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On y parle psychologie, psychanalyse, développement personnel... Le trading c'est beaucoup plus que des chiffres

Appréhender sa finitude

par Sid » 02 juil. 2020 23:10

Bonsoir à tous,

J'ouvre ce thread pour discuter de la vision que chacun a de sa propre mort et de sa finitude sur Terre.
Récemment, j'ai entrepris une démarche "d'actualisation" de mes croyances sur l'après vie et sur la mort.

Cette démarche, bien que saine je pense, génère de l'angoisse, de la tristesse, du désespoir, du réconfort, et tout une palette de sentiments divers et variés :mrgreen:

J'aurai aimé savoir comment vous avez surmonter ce type de "crise de vie". Etant assez jeune je n'ai que peu d'expérience dans ce genre de questionnement existentiel. Je comprend que les croyances qui apaisent sont propre à chacun et que chacun doit trouver son propre "sens de vie", mais si vous avez des témoignages sur la route qui vous a menez a trouvé votre voie je suis preneur.

Re: Appréhender sa finitude

par Benoist Rousseau » 03 juil. 2020 00:37

J’ai accepté que j’allais mourir et disparaître inévitablement.

Maintenant chaque jour j’en profite. Je n’ai pas peur de mourir juste peur de ne pas vivre.

Re: Appréhender sa finitude

par Elcester » 03 juil. 2020 09:06

Il y a une citation de Confucius que j'affectionne à ce sujet.

"Nous avons deux vies. Et la deuxième commence le jour où l'on se rend compte que l'on en a qu'une "

Re: Appréhender sa finitude

par Sid » 03 juil. 2020 12:35

L'acceptation est extrêmement difficile pour ma part.

@Benoist "Je n’ai pas peur de mourir juste peur de ne pas vivre"

J'aime beaucoup cette phrase, je pense qu'elle est pleine de sens mais qu'il faut la comprendre et l'appréhender avec le sens qui lui convient.

On pourrait le voir comme un échappatoire, en se disant que je ne vis pas équivaut à je meurt et que la formulation peur de ne pas vivre revient à dire peur de mourir mais en atténué.

Mais je pense que ce n'est pas du tout le sens de cette phrase, et que c'est plutôt : Le seul moment qui me fais peur c'est le moment ou je ne profite pas de ma vie éphémère, ou je laisse filer le temps.
Dans ce sens, la mort n'a aucune importance, seul importe la vie et la façon dont on en profite.

@Elcester C'est exactement ça. Il y'a savoir que l'on a qu'une vie et en prendre conscience. Deux choses complètement opposés.

Re: Appréhender sa finitude

par Elcester » 03 juil. 2020 13:21

Pour creuser plus loin. L'introspection mène à une seule conclusion : la vie n'a pas de sens.

Ainsi, l'enjeu est de trouver soi-même un sens à sa vie.

Certains vont alors se tourner vers la religion par exemple. En effet, au-delà d'ériger les règles élémentaires pour vivre en société, la religion a pour objectif de donner un sens à la vie et d'établir des règles concrètes à suivre pour parvenir au bonheur. Bref, elle établit un cadre général pour s'épanouir.

D'autres vont décider de créer par eux-même le sens qu'ils veulent donner à leur vie. Je pense qu'une grosse partie du sens qu'on donne à notre vie vient de nos actions, de notre activité, donc de notre travail. Le travail est souvent connoté négativement, associé à la souffrance. Mais c'est parce qu'il est mal définit et ne correspond pas à ses aspirations.

Si on se base sur l'analyse de Cal Newport, un travail pour être épanouissant doit comporter 3 critères.
1) Il doit permettre d'exprimé sa créativité.
2) Il permet d'avoir un impact sur le monde, d'aider les gens.
3) Avoir le contrôle de son temps et de ses objectifs.

Ce qui est intéressant, pour rester dans le cadre du trading, c'est que ce dernier coche naturellement les cases 1 et 3.

En effet, le trading, pour être rentable et réussir, nécessite de composer soi-même sa méthode. C'est une manière d'exprimer sa créativité. Ensuite, il permet également de contrôler son temps et ses objectifs, puisque nous sommes notre propre patron.

Pour la case n°2, il y a plusieurs manière de résoudre cela. Soit en aidant les autres à progresser dans le trading, soit en utilisant l'argent que l'on a gagné à faire tourner l'économie. Mais on peut aussi estimer qu'avec le temps et les ressources que permettent le trading, il y ait pléthores de manière de remplir cette deuxième case.

