à la découverte du windsurf avec Hugmark

Je suis Hugmark (appelez-moi Hugo cela sera plus facile) et cette semaine c’est moi qui m’occupe des opens. Et on va parler sport, on va parler eau, on va parler vent : on va parler planche à voile, ou plutôt windsurf dans sa version actuelle…

Parce que bien avant de découvrir la bourse et ses histoires, je suis tombé amoureux de la planche à voile au détours d’un après-midi de vacances scolaires. Et j’ai de suite accroché. Et la planche à voile c’est un petit monde à part, il y a un « esprit planche », un peu comme « l’esprit surf » si vous voyez ce que je veux dire.

Mais jamy c’est quoi la planche à voile ? Et bien c’est ça :

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Ou plutôt ça :

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Bref, c’est un sport de plein air, de vitesse, de soleil, de vagues, d’eau et de vent. Et c’est addictif en plus !

Afin de vous aider à comprendre les ouvertures des prochains jours, voici un petit récapitulatif des principales disciplines de ce sport (la liste est non exhaustive et ces pratiques peuvent se subdiviser etc.) :

Le slalom : vous êtes grand, baraqué ou vous aimez bien faire la compet’ avec vos potes, c’est la discipline qu’il vous faut ! Une voile et une planche puissante, le tout en carbone et des conditions sportives, et vous serez au paradis

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La vague : vous êtes un surfeur dans l’âme, vous avez des dreadlocks, les rotations en l’air ne vous font pas peur et vous aimez tracer votre propre voie, bienvenu dans le clan des waveriders.

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Le freestyle : un plan d’eau plat, une p’tite planche et une p’tite voile bien maniable pour aller dans tous les sens et il ne vous en faut pas plus.

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La voile olympique : cette année on passe au foil, des athlètes de haut niveau, pas une ptite bière après la session, pas un écart, votre corps est un temple et vous êtes capable de courir un marathon sur un coup de tête entre deux entrainements, la voile olympique est faite pour vous !

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Voilà pour les différentes pratiques, si vous avez des questions n'hésitez pas, je serai bien heureux de discuter avec vous !

Cocorico : aujourd’hui on parle voile tricolore !

Et non, la France ce n’est pas que le fromage et le vin, on se débrouille aussi en windsurf : En effet, l’hexagone dispose de nombreux « spots » (aires de navigation si vous préférez), qui sont des hauts lieux de la pratique mondiale :

On peut citer par exemple la côte d’améthyste, avec, entre autres, les villages de Gruissan, Leucate, Barcarès, Port-la-Nouvelle… La terrible tramontane y souffle quelque 100 jours par ans (lorsque le vent marin ne prend pas le relais), suffisamment pour faire de ce lieu « La Mecque du windsurf ». Des plages qui déroulent sur des kilomètres, un plan d’eau plat comme un billard et l’orientation du vent parfaite pour naviguer à quelques mètres du sable. Tout ce qu’il faut pour les amoureux de vitesse et de freestyle !

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Dirigeons nous un peu plus à l’ouest pour découvrir un autre vent mythique, toujours debout toujours vivant, le mistral (gagnant) : Les spots de Marignane et de l’étang de Berre sont particulièrement prisés par les planchistes français et européens. C’est le lieu de nombreuses étapes de la coupe de France (l’AFF) ou de la coupe du monde (PWA).

Les deux spots/vents que je viens de vous présenter sont des vents forts, rafaleux et puissant, néanmoins, ce ne sont pas des vents de dépressions, cela signifie que vous pouvez aller naviguer avec un grand soleil au-dessus de vous toute la journée !

