C’est important culturellement pour beaucoup de gens
Tu n’as pas ton Burger King tu vis dans un trou. Tu es désocialisé, déclassé. J’ai vécu dans une petite ville. L’arrivée du Mac Do était l’événement de la décennie. Le maire a été réélu grâce à cela.. Comme le passage du cirque dans certains villages.
Les gens se sentent abandonnés sans la poste, le bar l’école maternelle et le Mac Do pas trop loin. Ce sont des marqueurs.
Un Burger King dans une ville déclassée c’est le rêve américain, être comme les autres et pas des m er des. Un peu de boulot pour les jeunes et une raison de sortir le vendredi et samedi soir. Sinon il n’y a rien pour sortir. Pas de boîte de nuit. Pas de cinéma. Allez au Mac Do. Est le rêve pour beaucoup.
On ne peut pas s’en rendre compte quand on a pas vécu longtemps en zone rurale. J’ai connu des gens qui faisaient 50 kilomètres, 25 aller 25 retour pour amener un menu Mac do à leur gamin. Et c’était soirée de fête. J’ai vécu dans une toute petite ville. La seule chose à faire c’était d’aller au max do le samedi soir. Tous les jeunes s’y retrouvaient. On avait que cela.
Même si tu peux trouver leur rêve ridicule. C’est le leur. J’ai fait parti de cette tranche sociale pauvre pour qui aller au Mac do une fois par mois c’était un voyage, un bonheur, une manière de sortir de sa zone morte. Avoir l’impression d’être un peu aux usa et d’avoir une vie comme tout le monde. Je le savourais mon menu. On restait 3 heures avec les copains. On avait l’impression de vivre quelque chose. Tu y pensais toute la semaine et tu t’en réjouissais.
Quand le Mac do s’est installé ça a été la fête. On parlait que de cela tout le temps de la construction. À l’inauguration il y avait une file d’attente de plusieurs heures. Et ça n’a pas débourré pendant plusieurs jours. On a du attendre 15 jours pour pouvoir s’installer un samedi et manger le premier Mac do de notre vie. On avait 15 16 ans. Jamais on en avait mangé. On avait c’vaguement un copain qui en avait mangé un une fois mais on n’était pas sûr qu’il nous pipotait pas.
C’était en 1990. Tu vois 30 ans après cela n’a pas changé. Difficile pour un citadin de comprendre. C’est bien siouvent le seul lieu de vie ouvert le week-end et un peu confortable et abordable en zone semi rurale.
Que ferme le seul Mac do du coin et le maire saute. La ville est morte.
C’est là où on voit le décalage parfois. C’est gens ne comprendront jamais les bobos citadins qui crachent sur le Mac do alors qu’ils aimeraient en avoir un à moins de 20 kilomètres.
Un Mac do c’est un lieu de vie parfois en province. Il y a des jeux pour les gamins. Les mères de famille y passent l’après-midi à papoter au chaud pour le prix d’un coca et leur gamins jouent dans les toboggans et compagnie. C’est le seul lieu où il y a cela. Sans Mac do elles n’ont pas ce lieu de rencontre et leur gzmin n’ont pas d’espace de jeu. Il faut comprendre le rôle social que ce type d’établissement peuvent avoir dans certaines zones. C’est le seul endroit où il y a de la lumière le soir et où on peut se rencontrer l’après-midi.
Bien sûr. Je voulais juste te faire comprendre que c’est un jugement moral pas très sympa. Pour une catégorie de la population dont j’ai fait parti, un mac do c’est important. Très important. Bien plus qu’une médiathèque.
Le mcdo plus vivant qu'un bar/café ?
Ca fait au moins 25 ans qu'ils font des salades.
Et puis ils en ont un mcdo. Ils veulent un Burger King... Vital tu comprends.