Je vous partage ce matin une de mes passions, l’écriture. C’est très lié à mon ancien métier (je suis jeune retraité), dont je vous ferai part prochainement
L'histoire que je vais vous conter n'est pas si lointaine
Elle nous accompagne de la nuit des temps jusqu'à d'autres plus modernes
Maximus, le preux chevalier en vadrouille, descendit soudain de sa monture.
Otez-vous de tout doute, son devoir, comme toujours, il compte accomplir.
Yeux dans les yeux, il secourt face à lui la belle en danger,
Enfoncée jusqu'en haut de sa toilette dans des sables mouvants,
Noyée tout du long jusqu'aux vilaines mèches devenues poussiéreuses.
Nuque découverte, autrefois si gracieuse, aujourd'hui à peine perçue,
Accablée du lourd fardeau qu'est celui de porter cette tête
Guidée par l'ignorance du danger, s'aventurant là où elle n'a pied.
Entendre raison, cela elle ne sait faire.
C'est d'ailleurs la raison pour laquelle elle se trouve ici-bas piégée,
Enfouie sous ce sable par la bêtise de ses erreurs cumulées.
Sans sourciller, elle préfère chaque fois doubler la mise,
Têtue qu'elle est, convaincue que le tort lui est inconnu.
Prudence et patience, deux vertus vagabondant fortuitement dans ces lieux,
Oubliées de longue date par la jeune écervelée,
Unirent leurs forces pour appâter tout près ledit chevalier.
Rieuse d'abord, la jeune femme entame: "Que regardez-vous du haut de votre char ?"
Liée à la terre contre son gré, on eût dit qu'un pissenlit elle mimiqua,
Elle dont les neurones semblaient quitter leur tige aussi vite que l'aigrette de ladite fleur,
Soufflée par les vents contraires venus lui rappeler la dure réalité de la vie.
Croyez-vous que le chevalier de cette attitude s'offusqua ?
Oh que non, car il avait l'âme pure de celui venu aider sans retour.
Nulle hésitation ne l'habitait lorsqu'il se dévêtit de son armure,
Soucieux d'être aussi léger que possible pour approcher la belle.
Astucieux, le valeureux Maximus s'encorde à la patte de son destrier.
Naturellement, il le fera les tracter d'un simple sifflement.
Gardez-vous bien de penser que le sort s'en tiendrait à si peu.
Un brin joueur, le destin voulut précipiter davantage la situation.
Il était bien décidé à donner une bonne leçon à notre naïve effrontée.
Ni une ni deux, il fit paraître aux pieds du canasson un serpent menaçant,
Son sifflement faisant prendre à l'étalon ses jambes à son cou, son maître à sa queue.
Fort de ses plus vifs réflexes, Maximus coupa court la corde qui l'entraînait.
Irrattrapable aurait été la perte de la jeune fille s'il n'avait eu ce réflexe.
Nauséabond car trainé sur plusieurs mètres dans les matières fécales du cheval appeuré,
Il n'en reste pas moins pur dans ses intentions de sauver son prochain.
Sûr de la bienveillance hors du temps née des préceptes qui lui ont été inculqués.
Attaché cette fois-ci au tronc puissant d'un chêne voisin, il rampe de nouveau vers la belle.
Une fois de trop, l'idiote crisse-t-elle des dents : "Ciel, vous empestez très cher ! Et je ne puis tristement me couvrir le nez !"
Pris d'un fou rire incontrôlable, le destin n'en peut plus de cette affaire dont il veut disposer.
Il claque des doigts et, dans une faille soudaine, enterre dans les entrailles de la Terre tant la sotte que son sauveur.
Prudence et patience furent bien désolées d'avoir sacrifié le jeune homme dans cette quête vaine.
Inconsolables, elles en firent un jeûne de deux cents ans. Plus jamais on ne les y reprendra.