Vous allez me dire « il est ben gentil celui-là avec ses spots qui sentent la fougasse et le pastis mais la voile, la vraie c’est avec un ciré jaune et des bottes de pluie ». On y arrive vous inquiétez pas…
Je veux bien évidemment parler de la bretagne : Brest, Carnac et Quiberon, le golfe du Morbihan. Ce sont des endroits connu et reconnu pour la voile « traditionnelle », dériveurs et catamaran, il n’empêche que notre chère pointe Bretonne accueille de nombreux spot aux conditions de vent et de mers magiques (la Torche juste en dessous) :

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Nous allons finir notre petit tour de France des spots français en montant dans l’avion direction les cocotiers et nos territoires d’outre mers : et j’ai choisi la Guadeloupe pour finir (la gwada si vous voulez faire connaisseur). L’île est servie par les alizées, un vent faible mais suffisant pour naviguer en légèreté.
Je sais que je n’ai pas parlé de tous les « endroits windsurf » de France, il en manque beaucoup (le lac de Serre-Ponçon, Le Nord, la Vendée...) mais je ne vais pas non-plus m’éterniser. En plus ce n’était que la première partie !

Nos champion tricolores :

Je vais vous présenter à travers ces quelques lignes l’excellence française en windsurf (rien que ça). Alors le windsurf en France c’est pas compliqué, vous prenez les résultats des coupes du monde, et chaque année, il y a au moins 3 français dans le top 10 et au moins 1 français champion du monde dans une discipline (on tourne parfois, on est pas chauvin):

Et en plus on a le big boss : Antoine Albeau FRA-192.

Sportifs français le plus titré tous sports confondus. 26 fois champion du monde (j’ai écrit cet open la semaine dernière, il en était à 25, mais il vient encore de gagner le championnat du monde de vitesse, à 50 ans en plus ! bref…). Champion du monde dans toutes les disciplines excepté la vague. Recordman de vitesse en Windsurf. L’homme qui défie les 100 km/h. 4 fois vainqueurs du Défi Wind Gruissan et vainqueur du Défi Wind Japan (on y reviendra ne vous inquiétez pas).

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Des grands noms ont marqués l’histoire de la planche en France : Robert Theriithéaut, Éric Thiémé, Lucie et Patrice Belbeoch, Nathalie Lelièvre.
Mais aussi des coureurs actuels tout aussi performants : Pierre et Marion Mortefon, Delfine cousin, Nicolas et Thomas Goyard, Thomas traversa, Adrien Bosson. (Presque tous champion du monde). Si cela vous intéresse vous pouvez aller voir les classements sur le site de la PWA (Une des deux organisations de la coupe du monde).

https://www.pwaworldtour.com/index.php?id=920

La France tire aussi sont épingle du jeu en voile olympiques : Julien Bontemps, Pierre le Coq, Charline Picon et Faustine Merret ont, entre-autre, gagné une médaille aux jeux olympiques.

PS: Désolé pour la liste des champions à la fin, je me voyais mal passer à côté d'un double champion du monde...

Pour continuer notre petit exposé, je vous propose un petit historique de la pratique , de la période de gloire du « funboard » des années 80-90 jusqu’aux évolutions actuelles avec la pratique du foil.

L’histoire de la planche commence dans les années 70, le développement de l’engin et les premiers brevets datent des années 1960 . Une des première planche à être importée en France est la « windsurfer », assez basique, elle est bien loin des flotteurs et gréements en carbone actuels ! Les premières compétitions se déroulent avec des planches qui ressemblent à ce modèles, on parle aujourd’hui de « raceboards » des planche longues et fines qui permettent de mieux remonter au vent.

1976 : le début d’une légende.

En 1976 se déroule le premier championnat du monde. La couronne revient à Robby Naish. Premier Champion du monde de Windsurf, il ne sera détrôné qu’en 1991 par un autre grand nom de la discipline. Aujourd’hui grand acteur du sport il est à la tête de « Naish International », entreprise qui distribue du matériel de windsurf et de sports nautiques.

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Le tournant dans la pratique arrive en 1977. L’invention du harnais (pour s’accrocher au wishbone) et des footstraps (pour accrocher les pieds à la planche) permet l’évolution de la pratique vers le vent fort et des conditions de mer formées (vagues et clapot). Et c’est là que commence l’âge d’or du windsurf. On parle alors de funboard. Le windsurf est un sport à la mode et l’argent des sponsors permet un développement rapide du sport à l’échelle mondiale.

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Bjorn et Robby

Comme dit plus tôt, 1991 marque l’émergence d’un nouveau champion de la discipline : Björn Dunkerbeck. Homme le plus titré de tout les temps, tout sport confondu, 42 fois champion du monde. Il remporte plusieurs championnats du monde dans différentes disciplines et ça plusieurs années de suite ! Il est connu comme l’homme qui « professionnalisera le windsurf ». Il ne sera battu que dans le début des années 2000 par Antoine Albeau.

