La volatilité des marchés... vue par un boursicoteur
Benoist Rousseau trade par passion. Blogueur, il raconte ses «scalps» sur les marchés. Mais devant la
volatilité des cours, il a rangé ses billes.
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(Capture d'écran du blog Andlil)
par Elodie Auffray
publié le 11 août 2011 à 17h34
(mis à jour le 11 août 2011 à 18h37)
Mardi, Benoist Rousseau a décidé d'arrêter de jouer. Ce boursicoteur explique avoir eu «quelques minutes pour trader» ce matin-là et en avoir retiré un gain de 325 euros. Il l'écrit sur son blog «Andlil», où il relate ses aventures sur les marchés financiers depuis un an (suivies par 8000 visiteurs en juillet),
La veille, cet informaticien à son compte, établi à Tours, avait déjà «accompli [son] objectif hebdomadaire dans la journée, soit +500€». «En quarante-huit heures, écrit-il mardi, j'ai donc fait +853€ soit quasiment deux semaines d'objectif hebdomadaire.» En dix jours, il a encaissé quelque 1700 euros. «Auxquels il faut retirer la commission de la banque et environ 31% de taxes, calcule-t-il. Soit 1200 euros nets.»
Mais si ce passionné de bourse a profité à son échelle des errances des places financières, il explique attendre désormais «que le marché se calme un peu».
Car «il n'est plus dominé par la raison», développe-t-il. «On ne sait pas si, la semaine prochaine, le CAC40 aura pris ou bien perdu 10%. Il prend 3% en trois minutes, les reperd en trois minutes. Plus ou moins 3%, ce sont des variations normales sur deux semaines, pas sur quelques minutes! Ce n'est plus la bourse, c'est le casino!», s'exclame-t-il.
Sur les marchés, dont il a fait son loisir par «passion pour la psychologie des marchés», Benoist Rousseau fait du «
scalping». Une pratique moins aventureuse que son nom ne le laisse croire: «Cela consiste à jouer sur des micro-variations, sur quelques minutes ou une heure, voire quelques secondes en ce moment».
En l'occurence, Benoist Rousseau «scalpe» le CAC40: «Par exemple, j'achète des "futures" [contrats à terme, ndlr] sur le CAC lorsqu'il est à 3000 points. Je le revends quelques minutes plus tard lorsqu'il est à 3002 points: j'ai gagné 20 euros. Moi j'achète un lot, ce qui vaut 30.000 euros, mais je vois passer des ordres de vente à plus de 1000 lots.» Les grosses journées, il répète l'opération quatre ou cinq fois, tout au plus. «C'est le trading du pauvre: les gains ne sont pas énormes, mais les pertes non plus.»
«Si vous avez de l'or, vendez!»
Ces derniers temps, le trader amateur «est intervenu sur des seuils psychologiques: Quand le CAC40 passait la barre des 3000 points, je me portais acheteur, car j'estimais qu'il allait rebondir dans la foulée. J'ai fait pareil pour la barre des 3500 et celle des 3250».
Classé à gauche, l'ancien prof d'histoire-géo, spécialisé dans l'histoire économique, livre son analyse sur la crise actuelle: «Le problème, c'est que les pouvoirs publics ont distribué des milliards aux banques, à des taux très faibles, au moment de la crise». Et aujourd'hui, «il y a trop d'argent qui circule, c'est pour cela que les mouvements de marché sont aussi violents».
En cette période trouble sur les marchés, le blogueur reçoit chaque jour, depuis deux semaines, 15 à 20 mails, contre un ou deux en temps ordinaire. Il y a ceux, décrit-il, qui croient pouvoir profiter de la
volatilité pour faire des coups et lui demandent des conseils. Et puis des investisseurs «qui ne savent plus quoi faire, où placer leur argent». «Les gens se confient, me disent que c'est la catastrophe, me demandent des conseils, à moi! D'habitude, pour ça, les gens vont plutôt sur les gros sites.» «On sent une détresse», insiste-t-il.
Le meilleur conseil qu'il puisse donner est celui qu'il s'administre à lui-même: «attendre que ça se calme». «Si vous avez pris des positions sur les Bourses, patientez. Si vous n'êtes pas positionné, attendez une stabilisation. Si elle se fait à un niveau bas, vous pouvez acheter.» Lui-même pense réinvestir les marchés si le CAC descend à 2500 points.
En revanche, il déconseille de trouver refuge dans l'achat d'or. «Si vous en avez, vendez-le!», ajoute-t-il. Car, prédit-il, «une nouvelle bulle se prépare sur l'or».