Mais même là, au fin fond du bout du monde comme le pensaient les bushmen des Dieux sont tombés sur la tête, les aléas politiques peuvent s’avérer meurtriers y compris pour eux. En 1997, le gouvernement décide d’expulser les Bushmen ou plutôt les San de leurs terres ancestrales du Kalahari au profit des mines de diamant et du tourisme. Ils obtiendront le droit de revenir en 2006 mais seulement en 2011 celui de forer des puits pourtant indispensables à leur survie : leur mode de vie et leur culture millénaire ont été anéantis. Ils croient en des êtres surnaturels dont le principal est la Mante, censée être le créateur de toutes choses et parlent une langue étrange à base de clics ou claquements de bouche.
La faune aussi en a pris un coup : en 2003, le Zimbabwe décida d’édifier une clôture grillagée électrifiée sur 500 km pour protéger son bétail d’une épidémie de fièvre aphteuse. Des dizaines de milliers d’animaux (éléphants, gnous, buffles, zèbres, …) meurent cette année là faute de trouver l’eau du delta. Depuis, heureusement, ce milieu d’une richesse immense a pu se remettre de cette tragédie et les animaux sont à nouveau présents en grand nombre, pour l’instant à l’abri des braconniers, l’armée tirant à vue sur les suspects.
Son avenir semble moins rose : les terres utiles du pays sont densément peuplées, le gouvernement a pu jusqu’à maintenant accroître les recettes du tourisme en concédant à des exploitants privés toujours plus d’espaces du delta mais on arrive bientôt au bout de cette politique. Le mécontentement social et les tensions tribales montent, la délinquance jusque là socialement réprimée (les voleurs étaient souvent lynchés par la population) a fait son apparition dans les zones urbaines .
Profitons de quelque uns de ses habitants et paysages :
Le thème du jour : Le voyage intérieur
Patrick Modiano a écrit de belles lignes dans son livre Du plus loin de l’oubli : « J'aurais brassé les papiers, comme un jeu de cartes, et je les aurais étalés sur la table. C'était donc ça, ma vie présente ? Tout se limitait donc pour moi, en ce moment, à une vingtaine de noms et d'adresses disparates dont je n'étais que le seul lien? Et pourquoi ceux-là plutôt que d'autres ? Qu'est-ce que j'avais de commun, moi, avec ces noms et ces lieux ? J'étais dans un rêve où l'on sait que l'on peut d'un moment à l'autre se réveiller, quand des dangers vous menacent. Si je le décidais, je quittais cette table et tout se déliait, tout disparaissait dans le néant. Il ne resterait plus qu'une valise de fer-blanc et quelques bouts de papier où étaient griffonnés des noms et des lieux qui n'auraient plus aucun sens pour personne. »
Prix Nobel de littérature en 2014, Il publie un nouveau roman Souvenirs dormants en octobre.
A nouveau, Jean d’Ormesson qui dit rien et qui dit tout dans son livre Presque rien sur presque tout : « la mobilité du temps n’est rien d’autre que l’image, passagère et mortelle, de l’immobile éternité. » ou encore sur l’homme: « Dans sa quête sans fin d’une vérité impossible, rien ne lui donne de forces comme l’échec. C’est de ses erreurs qu’il tire son espérance. »
Et pour finir une écrivaine, comédienne, scénariste et académicienne pas très connue mais bien vivante, Florence Delay : « on peut courir au bout du monde chercher sa vérité mais le moins fatiguant c’est de la laisser venir. » Et plutôt que de commettre un coûteux trade d’ennui, vous réfléchirez sans bailler à une autre de ses fines pensées : « Les gens qui achètent une place à l’ombre et qui portent un chapeau alors qu’ils sont à l’ombre ne sont pas ceux qui achètent une place au soleil et portent au soleil leur chapeau »;)
L’agenda du jour :
Etats-Unis Inscriptions hebdomadaires au chômage à 14h30. Moyenne.
Etats-Unis Indice manufacturier de la Fed de Philadelphie à 14h30. Important.
Europe Confiance des consommateurs (Septembre) à 16h. Important..
Etats-Unis Indice des indicateurs avancés du Conference Board à 16h. Important.
Bonne journée de trading !