Je pose cela, ici, ce lieu irréel que j'aime - 2

Alors c'est ça ? C'est ça de souffrir de l'absence de tendresse et de douceur de sa maman ?
Alors c'est ça ? C'est ça de souffrir de tous ces moments d'absence dont elle faisait preuve quand je lui réclamait tant de câlin et d'amour ?
Alors c'est ça ? C'est ça de souffrir d'avoir ressenti toute la souffrance dans laquelle elle vivait en tant que adulte ?
Alors c'est de cela que je lâche des litres de larmes depuis toutes ces années ?
Alors c'est ça ?
Alors c'est ça ? C'est de là que proviennent toutes mes larmes ? Du haut de mes petits 27 ans.



Alors c'est de là que vient toute cette souffrance qui compose ma vie depuis toutes ces années ?
Alors ce soir c'est en regardant une futile émission tv que les images m'ont renvoyés directement à cette mère ? Alors c'est ça de pleurer d'un seul coup sans réfléchir face à une image ?
Alors c'est pour cela que depuis toutes ces années je finis par craquer dans l'alimentation ?
Alors c'est pour cela que je me réfugie dans cette nourriture ?
Alors c'est pour cela que ce soir j'ai encore succombé au besoin de manger n'importe quoi à outrance ?
Alors c'est pour cela qu'après j'en culpabilise ?
Alors c'est pour cela qu'après je finis par jeter cette mauvaise nourriture à la poubelle en déposant des larmes comme-ci je jetais à la poubelle l'amour de ma mère ?



Alors c'est ça ? C'est ça d'avoir le cœur noué de se sentir seul quand on y pense ?
Alors c'est ça ? C'est ça de se sentir horriblement mal, vide, sans rien, quand on repense à une femme qu'on a aimé par dessus tout ? Parce qu'elle m'apportait tout ce dont ma mère ne m'apportait pas ?
Alors c'est ça ? C'est vraiment ça ?
Alors toute cette peine dans laquelle je me trouve en rédigeant ces mots provient de là ? C'est donc cela...

Mais... je n'ai rien fait pour mériter tout cela. Je demandais seulement de l'amour. Je demandais seulement un refuge dans ses bras quand ça n'allais pas et quand j'en avais besoin..

Alors c'est avec tout cela que je vais devoir enterrer ce dont je n'ai jamais reçu ? Alors c'est avec tout cela que je vais devoir ré apprendre à aimer une femme ? Alors c'est avec tout cela que je vais devoir redécouvrir l'Amour sans y chercher une mère substitutive ?
Alors c'est ça ? C'est ça que je vais devoir aussi ré apprendre ? Découvrir le véritable Amour, celui que je n'ai jamais connu depuis ma naissance ?
Alors c'est ça ? C'est ça l'inconnue ?

Alors c'est ça ? Alors je vais devoir faire mon deuil ? Alors je dois oublier cela ? Alors je dois vivre sans cela ?
Alors c'est ça ? Alors je dois accepter de laisser partir cet espoir ?
Alors c'est ça ? Alors cela ne viendra jamais ? Alors je n'arriverais jamais à faire apparaitre cette chose qui me manque et me manquait ?
Alors c'est ça ? Oui c'est un deuil, une espèce de mort. Ne plus se faire d'illusion. Accepter ce que notre mère ne nous a pas donner. Accepter que celle qu'on idolâtre dès notre naissance ne nous donnera jamais.
C'est ça donc...
Alors c'est ça ? C'est à ça que je m'accroche depuis toujours. Alors c'est à cet infime espoir que Moi, Florian, j'ai cru, j'ai espéré toute ma vie trouver ce qu'il me manquait chez ma chère mère ? C'est ça...

Alors c'est ça que je n'ai jamais su.
Alors toutes ces trouvailles ont quelle importance après ça ?

Je suis bien en peine pour toi Florian , déjà le texte précédent m’avait causé de l’émotion.
Que dire, on est bien impuissant devant le manque d’une Mère.
C’est comme un appel au secours, je ne vais pas bien.
Vois un psy si ce n’est déjà fait, ne rumine pas seul ta souffrance.
Sois résolu à te faire aider.
Courage à toi.

Je suis déjà en psychanalyse depuis longtemps.

