La crise grecque de 2010
Qu'est-ce que la crise grecque de 2010 ?
La crise grecque marque le début de la crise de la dette souveraine dans la zone Euro. Elle a obligé les autres membres de la zone euro et le FMI à intervenir afin qu'elle ne conduise pas à une explosion de la zone euro. Cette crise se résume à une incapacité de la Grèce à payer ses dettes et à une forte augmentation de ses déficits publics, ce qui a entraîné une panique générale dans la zone euro. Les marchés se sont aperçus de la mauvaise gestion de l'Etat grec et ont obligé la Grèce à emprunter à des taux extrêmement élevés ce qui a augmenté les déficits et conduit à une réduction des dépenses.
Au niveau économique, les coupes drastiques dans les dépenses de l'Etat Grec, exigées par le FMI et les autres pays européens, ont conduit à une hausse du chômage, une baisse des salaires et à de nombreuses manifestations de protestations contre l'austérité. Bien entendu, le contexte de la crise mondiale de 2008 a multiplié les effets de la crise grecque.
Les causes de la crise Grecque
Les jeux olympiques d'Athènes
Le signal d'alarme avait été donné dès 2004 par des analystes qui s'alarmaient que les dépenses des JO, financées par emprunts causerait une instabilité dans la gestion de la Grèce. En effet, plus de 11 milliards ont été dépensés pour développer les infrastructures nécessaires. Ces dépenses excessives se mesurent par l'explosion des déficits , puisqu'ils passent de 3,7% du PIB à 7,5% à la fin de l'année des JO. Cette crise grecque n'est pas responsable de la future crise à venir, mais elle n'a fait qu'alourdir les difficultés du pays.
La crise financière et économique de 2008
Avant de causer une vague de tension dans la zone euro, la Grèce était une des économies les plus attractives dans la zone euro. En effet, la Grèce avait un taux de croissance autour des 4% entre 2000 et 2007. Les dépenses trop élevées de l'organisation des JO de 2004 sont donc passées inaperçues, ainsi que les problèmes de corruption et de mauvaise gestion du pays. C'est la crise des surprimes de 2008 qui a entraîné une baisse fatale de l'activité économique dans le pays et qui a aggravé la situation du pays. En effet, des secteurs clés comme le tourisme et le transports maritime ont vu leur activité baisser de 15%. On peut donc faire ensuite le lien avec une augmentation du chômage qui passe de 8% à 10,3% entre 2008 et 2009. Ces dépenses prises en charge par l'Etat ont donc entraîné une augmentation de leurs déficits budgétaires.
La Grèce: Un pays surendetté
Entre 1995 et 2007, la dette grecque représentait environ 100% du PIB. La crise de 2008 a vu s'envoler la dette publique de ce pays. En effet, elle est passée à 142,5% du PIB au début de l'année 2011, pour ensuite atteindre 158% à la fin de cette même année. De plus, on estime maintenant que la dette Grecque a longtemps été sous estimée, notamment à cause de l’utilisation de montages financiers complexes, sous les conseils de Goldman Sachs. De plus, en toute illégalité, les Grecs ont falsifié leurs compte afin de cacher la situation de leur pays.
Les problèmes structurels de la Grèce
Des problèmes structurels sont également mis en avant pour expliquer la crise de la Grèce. En effet, un manque de compétitivité est pointé du doigt notamment pour expliquer une balance commerciale trop déficitaire depuis de nombreuses années. On souligne également que les dépenses militaires de la Grèce sont très élevées par rapport à la taille de ce pays. En effet, elles représentent près de 4% du PIB de ce pays, ce qui est bien au dessus de la moyenne des autres pays de l'UE.
Beaucoup d'experts se sont interrogés en ce qui concerne le manque de développement de la Grèce, notamment au niveau de deux secteurs clés que sont le tourisme et le transport maritime, qui sont pourtant des secteurs stratégiques pour amasser des devises étrangères.