Dans tout les cas, j'espère t'avoir donné des pistes de réflexions à ce sujet ;)

La vie nous a accordé une certain somme de temps. C'est à nous de décider comment on gère ensuite ce temps, mais c'est sa gestion saine qui permet ensuite d'être heureux et d'avoir une vie accomplie ;)
Spoiler:
Si après mûres réflexions tu ne sais toujours pas quel est le sens de la vie, sache que la réponse est 42 :lol2:

Re: Appréhender sa finitude

par Nikopol » 04 juil. 2020 13:30

Comme Elcester j’affectionne la citation de Confucius. Je l’ai comprise réellement il y a peu ; lorsque la mort s’est rapprochée de moi par le décès d’un proche.
Un peu comme passer de la démo au réel…

J’ai longtemps essayé d’appréhender la mort avec mon cerveau rationnel, cela est resté théorique, voir teinté d’un certain romantisme. La confrontation émotionnelle directe à résolu le débat en un instant. Depuis je déguste chaque moment avec la toute plénitude de mes sens.

Une expérience qui a pu se rapprocher de cette confrontation directe à la mort : un stage de chute libre. Décider de sauter d’un avion n’est pas rationnel pour mon cerveau reptilien, c’est une piste intéressante… :hein:

Re: Appréhender sa finitude

par Sid » 04 juil. 2020 21:16

C'est exactement cela Elcester, donnez un sens à sa vie par le biais du travail. Ce n'est qu'un moyen parmi tant d'autres, mais donner un sens à sa vie peut passer par le travail.

J'entame une transition de ce coté là, avec une entrée dans la vie active après 8 ans d'études. Cela explique peut-être ces crises existentiels :mrgreen:

@Nikopol Je pense que l'on a vécu la même chose, mais avec des déclencheurs différents. Après 6 mois de thérapie et après avoir vaincus mes angoisses, je découvre enfin leur source qui sont puisés dans cette peur de la mort.
Tu le décrit très bien, passer du démo au réel.
On connaissait la mort avant d'y être confronté, on savait que l'on était finis, mais sans vraiment y croire. Et un jour, on trouve les ressources mentales et émotionnelles pour l'intégrer et y croire.

Dans tous les cas ces crises existentiels sont très désagréable et déprimante. Pour ma part, au delà de me faire ressentir de la tristesse, de l'angoisse et du désespoir, c'est paradoxalement une forme de moteur.

Une sorte de moteur qui me pousse à faire, à construire, à conquérir.
En une soirée j'ai pu balayé toutes mes croyances, et je commence doucement a les remplacer. C'est déroutant et peu agréable mais je commence réellement à comprendre ceux qui ont fait des psychanalyse.

Tout me parait si futile, sans importance. Le regard des gens, leurs avis, l'argent, le matériel, tout me semble si petit puisque nous sommes éphémères. La seul chose qui semble compter est mon bonheur. Cela semble tellement égoïste ...

Re: Appréhender sa finitude

par Benoist Rousseau » 04 juil. 2020 23:52

Et pourtant si tout le monde était comme toi la Terre serait un paradis. Quand les gens s’occuperont de leurs affaire et pas des affaires des autres la paix sera sur Terre.

Re: Appréhender sa finitude

par Nikopol » 05 juil. 2020 00:18

Nous sommes dans le même temps une poussière sur un grain de sable dans l’immensité de l’univers et le "grand architecte" de notre propre monde. Il suffit de naviguer de l’un à l’autre en conscience.

Ton bonheur est la plus belle vibration que tu puisses proposer aux autres, rien d’égoïste la dedans.

Merci pour ces partages.

« Our deepest fear is not that we are inadequate.
Our deepest fear is that we are powerful beyond measure.

It is our light, not our darkness that most frightens us.

We ask ourselves, Who am I to be brilliant, gorgeous, talented, fabulous?

Actually, who are you not to be? You are a child of God.

Your playing small does not serve the world.

There is nothing enlightened about shrinking so that other people won't feel insecure around you.

We are all meant to shine, as children do.

We were born to make manifest the glory of God that is within us.

It's not just in some of us ; it's in everyone.

And as we let our own light shine, we unconsciously give other people permission to do the same.

As we are liberated from our own fear, our presence automatically liberates others. »

Discours de Nelson Mandela,
Texte de Marianne Williamson

Re: Appréhender sa finitude

par BAB » 05 juil. 2020 08:34

Pour beaucoup de ceux qui ont fait plusieurs années d'études, ils se posent des questions sur l'existence à mener et surtout de la fin de cette existence et ça les rend fragile. Pourtant, le monde est à leurs pieds et ils ont la chance de pouvoir réaliser une partie de l'ambition à laquelle ils aspirent. Mais se poser trop de questions, c'est perdre du temps et la vie est courte et éphémère, il faut se dépêcher. Puis la mort n'est qu'un court passage vers l'au-delà.
Bonne journée à tous.

Re: Appréhender sa finitude

par Amarantine » 05 juil. 2020 09:45

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:lol:

Re: Appréhender sa finitude

par Amarantine » 05 juil. 2020 10:22

Ne vous posez pas la question de votre fin, elle viendra en temps et en heure.
La seule chose qui compte finalement, c'est de vivre suivant sa nature.
Ne pas s'obliger à faire comme tout le monde surtout car la vraie nature, la nature profonde revient au galop et c'est un vrai frein au vrai bonheur que d'essayer de la changer.
Un exemple:
Quelqu'un qui n'aime pas être dans le monde, au milieu des autres, qui se sent très bien seul, qui refuse toute invitation, qui déteste les soirées, qui n'a pas d'amis, qui ne tient pas à se lier ni en amour ni en amitié, qui ne suivra jamais les diktats de la mode, qui trouve que les autres ne lui apportent rien, qui rêve d'ile déserte et d'autonomie totale... est immédiatement traité d'associable.
Pourtant cette personne a souvent un contact chaleureux, est à l'écoute des autres, évite de juger et de condamner, parce qu'elle aime les gens et elle n'est nullement associable, elle est juste ce que j'appellerai sauvage.

