La seule raison pour laquelle cela n'arrive pas est que l'on se considère incapable d'y arriver.
Dans une file précédente, j'essayais d'apporter une réflexion sur l'importance qu'avaient nos paradigmes, nos pensées limitantes sur notre réussite. J’essayais de montrer que le trading n’était pas si compliqué que cela, et que l’on se créait sa propre difficulté. Je vous conseille de la lire, elle va servir de base de réflexion.
la-difficulte-du-trading-est-une-illusi ... l#p1207240
Ainsi, dans cette file, que je vois comme une continuation, j'aimerais apporter une réflexion pour montrer qu’accomplir des prouesses n’est pas aussi difficile qu’il n’y parait.
Benoist a des performances extraordinaire. Très peu de traders parviennent à sa régularité et à ses performances. Et pourtant, quand on l'observe, il les réalise avec une facilité parfois déconcertante. Cela paraît simple. N'est-ce pas déjà un premier indice ?
La notion de benchmark
Lorsque l'on souhaite parvenir à un résultat, un de nos premiers réflexes est de chercher quelqu'un qui a réalisé cette performance pour se rassurer en se disant que c'est possible. Puis on va chercher à l'étudier, comprendre comment il a fait, pour limiter, en espérant faire comme lui.
C'est ce qu'il se passe avec Benoist. On aimerait avoir ses performances extraordinaire. Donc on va chercher à comprendre comment il fait, en étudiant sa méthode, puis l'on va essayer d'imiter sa méthode, en espérant reproduire ses résultats.
Et là c'est le drame. Cela ne se passe pas du tout comme escompté.
En effet, l'imitateur aura rarement les même résultats que l'imité. Parfois il fera aussi bien, voire mieux. Très souvent les performances seront décevantes.
Ce qu'on oublie avec le trading, c'est que pour faire du Benoist, il faut être Benoist. Il faudrait avoir vécu sa vie, avoir sa psychologie, sa maitrise de ses émotions pour faire comme lui. Or, on ne veut pas ETRE Benoist, et ce n'est pas possible de toute manière, mais l'on souhaite tout de même ses performances. C'est contradictoire.
En outre, si jamais les conditions de la réussite de sa méthode changent, les marchés changeant en permanence, Benoist sera le seul à pouvoir s’adapter. C’est lui qui a établis sa manière de fonctionner, il en connait donc les rouages. Pas l’imitateur, qui applique sans réfléchir.
Par conséquent, imiter Benoist nous demandera d’énormes efforts, puisqu’il faudra adapter sa personnalité à la notre (est-ce possible ?), pour avoir une portion de ses performances, et de surcroit cela ne sera valable que durant un certain laps de temps.
Je vous invite à relire ma réflexion sur la productivité pour constater que cela ne respecte en aucun point la loi de pareto. Faire ceci revient à fournir 80% d’efforts pour 20% de résultats.
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"Mais, t'es en train de nous dire que Benoist n'est pas une source d'inspiration et que l'on a rien à apprendre de lui ? Vraiment ??"
Je ne pense pas qu'il faille imiter la méthode de Benoist pour avoir ses performances. S'en inspirer, et l'adapter à sa personnalité, me paraît déjà plus sensé. Mais ce n'est pas cela qui fera la différence.
S'il faut imiter Benoist, ce n'est pas sur sa méthode, mais bien sur sa philosophie.
Benoist n'est pas extraordinaire.
Nous idéalisons Benoist. Il a des performances extraordinaires. Il convient donc de penser que Benoist est extraordinaire, dans le sens premier du terme, il sort de l’ordinaire. Et pourtant, en y réfléchissant, je suis persuadé du contraire. Benoist est quelqu’un d’ordinaire.
Une dissonance apparaît alors. Comment une personne ordinaire peut arriver à des performances extraordinaires ? Qu’est ce qui rend Benoist unique ? Qu’est-ce qui se cache derrière sa réussite ?
On a intégré qu’il fallait être bien né, être né talentueux, avec un QI hors norme, un physique hors du commun pour réussir. On a intégré qu’on était banal, voire mauvais, qu’on était incapable de faire des choses extraordinaires.
La vérité, c’est que les des gens exceptionnel, talentueux ou extrêmement intelligent ne sont pas forcément ceux qui réussissent le mieux.
Contre intuitif n’est-ce pas ?
On pense que n’avoir rien est source de désespoir. Il est vrai que c’est les populations les plus précaires ont davantage tendance à souffrir de toxicomanie. Ils sombrent plus facilement dans l’addiction aux drogues, comme échappatoire virtuel à leur vie réelle. Ce qu’on oublie de préciser, que ce taux est similaire chez les personnes les plus fortunées (dans le sens large, pas seulement les plus riches). On les envie, et pourtant eux rêveraient de notre vie. Paradoxal.
La raison ? Comme ils ont tout, rien ne les motive. Comme ils sont déjà riches, ils n’ont pas forcément envie de l’être davantage. Comme ils sont intelligents, ils ne cherchent pas à se cultiver davantage.
Or, je pense que c’est la volonté, une détermination sans faille qui permet d’accomplir des choses extraordinaires. Et la volonté n’est qu’un état d’esprit, tout le monde peut l’acquérir, il n’y a pas forcément besoin d’être talentueux. Il n'y a rien d'inné là dedans.
Benoist le dit lui-même, il est le seul de sa famille à avoir fait des études. Il s’est libéré du fatalisme qui lui collait à la peau. Et pour cela, il a osé. Il a cherché à se dépasser, il a entrepris des choses.
Son exploit, ce ne sont pas ses performances en trading, malgré ce qu’on veut bien croire. C’est d’avoir eu le courage de chercher à évoluer.
C’est cette quête, cette volonté de chaque instant à vouloir se dépasser, qui fait qu’il est là où il est aujourd’hui.
"Le ciel est ma limite et le ciel est infini"
Une fois que nous avons dépassé nos limites, nos barrières psychologiques; il n'y en a plus.
"C'est bien beau tout ça, mais c'est pas concret, comment j'applique ces idées moi derrière ??"
Pour moi, tout cela signifie qu’il faut chercher à vivre la vie que l’on désire réellement soi, pas celle que les autres aimeraient qu'on ait. Concrètement, il faut commencer par savoir ce que l’on désire.
Qui s’est déjà posé la question de savoir à quoi il voudrait que sa vie ressemble, en partant du postulat que tout est possible ?
A quoi votre vie ressemblerait dans vos rêves les plus fous ? Ou est-ce que vous voudriez vivre ? Quel travail vous aimeriez faire ? Avec qui vous voudriez vivre ? Quelles seraient vos passions ?
Pour moi, on a réussit le jour où l'on ne veut plus échanger sa vie avec qui que ce soit.