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La fin de cet âge d’or fait suite à deux événements majeurs : la fin des sponsors tabac et l’apparition du kitesurf. De nombreux coureurs pro peinent à trouver de quoi financer leur activité, les événements se font moins nombreux et moins « grandioses ». Le windsurf n’est plus le « sport à la mode » surpassé par le nouveau-venu kitesurf qui est plus spectaculaire et moins encombrant, pas besoin de transporter une remorque entière pour aller naviguer une après-midi. Aujourd’hui, à l’exception des quelques athlètes qui écument les podiums (ou qui les ont écumés par le passé), la situation est beaucoup plus complexe pour les compétiteurs. Néanmoins, quelques organisateurs d'événement et modérateurs de forums réussissent à faire vivre le sport.

Je suis un jeune windsurfer (et un encore plus jeune trader mais c’est un autre sujet), mais j’ai pu assister au développement d’un objet révolutionnaire dans le monde des sports nautique. Pour ceux d’entre vous qui aime s’asseoir sur les plages l’été , vous avez peut-être aperçu des engins nautiques qui flottent au-dessus de l’eau, ou plutôt qui volent au-dessus de l’eau. Et bien cette curiosité, c’est le foil.

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Le foil est un objet fantastique. Il permet à la fois de naviguer dans des conditions impraticables jusqu’à maintenant (moins de 20 km/h de vent), ouvrant de nombreux spots non ventés à une pratique régulière, mais aussi dans des conditions musclées en adaptant le matériel. Il permet aussi paradoxalement de réduire l’équipement nécessaire car beaucoup plus tolérant en terme de plage d’utilisation. Il est progressivement en train de remplacer l’aileron au niveau de la coupe du monde. L’utilisation « performance » de l’aileron est maintenant cantonné au vent très fort et aux plan d’eau très chahutés. De plus, la pratique du foil est plus « souple », on peut se permettre, pour des conditions de vent équivalentes, de naviguer avec 2m² de voile en moins et sans forcer !


Mais en fait c’est quoi un foil ?

Un foil c’est un avion ! C’est un avion avec un fuselage, une aile avant et une aile arrière (appelée stabilisateur) attaché au bout d’un long aileron, que l’on appelle le mat du foil. Grâce à la force de portance crée sous l’eau par notre avion, la planche vole en dehors de l’eau sans la toucher. Pas mal, hein ?

Le foil a aussi permis le développement d’un nouveau sport : le wingfoil.

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En utilisant une « wing » (voile) 100% gonflable semblable au voiles de kitesurf, ce qui était avant impossible car la surface d’aile nécessaire était trop importante par rapport à ce que permettait l’encombrement (en effet le foil permet de réduire la taille de voile nécessaire).

Le foil s’est rapidement diffusé à toutes les pratiques nautique : kitefoil, surfoil…

Sur ce je vous laisse, demain dernier article de la semaine.

Les compétitions, LA compétition

Pour clôturer cette semaine d’open je vais vous parler des compétitions en planche à voile. Surtout de LA compétition.

Au niveau français, les compétitions sont mise en place par deux organisations : la FFV et l’AFF. La FFV organise des compétitions dans différentes disciplines mais principalement la « glisse » et « l’extrême glisse », comprendre planche olympique et slalom. La fédération est très axée sur la planche olympique et a pour but de former les futurs olympiens. L’AFF à l’inverse est très axée sur la pratique funboard avec une orientation « coupe du monde », de nombreux compétiteur du circuit PWA y participent !

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Au niveau mondial, il existe aussi deux organisation pour la coupe du monde : IFCA et PWA. Le championnat du monde IFCA se déroule en une seule étape alors que la PWA se déroule sur plusieurs étapes aux 4 coins du monde. LA PWA organise presque toute les disciplines sur un circuit qui dure tout l’année, le champion est sacré lors de la dernière étape.

