Mooc aux Etats-Unis dans les années 2010 relève de choix économiques de pure rentabilité. L’objectif affiché était de répondre à la crise des universités privées américaines, suite à la hausse des frais de scolarité, à l’augmentation des emprunts étudiants, au chômage croissant des jeunes diplômés et à l’affaiblissement de leur retour sur investissement.
Le développement des Mooc ne découle donc pas de raisons philanthropiques liées à la démocratisation des savoirs, dont on peut douter de la réalité. En effet, l’accès au numérique est socialement différencié et les cours en ligne, écoutés chez soi, maintiennent les enseignés dans leurs milieux d’origine et diminuent un brassage scolaire déjà insuffisant.
Ces dispositifs devraient aussi soulever quelques interrogations sur le sens du métier d’enseignant. S’ils viennent à se diffuser, il ne s’agira plus de faire un cours adapté à une classe et en lien avec l’activité de recherche, mais d’expliciter un cours préfabriqué, aux dépens des interactions entre le professeur et sa classe. Le concept de liberté pédagogique n’aura tout simplement plus de sens puisque la répétotoon d’un contenu imposé remplacera les tâches de conception.
En réalité, Mooc et enseignements en classe ne sont pas complémentaires. L’avènement des premiers signifie la fin des seconds ou, en tout cas, leur subordination. C’est pourquoi nous nous opposons fermement à la mise en place des Mooc, qui poursuit la politique néolibérale conduite dans l’enseignement par les ministres Valérie Pécresse et Geneviève Fioraso.
(1) Article d’Annie Vinokur : la Normalisation de l’université (2013). (2) Ibid. (3) Au Forum économique de Davos, janvier 2013.
Par le Collectif anti-MOOC, Solidaires Etudiants, la CGT Ferc-Sup et l’Unef de l’ENS
source : http://www.liberation.fr/societe/2013/12/26/mooc-une-etape-vers-la-privatisation-des-cours_969050
Chacun se fera son avis sur les bonnes intentions de ces syndicats.