Ces textes font parties de ce travail de psy. Le besoin de verbaliser tant mes émotions sont intenses à ce moment là.

C'est très difficile de progresser sur cette thématique, c'est l'un des travaux les plus durs que je fasse en ce moment en psy. Ma psy le sait, je le sais aussi, mais cela ne fait pas tout pour guérir rapidement.

Déclic par déclic, étape par étape.

Merci beaucoup pour tes mots Gima !!

Florian, d’être mal et même très mal je sais ce que c’est.
Je suis tombé en dépression deux fois il y a quelques années.
La deuxième fois pour m’être sevré de mon antidépresseur et pensé que j’en étais sorti.
Depuis je le prends à faible dose mais plus jamais je tenterai un sevrage.
Durant ces dépressions le soutien de mon épouse m’a grandement aidé.
Le soutien c’est très important. C’est pourquoi je suis à ton côté.
Tu n’es pas seul.

Non tu n'es pas seul.

Florian, je ne suis pas psy et me sens donc bien désarmé pour te remonter le moral.

Je pourrais t'asséner le cortège de c.onneries habituelles comme quoi tu es jeune et plein de projets etc. etc. mais tout ça tu le sais déjà.

Ce sont de bien difficiles moments à passer.

La seule chose que je puisse te jurer, c'est que l'on fini par faire le deuil des choses que l'on traîne avec soi, et d'un fardeau elles deviennent souvent une force.

Alors accroche toi mon ami ! Après la pluie le beau temps, et ça c'est pas des c.onneries !

Non tu n'es pas seul.

Florian

C'est tout le temps comme cela dans cette étape que je traverse. Je vais bien. Puis, une pensée, une image, un rien, me ramène à cela instantanément.

C'est très difficile en ce moment de couper cette corde. De faire ce deuil. Parfois j'aimerais claquer des doigts et hop cette étape est terminé. Mais non. C'est pas comme cela que ca marche, on le sait tous..

Si je n'avais jamais entamer ma psychanalyse, j'aurais continuer à croire que le problème venait des autres et j'aurais continuer à chercher perpétuellement à combler ce manque par n'importe quelle moyen comme je le faisais déjà.
A la moindre séparation, j'aurais continué d'être anéanti, a tout faire pour retrouver une femme pour combler ce mal, cette angoisse, ce besoin que je n'avais pas étant enfant. Je cherchais que ces femmes prennent le relais que j'ai jamais eu de ma mère.

Même si j'arrive à poser des mots, et à comprendre, le chemin de l'apaisement, de la modification de mes pensées est long, très long.. D'où ces moments comme hier soir ou je m'incline.

Florian,
Je te lis de loin, et ma réaction naturelle serait d'essayer de t'aider, mais je crains que tu vas absolument détester ce que je vais dire.
Cependant, dis-moi si tu veux mon point de vue, mais sache que ça pourrait te secouer. J'offre rarement mon avis, et encore moins sans assentiment.

Il y a des moments ou il ne faut pas trop s'écouter...

On tape dans ses main et on avance.

Darko, tant que tu me dis pas que je suis un bon à rien ou k.o.n, tu peux toujours me répondre, même dans d'autre file

Thierry, évidement ! Et aujourd'hui, je suis en forme. La page d'hier soir c'est tournée dans la nuit. Je me dis que c'est le jeu de la progression psychologique.
Tout autre déclic et problème que j'ai réglé en psy, cela ce passé comme cela, jusqu'au jour où on se rend compte que c'est finis, que cela fait plus de mal, que c'est loin de nous, que cela nous touche plus.
Je suis seulement sur un sujet, très important, car il touche moi et mon rapport à ma mère finalement. Il faut que je laisse le temps faire. Et tenter de dérouter ces moments comme hier soir pour ne pas subir. Mais là, c'est autre chose. Il vaut mieux que j'affronte pour guérir définitivement de toute manière.
Donc écrire ici, me permet de verbaliser et de me sentir un peu mieux dans ces moments forts.

Dites le moi si je vous dérange avec ca !

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S'il s'agit d'insulter Florian je peux m'en charger. Je fais ça très bien

Mdrrr, restons sage mon Thierry !

Il ne s'agit pas de t'insulter Florian, je n'en vois pas l'intérêt.

