Le géographe, 1669
Introduction
Vous êtes-vous déjà baladé au Louvre ? … Hum ?
En déambulant dans ses galeries, vous contemplerez des centaines de tableaux, tous plus gros les un que les autres.
Et puis, si vous êtes fin observateur… Vous décèlerez, relégué dans un misérable coin de couloir, une toute toute petite œuvre… Peut-être l’une des plus petites que contienne ce musée. 40 par 60 cm maximum… Un Vermeer, messieurs dames. Un Vermeer.
Un léger détail vous sautera alors au visage: sa luminosité irradie avec une telle intensité, qu’elle renvoie à elle seule toutes les autres dans l’obscurité.
Tous ces artistes, tous, au travers des commandes officielles, dépeignaient des immenses batailles ! Des grands rois ou riches nobles, des scènes mythologiques gargantuesques ! Des paradis aux mille vierges et anges, et tout le tintouin.
… Vermeer, lui, peignait des servantes dans des pauvres arrières cours.
Tous surenchérissaient en termes de taille, de grandiloquence, de démonstration de puissance exacerbée, et de moyens de réalisation démesurés !
… Vermeer, lui, s’émerveillait devant un simple rayon de soleil passant au travers d’une fenêtre. Ce rayon venait se poser délicatement sur le velouté d’un drapé, sur la blancheur de peau d’une dame hollandaise de son époque.
Tous pouvaient se prévaloir à leur actif de centaines de tableaux qu’ils débitaient à la chaîne !
…Vermeer, lui, n’a peint que 45 tableaux, dont à peine 34 nous sont parvenus. Décédé à 43 ans, il n’aurait de toute façon pas eu le temps de faire plus, le pauvre.
Or, Vermeer est selon moi, le plus grand peintre de l’histoire de l’art (je sais, j’en fais des caisses, là).
Et l’histoire l’a reconnu comme tel. Tout ce que l’on sait sur sa biographie pourrait tenir sur un timbre poste. La plupart des autres peintres, eux, ont des biographies longues comme mon … bras, et sont pourtant peu ou prou tombés dans l’oubli.
La question, c’est :
Pourquoi ?
Bon ben, c’est ce que nous allons voir. C’est parti.