un peu d'histoire boursière
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Ce jeudi 17 septembre 1998 Futures un jour à marquer d'une pierre noire pour le titre Alcatel mais aussi pour la Bourse de Paris dans son ensemble.
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Serge T. devient ainsi l'homme providentiel qui redorera le prestige d'Alcatel Alsthom.
Le titre profite très largement de ce nouveau management
Cette stratégie atteint son paroxysme quand en juin 1998, GEC Alsthom s'introduit sur le marché boursier.
Alcatel Alsthom change alors de dénomination en septembre 1998 pour devenir Alcatel.
Les investisseurs comprennent davantage le métier du groupe, et le valorisent davantage. Sa stratégie est un succès.
Serge T. décide de profiter de cette bonne conjoncture en lançant une OPE sur le groupe DSC Communications aux Etats-Unis
Seulement 10 jours après l'annonce de cette OPE, Serge T. intervient pour communiquer les résultats de l'année passée, mais aussi les prévisions de bénéfices pour les années à venir.
Et alors que la communauté financière s'attendait à un résultat opérationnel de 4 milliards de francs et de bonnes perspectives, les résultats sont plus que décevants.
La communauté financière, et les investisseurs anglo-saxons ne lui pardonneront pas d'avoir dissimulé de tels chiffres avant de lancer l'OPE.
Les investisseurs fuient le titre, massivement.
La très forte volatilité qui caractérise souvent le titre Alcatel atteint son pic ce jeudi 17 septembre 1998.
La pression vendeuse est telle que la Société des Bourses Françaises autorise un dépassement de la baisse maximale autorisée, à savoir 18,75%.
Le cours est suspendu pendant plusieurs heures mais les autorités boursières n'ont d'autres choix que de réouvrir le marché pour Alcatel.
Les acheteurs sont quasi absents du carnet d'ordres, et le titre décroche.
En fin de séance, 8,7 millions de titres auront été échangés pour une baisse de 37,8%, un record
Le CAC 40 abandonne 5,47%.
Mais ce n'est pas là le seul dégât collatéral. Les valeurs dont l'activité est proche d'Alcatel subissent aussi le contrecoup de ce profit warning.
L'ensemble du secteur Telecom est touché
Suite à ces événements dramatiques pour les investisseurs, une communication financière plus régulière a été exigée de la part des autorités boursières. Désormais, les sociétés du CAC 40 doivent communiquer sur leurs résultats trimestriels.
Mais cette chute a montré les lacunes des protections qu'ont pu prendre les investisseurs. Les ordres de vente à seuil de déclenchement destinés à protéger les investisseurs d'une baisse, ont tous été explosés.
Se protéger d'une baisse de 5% est intéressant, mais les investisseurs auraient-ils pris la même décision s'ils avaient pu suivre le titre en temps réel ? N'était-il pas plus raisonnable de conserver ces titres plutôt que de les vendre en baisse de près de 38% ? Les systèmes informatiques des grands groupes qui ont vendu en masse du titre Alcatel ont-ils favorisé ce krach ?
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