Je reviens sur le sujet initial et mes propos précédents, en effet après une semaine aux annonces fluctuantes et contradictoires, la position actuelle du gouvernement s'oriente vers une meilleure considération de la notion d'investissement pour relancer l'économie.
A cette heure la flat tax d'environ 30 % serait mise en place en 2018. C'est à mon sens la mesure centrale la plus utile.
Elle Futures adoptée par la Suède au début des années 90 lorsque son économie était au plus mal avec de réels effets positifs (pour mémoire la Suède est un des pays les plus sociaux d'Europe où le sens de la collectivité y est bien plus développé qu'en France).
J'entendais ce matin un commentaire pertinent d'une interviewée sur BFM radio, résumé par "Oui c'est bien, mais comment réorienter l'épargne vers les cycles productifs ? "
Effectivement, une large partie des économies de taxes réalisées ne contribuera qu'à l'augmentation de l'épargne sur les supports précédents, une autre sera injectée en consommation (donc relance de type keynésienne) et enfin une partie suivra le chemin attendu, l'investissement économique productif.
Il en va toujours ainsi, aucun moteur n'a 100% de
rendement et tout système de distribution d'eau connaît des fuites. Bien entendu, cela ne nous exonère pas de recherche d'optimisation.
Concrètement la flat tax va permettre d'accroître l'alimentation en capitaux de multiples projets. Enfin !
Sur la réforme de
l'ISF, transformé en IFI (immobilier) je m'interroge plus sur sa quantité d'apport au bien commun. L'idée de réorienter la base de taxation vers du capital à dominante dormante est judicieuse et d'ailleurs on peut la percevoir comme un volet secondaire, justement d'orientation, de la réforme précédente.
Bien sûr cette réforme a aussi
tendance à réduire l'incitation à l'expatriation des plus fortunés vers Bruxelles, Lisbonne, Riga, Rome, Andorra etc, ce qui hors de toute considération idéologique est de nouveau une bonne chose pour le bien commun bien que d'une ampleur nettement inférieure au point précédent.
Au sujet de la taxe d'habitation, pour moi c'est de la relance keynesienne par la consommation. Cela ne concerne que très peu l'investissement, une très faible partie des taxes évitées sera réorientées vers les projets productifs, cela se fera indirectement au travers des mécanismes habituels de transformation de la conso en investissement, donc lent.
Il a été argué que cet impot était injuste, à situation égale les montants dépendent de la géographie. C'est exact mais simultanément c'est aussi l'une des armes de certaines régions/communes déshéritées qui tentaient par le biais d'une taxe faible de compenser certains handicaps structurels. Cela dit, cela ne concerne pas les 20% de ménages les mieux rémunérés, ceux qui justement peuvent contribuer à la gentrification de zones en souffrance. Néanmoins ce sera sans doute un choc pour nombre de communes.
La baisse de l'impôt sur les sociétés, target 25% en 2022, contre 33% aujourd'hui.
J'avoue être assez partagé sur le sujet (même comme chef d'entreprise qui paye des millions à ce titre). Bien sûr, on sait qu'une partie des économies d'impôts pourront être réinvesties (idem que pour la flat tax) en projets, process, machines, hommes...
Cela pourra aussi jouer sur les arbitrages au sein des groupes internationaux avec une meilleure attractivité de la carte France sur l'échiquier des pays/zones. On a par exemple vu nombre d'effets bénéfiques concrets qui découlaient directement du crédit impôt recherche avec l'établissement en France de centres de recherches de groupes internationaux qui sinon seraient allés ailleurs.
Cette mesure aura donc des effets bénéfiques incontestables, mais en parallèle elle est très coûteuse et les fuites d'utilité seront nombreuses (dixit cela ne sert qu'à enrichir les patrons). C'est là où s'instille mon doute, quelle en sera la balance pour le bien commun ?
De toute évidence elle choquera aussi la France insoumise. L'un de ses effets sera aussi de contribuer à l'accroissement des inégalités.
Personnellement j'aurais eu
tendance à l'aligner sur la flat tax de 30%, en quête d'équilibre, national et international.
Une seule chose est sûre, l'actualité fiscale contradictoire de ces derniers jours nous a rappelé à la réalité immuable de ce pays "Les promesses de César n'engagent que ceux qui y croient", attendons donc l'inscription dans les textes de ces paroles et promesses !
Verba volant, scripta manent n'est pas encore effacé du marbre de l'Elysée