En revanche, j'aimerais te proposer une alternative à ton approche.

Je ne sais pas si tu te rends compte, mais ta douleur, quelle qu'elle soit, provient d'un dialogue intérieur.
Pour dialoguer, il faut être deux.
T'es-tu déjà demandé avec qui tu dialoguais?
Ensuite, t'es-tu demandé si tu avais envie de dialoguer avec cette "entité"?
Finalement, t'es-tu demandé si cette entité savait de quoi elle parlait, si elle était "adulte", si elle avait tes intérêts à cœur ou si, c'était un petit être faible et impuissant mais doué de parole et qui aime bien torturer son hôte?

Je ne parle pas de fantôme, de possession ou autres absurdités. Je te parle de ton cerveau. Si tu lui donnes libre cours, il va cavaler dans tous les sens, un peu comme un chien sans laisse. Et il va faire des bêtises. Il est jeune, il est (et reste) immature, et juste parce qu'il a le don de la parole, il croit qu'il sait de quoi il parle en dehors de ses zones de compétence.

Pour reprendre l'analogie avec le chien, il y a des gens qui parlent avec leur chien, il y'en a même qui emmènent leur chien chez un psy. D'autres les dressent (ou les font dresser par un professionnel), et les chiens que je connais et qui ont eu un dressage formel sont les plus heureux qui soient car ils ont des règles, il savent ce qui est bon et ce qui n'est pas bon de faire plutôt que d'être dans une confusion permanente.

Peut être que tu devrais limiter ton écoute de ta voix intérieure uniquement aux domaines où elle est compétente, et te souvenir que c'est toi qui diriges ta vie, pas ton cerveau où est niché un ego qui, pour nous tous, est un petit être fragile, soupe au lait et immature.

C'est la base de la méditation: ignorer les pensées qui, outre ses tâches normales, sont l'expression d'un cerveau qu'on écoute trop souvent et qui devrait être traité juste pour ce qu'il est, un outil pour des fonction bien définies, et rien de plus.

Ta psy ne va pas aimer, comme les psy canins qui n'aiment pas qu'on se moque d'eux.

J'espère juste que cela a entrouvert une piste de réflexion pour toi.

PS: le dresseur pour cerveau s'appelle un philosophe, et je te recommande, surtout dans ton cas, Marc Aurèle, Sénèque et Epictète (surtout Epictète)

Darko, Est-ce que ce ne serait pas la version longue de "ne t'écoute pas trop" ?

Thierry, certes, si tu penses que dire "fais attention à toi" est aussi exhaustif qu'une explication plus détaillée sur faire attention à quoi exactement.

Florian: je t'entends bien, très bien même et j'ai déjà rencontré quelqu'un qui était exactement dans ta situation et qui a trouvé seul la solution pour y remédier sans aucune aide psy ou autre extérieure.
Je te la confie en spoiler et je te préviens, elle peut te paraitre farfelue, mais elle a marché pour cette personne.

Spoiler:

En manque d'amour maternel toute sa vie, arrivé adulte, vers la trentaine, après avoir tenté toutes les acceptations possibles, comme pour toi, il y avait toujours des retours terribles de dépression.
Il sentait qu'il ne pouvait plus vivre de cette façon, que sa vie allait être gâchée et il s'est dit tout bêtement qu'il lui fallait une mère de remplacement. Je ne sais pas exactement quelle démarche il a entreprise, mais il a trouvé une femme qui n'avait jamais eu d'enfant et en prenant de l'âge, c'était le drame de sa vie. Elle rêvait d'avoir un fils, des petits-enfants, il rêvait d'avoir une mère... Cet homme a donc été accueilli les bras ouverts et on n'a jamais vu autant d'amour filial entre ces 2 personnes. 2 solitudes, 2 personnes en mal d'amour qui se sont enfin trouvées.
Je t'assure que ce n'est pas juste une belle histoire que je te raconte, c'est la plus belle réalité qu'il m'a été donnée de voir.
Je ne peux malheureusement pas te dire ce que cet homme a entrepris comme démarche, mais ce doit être possible.
A réfléchir..., mais pour moi, c'est la seule solution pour mettre fin définitivement à cette souffrance...

Darko, ce n'était pas un reproche...