Ceux qui comptaient sur les gisements de fer pour relancer le Plan Nord risquent d’être déçus. Dans un rapport intitulé «La fin de l’âge de fer», GOLDMAN SACHS affirme que 2014 constitue un point d’inflexion pour la matière première, où l’offre dépassera la demande et où les marges bénéficiaires s’effriteront.
Les facteurs fondamentaux du fer se sont détériorés plus rapidement que prévu, selon les analystes Christian Lelong et Amber Cai de la banque new-yorkaise.
Le prix du minerai de fer est tombé dans ce qu’il est convenu d’appeler dans le jargon financier un marché baissier (-38% cette année. Les prix varie selon la qualité). La tonne se négociait récemment à 83,50$US en Chine, un prix qui ne s’était pas vu depuis septembre 2009, selon Bloomberg.
Au cours des derniers mois, les plus importants producteurs, incluant Rio Tinto Group, ont augmenté la production de minerai à faible coût, pariant que les volumes plus élevés compenseraient pour les prix plus faibles.
Des mines les moins rentables ont aussi été fermées par les grands acteurs du secteur.
Avant qu’une offre excédentaire n’émerge, l’offre du minerai de fer était restreinte et les producteurs enregistraient des marges bénéficiaires supérieures à la moyenne historique, cela, même si leurs coûts d’exploitation augmentaient, expliquent les analystes de GOLDMAN SACHS. Cette période, qualifiée d’âge de fer par ces analystes, tire selon eux à sa fin.
Les surplus explosent
Les surplus mondiaux de fer devraient plus que tripler pour atteindre 163 millions de tonnes en 2015, comparativement à 52 millions de tonnes cette année, selon GOLDMAN SACHS.
Certains producteurs clés, comme Vale SA, voient néanmoins les prix rebondir, tandis que la croissance de l’offre ralentit et que des mines moins performantes sont fermées.
Au Québec, par exemple, la société américaine Cliffs Natural Resources a fermé en mars 2013 son usine de bouletage de Sept-Îles et a annoncé en février dernier la fermeture temporaire de la mine Scully au Labrador.