Je crois qu'il est utile afin de ne pas perdre de temps de savoir exactement quelle est sa nature profonde et de la respecter, même si elle va à l'encontre de tout parce qu'on y revient toujours.

Quand à aborder d'une façon sereine l'idée de sa propre mort, ne vous inquiétez pas et oubliez: l'acceptation arrive lentement avec l'âge, une certaine lassitude de la vie s'installe doucement avec le réconfortant sentiment d'avoir accompli "sa mission" sur terre, d'avoir fait sa part, aussi minuscule soit-elle.
Spoiler:
La légende du colibri: les petits gestes comptent
« Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : « Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! »

Et le colibri lui répondit :« Je le sais, mais je fais ma part. » »
Appliquez cette maxime tout au long de votre vie:
"Toujours tout faire pour ne jamais rien regretter" et la fin ne sera que douce.

Re: Appréhender sa finitude

par BAB » 05 juil. 2020 15:05

Amarantine, quel talent...Qui pourrait en parler mieux que toi ?

Re: Appréhender sa finitude

par Amarantine » 05 juil. 2020 15:23

:mercichinois: BAB, c'est sans doute parce que je suis la plus âgée.

Re: Appréhender sa finitude

par trc4 » 05 juil. 2020 19:06

De belles paroles on voit par ici.
Je rejoins Amarantine quant aux "sauvages", qui me définit bien je suis heureux ainsi, j'ai mon petit cercle et je m'en porte très bien.
Je peux aider mon entourage à mon échelle et les rendre heureux.
Je suis aussi content de m'être rendu compte de tout ça à cet age (19 ans) même si beaucoup de gens de mon age de comprennent pas vraiment ma démarche et mon mode de vie, tant que je ne les dérange pas et eux non plus c'est le principal.
On verra comment cette situation de bonheur évolue avec le temps, ce n'est que le début de mon aventure ;)

Re: Appréhender sa finitude

par Amarantine » 05 juil. 2020 20:50

@trc4:
Spoiler:
J'avais complètement oublié ton âge et je me dis maintenant que j'ai plaisanté avec toi comme je le fais avec mes petits-enfants. :lol: Je m'entends très bien avec les jeunes, plus qu'avec les adultes et idem, c'est moi que je décrivais.

Re: Appréhender sa finitude

par trc4 » 05 juil. 2020 21:22

Amarantine
Spoiler:
Je prends tout ça très bien et j'adore quand mes grands parents plaisantent ainsi avec moi :lol:

Re: Appréhender sa finitude

par ChristelleP » 05 juil. 2020 22:30

Amarantine, j aime beaucoup la legende du colibri. :mercichinois:

Re: Appréhender sa finitude

par Sid » 06 juil. 2020 23:15

Des très beaux écrits, je vous remercie infiniment de vos partages.
J'ai beaucoup apprécié le tien Amarantine notamment, plein d'expérience et de vécu qui donne un réel sens à tes écrits.

Si cela ne pose pas de problème j'aimerai continuer à poser mes questions et mes réflexions existentielles sur ce fil pour pouvoir atténuer les angoisses qu'elles génèrent :mrgreen:
Ces pensées sont teintés d'espoir, de biais, de désespoir, de croyances diverses, ça ne vaut quasiment rien philosophiquement

La vision de la mort comme une transition ou un état :
Dans ma vision actuel des choses, la mort se représente sous deux formes. Elle peut se représenter sous la forme d'une transition, c'est à dire qu'il y'a la vie puis la mort puis autre chose puis la mort puis autre chose. Cette vision reviendrait à penser que la mort n'est qu'une étape. C'est la vision partagé par les religions monothéistes.

La deuxième forme serait un état simplement. Il y'aurait de façon binaire la vie puis la mort. Seulement, cela pose problème à "l'avant vie" puisque la mort signifie la perte de la vie. L'avant vie ne serait donc ni la vie, ni la mort, et ne correspondrait à rien. Et l'on retombe sur le paradoxe du rien qui est quand même quelque chose.

La deuxième réflexion intimement lié à la vie et la mort est celle du temps et de l'infinité de celui-ci.
L'infini n'est pas représentable mentalement par l'être humain. Existe-il alors vraiment ? Comment peut-on prouver l'existence d'une chose qui est irreprésentable par le cerveau humain ?
Si l'on part du postulat que la mort est un état qui dure infiniment, mais que l'on considère que l'infini n'existe pas, cela devient compliqué.


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