Début de la crise grecque et premier plan de sauvetage
Les difficultés de la Grèce lors de la crise poussent l'Etat à demander de l'aide au FMI et à l'UE le 23 avril 2010. Après une grande première phase de panique sur les marchés, un accord est trouvé et 110 milliards d'euros sont prêtés aux grecs le 2 mai 2010. Néanmoins, ce prêt est accordé à la Grèce en échange de réduction des dépenses très strictes: gel des salaires, hausse de la TVA, augmentation de la durée de cotisation pour les retraites etc
L'implication des marchés et des agences de notation (notamment Moody's, Fitch et Standard & Poors) a été pointée du doigt pour leur rôle dans la crise grecque. En effet, la spéculation sur la dette grecque a entraîné une augmentation des taux d'emprunts pour la Grèce, ce qui a obligé l'Etat a encore plus d'austérité. Néanmoins, on peut aussi dire que les marchés n'ont fait que respecter la loi de l'offre et de la demande. Un prêt à haut niveau de risque pour un pays qui, on le sait maintenant a longtemps falsifié ses comptes, possède un niveau de risque élevé. Il est donc normal d'attendre un rendement élevé en échange. Lorsqu'un pays décide de se financer sur les marchés il doit être conscient des avantages, mais surtout des risques lorsque la situation se dégrade.
Deuxième plan de sauvetage de la Grèce
En mai 2011, les analystes se rendent compte que la Grèce ne pourra pas passer par les marchés en 2012 pour se financer. De nouvelles sources de financement doivent donc être mises à la disposition de la Grèce. Là, les européens n'ont pas le choix, ils arrivent la donc à un accord pour le sauvetage de la Grèce. On se souviendra qu'au passage, l'Allemagne a été d'abord réticente mais a fini par accepter, surtout à cause de ce qu'elle perdrait en cas de crise européenne globale et d'éclatement de la zone euro.
Ce deuxième plan de sauvetage est donc officialisé le 27 octobre 2011. 109 milliards d'euros ont une nouvelle fois été mis à disposition de la Grèce.
La crise grecque a fait débuter les rumeurs de sortie de la zone euro pour la Grèce. Cette solution est maintenant oubliée étant donné que de nouvelles dispositions ont été prises pour la Grèce et que l'UE semble montrer les signes d'une reprise.
Auteur de l'article :Benoist Rousseau est diplômé de l'université Paris-Sorbonne en histoire économique contemporaine et de la Certification Professionnelle des Acteurs des Marchés Financiers de l'AMF. Il a été professeur d'histoire pendant 12 ans avant de devenir trader en compte propre. Ancien Conseiller en Investissements Financiers, il est aussi écrivain. Son ouvrage "Devenez Trader Pro" est numéro 1 des ventes dans la catégorie bourse depuis de nombreux mois. Intervenant régulier sur TV Finance et divers médias, il est suivi par plus de 150.000 personnes sur les réseaux sociaux.
Laisser un commentaire
Avertissement : La négociation sur instruments financiers à effet de levier peut vous exposer à des risques de pertes supérieures aux dépôts et ne convient qu'à une clientèle avisée ayant les moyens financiers de supporter un tel risque. Les transactions sur instruments de change (forex) et contrats sur différence (CFD) sont hautement spéculatives et particulièrement complexes et s’accompagnent d’un niveau de risque élevé en raison de l’effet de levier. Vous devez vous assurer que vous comprenez comment ces instruments fonctionnent et que vous pouvez vous permettre de prendre le risque élevé de perdre votre argent. Les vidéos et les articles de ce site n’ont qu’une portée pédagogique et informative, ce ne sont pas des conseils en investissement ni une incitation quelconque à acheter ou vendre des instruments financiers. Tout investisseur doit se faire son propre jugement avant d'investir dans un produit financier afin qu'il soit adapté à sa situation financière, fiscale et légale.
1 Commentaire pour La crise grecque de 2010
L'Allemagne "très sympa " à finalement accepté que l'UE sauve la Grèce. Super ce pays qui a oublié que lui il avait bénéficié d'un effacement pur et simple de sa dette qui découlait du fait que le peuple allemand avait élu un tyran responsable d'un génocide sans pareil. Le peuple allemand bien sûr a été manipulé mais le peuple grec n'est pas responsable des magouilles de ses dirigeants grandement aidé par des pontes de grandes banques pour faire entrer la Grèce dans l'UE alors qu'ils connaissaient très bien la situation économique du pays. Le peuple grec aurait dû demander des comptes à ces gens là qui casés depuis dans les fameuses agences de notation se permettent de faire la leçon au monde entier.