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Ces compétitions sont réservées à une élite trié sur le volet et qui navigue avec du matériel dernier cri. La compétition dont je vais vous parler est à l’inverse ouverte à tous, à partir d’un certain niveau.


LA compétition : Le Défi Wind.

Imaginez-vous un gamin de 10 ans qui joue au foot, son plus grand rêve serait de jouer un match avec Messi ou Ronaldo (et non je ne rentre pas dans le débat, non non non). Et bien le défi wind c’est ça avec une planche à voile !

1200 coureurs sur le spot de Gruissan, 40 km par manche ( 2 aller-retours de 10km), pro et amateurs mélangés sur une même ligne de départ et une tramontane déchainée !

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Le Défi Wind c’est aussi des soirées, tous les jours, qui se terminent au bout de la nuit. C’est aussi un des plus gros salon du windsurf dans le monde et depuis quelques années déjà, c’est aussi le défi kite et le défi wing !

J’ai participé pour la deuxième fois au Défi l’année dernière et c’est une des expériences très forte. Je vai donc vous raconter une petite journée de Défi Wind, ma première journée de Défi wind de l'édition précédente. La première édition à laquelle j’ai participé était assez « facile », car les condition de vents étaient habituelles pour moi. Mais là, c’est une toute autre histoire, je sortais d’une première année de médecine pendant laquelle je n’avais pas navigué, c’était une reprise pour moi !

Résumé de la première journée de course :
J’arrive tôt sur les lieux pour gréer le matériel, le vent siffle fort entre les chalets. Le briefing commence à 11h et dure presque une heure, le temps d’expliquer les règles de sécurité aux participants. Mais une heure c’est long, suffisamment long pour commencer à stresser. A la fin de la présentation le compte à rebours est lancé.
Après ce briefing, vient le temps de l’émargement, les 1200 défieurs se dirigent vers la plage pour signer leur départ sur l’eau. C‘est un moment impressionnant, tout le monde se met ensuite à l’eau et rejoint la zone de départ. Des voiles se dressent à perte de vue, une agitation sans désordre se met en place.
J’ai la boule au ventre. Le départ est la partie la plus technique de la course car il faut arriver avec suffisamment de vitesse pour ne pas tomber mais aussi ne pas arriver trop vite pour ne pas rentrer dans le bateau de départ. Voir les secondes défiler au ralenti sur ma montre en attendant le bateau lièvre est insupportable. Et puis c’est parti, je me lance à toute allure en direction de la ligne de départ, le bateau passe à quelque mètres devant moi et je commence ma course, les pro forment déjà le peloton de tête.
Au bout de 5km parcourus, (soit la moitié du premier bord, il en reste 35 au total) mes bras tétanisent, le vent monte et je tombe. Et je suis tombé 30 fois, du moins, j’ai arrêté de compter à 30.Les kilomètres défilent et peu à peu je reprends confiance en ma technique, je tombe moins, et je navigue plus en confiance jusqu’à la ligne d’arrivée. Sur 1200 au départ, 700 ont terminé la course, je la termine 650.
Je rentre tant bien que mal à terre, je pose mon matériel et je souris comme un imbécile heureux. Je ne peux pas faire grand-chose non plus, tous mes muscles me brûlent et la peau de mes doigt se désolidarise par endroit… Je suis fier de ne pas avoir abandonné malgré le vent, la douleur et l’ego qui en a pris un coup, c’était pourtant mon deuxième défi.
Les autres manches se sont succédées avec un petit peu plus de succès, pour un total de 200km parcouru durant le week-end je finis 450e pour l’édition 2022. Je n’ai pas participé à une seule soirée, trop fatigué…

Bref, j’ai pas mal raconté ma vie mais cela me semblait important pour comprendre ce que c’est que le Défi ; vous pouvez trouver sur les forums de windsurf plein d’autre histoire de défi wind, ou chacun raconte sa manche de la journée, le barbecue du soir avec les copains...

Grand merci Hugo pour ta semaine c'était super intéressant et bravo à toi pour ta participation et tes performances pour le défi wind
Pour avoir fait de la planche à voile pendant une vingtaine d'années à partir du début des années 80 , je me rends bien compte de ce que cela peut représenter


et merci à Christelle

merci Niki

merci Francis