"Normalement, la demande commence à baisser au cours de la seconde moitié d'octobre (...) quand (le climat) se refroidit", a déclaré le ministre R. K Singh dans un entretien au quotidien Indian Express.
"Mais cela va être un peu aléatoire", a déclaré M. Singh, qualifiant la demande d'électricité d'"énorme"."
"La demande ne va pas disparaître, elle va augmenter (...) Nous avons 28,2 millions de nouveaux consommateurs. La plupart appartiennent à la classe moyenne inférieure et pauvre, ils achètent des ventilateurs, des lampes, des téléviseurs", a-t-il expliqué.
Le ministre indien de l'Energie insiste toutefois sur le fait que le gouvernement travaille d'arrache-pied pour éviter une crise, affirmant que, pour l'instant, "il n'y a aucun endroit où nous n'avons pas été en mesure de fournir la quantité d'énergie demandée."
Les centrales électriques indiennes alimentées au charbon disposaient en moyenne de quatre jours de stock à la fin du mois de septembre, soit un niveau au plus bas, selon Bloomberg News.
Plus de la moitié des centrales sont en état d'alerte et le gouvernement élabore des directives préparant l'éventuelle remise en service de centrales inactives.
Le charbon représente près de 70% de la production d'électricité en Inde et près des trois quarts du combustible fossile sont exploités dans le pays.
Le géant public Coal India, premier producteur de charbon d'Inde, s'est dit sur le "pied de guerre" pour garantir un approvisionnement adéquat.
Outre la hausse de la demande dans la troisième économie d'Asie qui reprend de l'essor après la pandémie de coronavirus, les récentes pluies de mousson ont également inondé des mines et affecté le transport de marchandises. Cette conjoncture a provoqué une forte hausse des prix du charbon.
L'achat du combustible à l'étranger est également coûteux car les prix sur les marchés internationaux se sont également envolés.
"Jusqu'à ce que les approvisionnements se stabilisent complètement, nous risquons d'assister à des coupures de courant dans certaines zones, tandis qu'ailleurs la clientèle pourrait devoir payer plus cher son électricité", a indiqué à Bloomberg Pranav Master, directeur conseil en Infrastructures de l'agence de notation indienne Crisil.
"En raison de la flambée des prix du charbon importé, les centrales fonctionnant au charbon national ont dû faire beaucoup d'efforts. Les choses devraient s'améliorer avec la diminution des pluies", a-t-il ajouté.
L'Europe est confrontée à une crise énergétique, avec des réserves de gaz naturel faibles et des prix de l'énergie en hausse.
La Chine est aussi touchée par des coupures de courant généralisées qui ont entraîné la fermeture totale ou partielle d'usines, frappant la production et les chaînes d'approvisionnement mondiales.